A l’occasion du lancement de notre partenariat avec Labneh&Facts, nous vous présentons cette jeune plate-forme dynamique et ses deux fondatrices.
Franco-libanaise née à Aix-en-Provence de parents libanais qui ont longtemps vécu au Sénégal, Soraya Hamdan, 31 ans, s’est installée au Liban en 2011 après un concours de circonstances. Ses cousines lui proposent de rester après ses vacances d’été. Réticente au début parce qu’elle ne parle pas l’arabe, elle postule comme journaliste à L’Orient- Le Jour où elle restera cinq ans jusqu’en 2015.
De son côté, Marie-Josée Daoud, Libanaise de 39 ans née à Paris pendant la guerre civile, a passé l’essentiel de son enfance au Liban avant de quitter le pays pour des études de gestion et de finance de marché à Paris et Madrid, qu’elle complète avec une spécialisation en marketing de l’industrie du luxe et des métiers de l’art. Elle débute sa vie active en travaillant pendant cinq ans pour Chanel à Dubaï puis Paris. « Je me rends alors compte que ce n’est pas mon truc », raconte-elle, et démissionne. Attirée depuis toujours par le journalisme, elle revient au Liban et postule au mensuel économique libanais Commerce du Levant où elle travaillera de 2009 à 2013.
C’est là que Soraya et Marie-Josée, qui travaillent dans des bureaux voisins, font connaissance. Elles reprendront contact en 2016, le temps pour Soraya de faire un crochet par la France et Marie-Josée d’obtenir un diplôme en journalisme numérique à l’université de Columbia à New York.
C’est dans l’esprit de Soraya que germe l’idée de lancer un nouveau média purement libanais à la fois « unificateur et qui s’attache aux faits et rien qu’aux faits, et aux histoires des gens qui font avancer le Liban ». « Pour comprendre le Liban et ses contradictions, il ne faut pas se fier aux apparences », explique-t-elle. « En tant que francophone qui ne lit pas l’arabe, il y a assez peu de sources d’information purement factuelles au Liban, permettant de se faire une idée de ce qui se passe vraiment. Et il y a peu de médias qui mettent en avant les solutions aux problèmes que rencontre le Liban. Les médias sont de puissants et très influents diffuseurs ».
Partageant la même vision du Liban et du journalisme, elles choisissent de lancer leur projet sur Instagram et Facebook. « Cela nous permet de traiter des sujets de fond mais de manière différente des médias classiques. 3000 mots, si personne ne les lit, ça ne sert pas à grand-chose ! », souligne Marie-Josée.
Vient alors le choix du nom du média. Ce sera Labne&Facts, la labné « parce que c’est l’une des seules choses qu’aiment tous les Libanais », et ‘Facts’ « parce qu’il y en a marre des médias d’opinion, sans analyse », disent-elles à l’unisson.
Dans leurs publications, elles traitent de tous ces anonymes qui font bouger au quotidien les choses au Liban.
Le bébé grandit vite. Elles font la connaissance d’Elsa Abi Khalil, la responsable au Liban de MakeSense, une ONG internationale qui travaille pour le développement de l’entreprenariat social, qui la première les aide à structurer leur projet. En septembre dernier, elles remportent le concours Femme Francophone Entrepreneure, organisé par l’Agence universitaire francophone (AUF) et l’incubateur Berytech. Elles intègrent également l’accélérateur Souklb, un nouveau programme financé par l'ambassade de Grande Bretagne à Beyrouth à destination des entreprises sociales. Ces deux programmes leur permettent d’affiner leur business plan, de travailler sur une nouvelle identité visuelle et de commencer à travailler avec des freelances.
Le lancement de la nouvelle version du site de Labneh&Facts est prévu pour cet été.
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