L’actualité des sept derniers jours au Liban a été marquée par les suites de l’affaire des comptes publics, la visite de l’ancien président français au Liban et de diplomates américain et britannique.
L’affaire des 11 milliards, acte III
Qui porte la responsabilité des irrégularités listées dans l’utilisation de l’argent public grâce à la reconstitution des comptes depuis 1993 finalisée cette semaine ? Mis en cause par l’ex-Premier ministre (2005-2009) et ministre des Finances (1992-1998) Fouad Siniora, accusé de mauvaise gestion des comptes publics, voire de détournement de fonds, par le Hezbollah qui a lancé sa guerre contre la corruption, le numéro deux du ministère des Finances, Alain Bifani, en poste depuis 2000, a renvoyé mercredi la balle à l’ancien grand argentier de l’Etat et ses proches, qu’il a accusés d’avoir court-circuité l’administration des Finances.
Le voyage présidentiel de Hollande au Liban
Après s’être rendu en début de semaine à Mossoul, l'ancien président français, François Hollande a passé deux jours au Liban. Au programme, des entretiens avec le président libanais Michel Aoun et le Premier ministre Saad Hariri, un dîner en grande pompe avec le chef du Parti socialiste progressiste, le leader druze Walid Joumblatt dans son fief à Moukhtara, et une conférence à l’Université Saint-Joseph pendant laquelle il a loué l’amitié singulière liant la France au Liban devant une audience triée sur le volet, l’occasion pour l’ancien président français de multiplier les selfies.
Hezbollah : Satterfield et Burt à Beyrouth
Le sous-secrétaire d’État américain pour le Proche-Orient, David Satterfield, et son homologue britannique, Alistair Burt, étaient au Liban cette semaine principalement pour parler du Hezbollah, que Londres a récemment désigné comme entité terroriste à part entière. La visite de M. Satterfield, qui a également évoqué avec ses interlocuteurs les dossiers économiques et des réfugiés syriens, est le prélude de la visite au Liban du secrétaire d’État US Mike Pompeo. De son côté, M. Burt a expliqué que la décision de Londres contre le parti « n'affectera pas la relation du Royaume-uni avec le Liban et l'armée libanaise".
Le Parlement est « au travail ! »
Mercredi, le Parlement libanais a élu les sept députés qui siègeront à la Haute Cour de justice chargée de juger les présidents et les ministres, restée coquille vide depuis 1920. Par ailleurs, les députés ont voté une hausse de salaire aux enseignants du secondaire, conformément à la nouvelle échelle des salaires dans la fonction publique, votée il y a près de deux ans, mais qui n’était pas entrée en vigueur, faute d’accord sur le financement de cette augmentation.
CEDRE : Duquesne met la pression
En visite au Liban, le diplomate français, Pierre Duquesne, chargé par Emmanuel Macron de la mise œuvre de la Conférence économique pour le développement, par les réformes et avec les entreprises (CEDRE), lors de laquelle plusieurs pays ont promis 11 milliards de dollars au Liban à condition que ce dernier entreprenne des réformes, a déclaré que le gouvernement libanais « n'a pas le luxe du temps » soulignant l’urgence de la mise en place de réforme structurelles.