

L’actualité des sept derniers jours a été marquée par le lent examen par le gouvernement du budget d’austérité, la passe d’armes entre Nasrallah et Joumblatt à propos des fermes de Chebaa et un week-end noir pour l’aéroport international de Beyrouth.
Chebaa : les fermes de la discorde
La semaine dernière, Walid Joumblatt a mis le feu aux poudres en affirmant que les fermes de Chebaa, occupées de facto par Israël, n’étaient pas libanaises et qu’elles étaient un prétexte pour le Hezbollah a de continuer la guerre avec Israël. Jeudi, le chef du parti chiite, Hassan Nasrallah, a balayé les propos du leader druze, affirmant que le Liban revendiquait sa souveraineté sur ces territoires et que la résistance avait la responsabilité de les libérer. Situées sur le plateau du Golan, ce territoire de 20 km2, revendiqué par le Liban depuis l’époque du mandat français que la Syrie n’a jamais formellement cédé, est aujourd’hui occupé par Israël.
Examen du projet du budget : les raisons de la colère
Plusieurs mouvements sociaux ont émaillé la semaine alors que le gouvernement examine le projet de budget promis comme austère. Les militaires à la retraite libanais ont manifesté pour protester contre les rumeurs de réduction de leurs pensions et avantages. Le 1er mai, le Parti communiste libanais et plusieurs syndicats ont battu le pavé. Les fonctionnaires, mobilisés depuis que le leader du CPL, Gebran Bassil, a évoqué des réductions de salaires, ont débrayé un peu partout dans le pays. L’examen du projet de budget doit reprendre lundi, après le début du ramadan.
Files d’attente interminables à l’AIB pour cause de travaux
Depuis plusieurs mois, les voyageurs au départ de l’aéroport de Beyrouth doivent prendre leur mal en patience en raison de travaux de réaménagement sur les postes de douane qui causent des files d’attente interminables. Ces travaux devraient s’achever avant le début de saison estivale, ont promis les autorités.
Liberté de la presse : deux journalistes sous le coup de la justice
Alors que le dernier rapport régional d’Amnesty International épinglait le Liban comme mauvais élève en matière de liberté de la presse, le journaliste libanais Fida’ Itani, vivant à Londres, a été condamné par contumace à 22 mois de prison pour avoir vivement critiqué M. Bassil, le président Michel Aoun et le Hezbollah. Une autre journaliste, Nawal Abboud, qui travaille à la radio la Voix du Liban, fait l’objet d’une plainte du recteur de l'Université libanaise (UL) pour avoir laissé entendre que certains enseignants et responsables de l’UL manquaient de qualification.
Droit des femmes : ABAAD récompensé par l’ONU
L'ONG libanaise Abaad, qui travaille entre autres pour la défense des droits des femmes, a reçu le prix de la meilleure campagne dans la catégorie "militant" décerné par le Programme de développement durable (SDG) des Nations Unies. Cette campagne-choc, lancée en 2016 et intitulée "Une robe blanche ne couvre pas le viol #undress_522", visait à dénoncer l’article 522 du code pénal qui permet à un violeur d’échapper à toute condamnation en épousant sa victime. Elle montrait 12 jeunes filles habillées de bandages blancs et de pansements maculés de sang recouvertes d’un voile de marié faisant sit-in devant le Parlement libanais pour demander l’abrogation de l’article 522.
Sur le même sujet
