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Ces étudiantes françaises qui tombent amoureuses du Liban…

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Louise, Alice, Loanne
Écrit par Nassima Said
Publié le 9 juillet 2019, mis à jour le 10 juillet 2019

Lepetitjournal.com a rencontré trois étudiantes françaises venant de terminer leur échange universitaire au Liban. Chacune est tombée amoureuse du pays du cèdre à sa manière. Elles nous racontent leurs expériences.

 

Louise, 21 ans, est originaire de Paris. Elle vient de passer sa dernière année de licence en commerce international à l’American University of Sciences and Technology (AUST) de Beyrouth. En septembre, elle revient dans la capitale libanaise pour faire un master à l’École Supérieur des Affaires (ESA).

« Si j’ai choisi de venir au Liban, c’est parce que j’ai grandi dans un environnement familial qui avait déjà des liens avec ce pays. Mon oncle y avait fait ses études il y a des années, et c’est ce qui lui a donné cet attrait pour le Moyen-Orient. Ayant moi-même des origines corses, le côté méditerranéen, le climat, la taille du pays et la nourriture ont largement contribué à mon appétence pour le pays du cèdre. Le Liban attire plutôt les étudiants en sciences humaines. En tant qu’étudiante en business, venir ici était l’occasion de me construire un profil atypique.

Ce que je retiens de mon expérience, ce sont mes rencontres avec des gens qui ont des parcours et des histoires totalement différents de la mienne. Au dortoir de l’université, je vivais avec une réfugiée syrienne, une Palestinienne et une Marocaine. On n’avait pas la même éducation, ni la même religion, ni les mêmes habitudes de vie mais on s’est rendus compte qu’on avait les mêmes valeurs. On a tissé des amitiés profondes et aujourd’hui, on s’est présentés nos familles et je les considère comme des sœurs.

Si je reviens à la rentrée prochaine pour faire mon master à l’ESA, c’est parce que j’ai encore envie de découvrir ce pays. Je veux continuer à faire des rencontres pour toujours plus m’enrichir personnellement et professionnellement. Comme j’aime à le dire, ce pays est un joyeux chaos dont je suis tombée amoureuse. »

 

Alice, 20 ans, est originaire de Béthune. Étudiante en sciences politiques à Lille, elle vient de passer un semestre à étudier les affaires internationales à l’AUST de Beyrouth.

« J’ai toujours été attirée par le Moyen-Orient. C’est une zone riche dans tous les domaines, c’est le bon endroit où aller pour rencontrer des personnes différentes. En France, la société est plus conformiste. Ici, tu apprends de chaque rencontre et tu discutes de sujets hyper intenses.

Mon père n’était pas favorable à ma venue au Liban. Il ne me l’a jamais interdit mais pour lui, c’est un pays trop dangereux pour qu’il s’y rende lui-même. En me faisant lire le site de France diplomatie, il a réussi à me faire peur. On a l’impression de ne voir que des zones rouges au Liban alors que ce n'est pas du tout le cas.

A l’AUST, les relations professeurs-élèves sont très différentes de celles qu’on a en France. Les professeurs sont beaucoup plus accessibles même via WhatsApp. En classe, on est 20 maximum, ce qui change des gros amphis français et tu peux parler avec un druze, un chrétien, un chiite ou un sunnite.

Mais mon expérience a surtout été marquée par mon investissement associatif. Dans le cadre de mon stage, j’ai donné des cours d’anglais à une petite Syrienne de 9 ans. Je suis allée dans sa famille, ils habitaient à huit dans une toute petite pièce. J’étais plongée dans une autre réalité ! C’était génial d’échanger avec eux parce que ce sont des gens qui ont tellement à donner mais qui sont rejetés par la société.

Venir au Liban a été à la fois ma meilleure et ma pire expérience. Ça a été parfois difficile sur le plan personnel mais ça m’a obligé à aller vers les autres. Venir ici m’a fait grandir ! »

 

Loanne, 21 ans, est originaire de Nantes. Étudiante en mathématiques dans un double cursus proposé par Sciences Po et l’Université Pierre et Marie Curie. Elle est venue passer sa troisième année à la Lebanese American University (LAU) de Beyrouth.

« J’ai choisi de faire mon année d’échange au Liban car lorsque j’étais au lycée, j’avais passé une année en Afrique du Sud. Je voulais retrouver un pays avec une certaine complexité historique et culturelle. De plus, je voulais un pays où pratiquer l’arabe.  Beyrouth c’est tout ça : une ville où on peut étudier en anglais, pratiquer l’arabe, aller à la mer et à la montagne tout en profitant du dynamisme culturel de la ville.

Mes parents avaient pas mal de réticences sur le fait que je vienne. Moins pour l’aspect sécuritaire mais plus parce qu’il disait que pour étudier la finance, c’était l’Asie vers laquelle il fallait que je me dirige. J’ai rapidement su les convaincre.

Je connaissais que très peu le pays avant de venir. J’imaginais Beyrouth comme une ville d’Amérique du Sud, bondée, un peu dangereuse, où on doit se déplacer seulement en voiture. Mes à prioris ont complètement changé dès les premiers jours. C’est une ville à taille humaine où il est facile de se déplacer à pied. Très vite, j’ai rencontré des gens qui étaient là depuis un moment et qui m’ont fait découvrir des bars très sympas, des restaurants très cool, des centres d’expositions...Beyrouth est beaucoup plus internationale que ce que je pensais.
A LAU, j’ai été frappée du fait que les étudiants s’exprimaient peu en anglais pour une fac américaine et par le côté superficiel de certains élèves. Cependant, mon année s’est construite sur des rencontres en permanence avec des profils très différents les uns des autres. Les Libanais sont très tournés vers l’étranger. On s’attache très vite à tous ces gens.

Au Liban, on a un sentiment de liberté qu’on n’a pas en Europe. On fume dans les taxis, les gens offrent des cafés, on rigole avec eux, on prend des minibus qu’on n’autoriserait même pas à rouler chez nous.

J’ai prévu de revenir l’été prochain pour apprendre l’arabe et je projette de m’y installer quelques années parce que je suis tout simplement tombée amoureuse de Beyrouth. »

 

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Publié le 9 juillet 2019, mis à jour le 10 juillet 2019

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