Les autorités libanaises ont localisé des restes humains qui pourraient être ceux de soldats enlevés par le groupe jihadiste État islamique (EI) il y a trois ans dans l'est du pays, près de la frontière avec la Syrie.
Cette annonce intervient quelques heures après que l'armée du Liban a décrété une pause dans son offensive contre l'EI dans cette région frontalière afin d'éclaircir le sort de ces soldats enlevés en 2014.
Selon le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, des combattants de l'EI qui se sont rendus aux forces libanaises, les ont conduits à l'endroit où se trouvaient ces restes humains.
"Nous pensons que ces restes appartiennent aux soldats" enlevés par l'EI, a-t-il déclaré à des journalistes à Beyrouth après avoir informé les familles des militaires.
Dans un communiqué, l'armée libanaise a indiqué que les restes de huit corps avaient été retrouvés et transférés vers un hôpital pour des analyses ADN.
La guerre qui ravage la Syrie voisine a débordé sur le Liban, où l'EI a revendiqué plusieurs attaques meurtrières, combattu l'armée et le mouvement chiite Hezbollah et pris pied en 2014 dans les régions montagneuses de l'est.
En 2014, l'EI puis le Front al-Nosra (ex-branche d'Al-Qaïda en Syrie) avaient notamment envahi la ville frontalière de Aarsal et capturé 30 soldats et policiers libanais.
Quatre ont été exécutés par leurs ravisseurs et un cinquième est mort de ses blessures. Seize ont été libérés par Al-Nosra dans un échange de prisonniers en décembre 2015.
Neuf soldats étaient restés aux mains de l'EI. Les autorités n'ont évoqué que huit corps retrouvés dimanche.
- Accord d'évacuation -
L'armée libanaise a lancé le 19 août son offensive dans deux régions montagneuses connues sous le nom de Jouroud Ras Baalbeck et Jouroud al-Qaa.
Elle avait annoncé mardi avoir pris le contrôle de la plus grande partie du territoire tenu par les jihadistes. Six soldats libanais ont été tués par des mines depuis le début de cette campagne.
Selon l'armée, quelque 600 combattants de l'EI étaient présents dans le secteur.
Le Hezbollah chiite, qui mène parallèlement une offensive pour déloger l'organisation jihadiste sunnite du côté syrien de la frontière, a lui aussi annoncé dimanche une pause dans les combats.
Cette pause intervient "dans le cadre d'un accord global pour mettre fin à la bataille contre Daech" dans la région de l'ouest du Qalamoun, selon le "média de guerre" de la formation chiite libanaise.
Dans le cadre de cet accord, les combattants de l'EI présents dans "la région du Qalamoun (ouest de la Syrie) et dans ses environs au Liban doivent se rendre et être transférés dans la ville de Mayadine dans la province de Deir Ezzor" toujours tenue par l'EI, a indiqué à l'AFP une source proche du Hezbollah.
L'agence de presse officielle syrienne Sana a confirmé l'existence de cet accord entre le Hezbollah et l'EI. Un média du Hezbollah a indiqué à ce propos que 17 bus et 10 voitures du Croissant-Rouge syrien étaient arrivées dimanche soir dans la région du Qalamoun en vue d'une opération d'évacuation.
"Quand cet accord sera appliqué, la présence armée de l'EI au Liban et son contrôle sur des territoires seront terminés", a déclaré à l'AFP une source militaire qui a toutefois mis en garde contre la présence de cellules jihadistes "dormantes".
L'EI a revendiqué plusieurs attaques au Liban au cours des dernières années, dont un double attentat ayant fait 44 morts dans un quartier du sud de Beyrouth.
Le Hezbollah avait également lancé en juillet une offensive pour éliminer de Jouroud Aarsal, une autre région près la frontière, toute présence de jihadistes anciennement liés à Al-Qaïda et de rebelles syriens.
Après six jours de combats, un cessez-le-feu était intervenu au terme duquel 8.000 personnes, en majorité des réfugiés mais aussi des jihadistes, avaient été évacuées vers la Syrie, en échange de la libération de cinq combattants du Hezbollah capturés.
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