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Acid Arab : « La culture arabe nous a séduite d’un coup »

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Paul Chigioni
Écrit par Paul Chigioni
Publié le 24 juin 2018, mis à jour le 24 juin 2018

Rencontre avec les membres du groupe français de musique électronique, invité d’honneur de la Fête de la musique. Ils nous parlent de leur fascination pour la musique et l’art de vivre orientales.

 

Coup d’envoi du match France-Pérou. Les Parisiens Guido Carvalho et Hervé Minisky ne louperait ça pour rien au monde. Installés en terrasse, le duo récupère de son voyage avant leur show de clôture place de l’Etoile, au centre-ville de Beyrouth. Le lendemain, ils s’envolent pour Le Caire pour un autre concert. C’est cela, le projet Acid Arab. Deux Français, autant passionnés de techno profonde et stridente que de sonorités envoûtantes venus d’Orient.

 

D’où vient votre passion pour les sonorités orientales ?

Ce sont des sonorités que l’on adore depuis toujours et qui nous intriguent. Ce n’est pas que la musique, c’est une culture et une manière de vivre qui nous ont séduite d’un coup. Il y a eu la rencontre avec un musicologue tunisien qui nous a reçus dans son conservatoire à Djerba. Il a passé une partie de l’après-midi à nous raconter l’histoire des musiques du Maghreb avec une incroyable générosité.

 

Comment avez-vous eu l’envie de les mixer avec de la musique électronique ?

On a réalisé à quel point c’était incroyable de mélanger des sons orientaux et des sonorités électroniques acid house lors d’un festival en Tunisie en 2012. On s’est retrouvé à mixer avec deux autres DJs. On a ramené le concept à Paris en organisant des soirées autour de ça. Le projet s’est développé. C’est devenu un groupe de musique et un label.

 

Il y a un attrait pour les musiques arabes mixées à l’électronique depuis quelques années avec le chanteur syrien Omar Souleyman pour ne citer que lui...

C’est difficile à expliquer, c’est dans l’air du temps. On assiste d’un côté à une flambée du racisme et du repli sur soi, mais de l’autre, beaucoup ne partagent pas cela. Ils se retrouvent peut-être dans des projets comme le notre qui prône tout l’inverse. Au départ, on travaillait dans notre coin. On voulait faire une proposition musicale neuve et inédite. Maintenant, elle est représentée par beaucoup d’artistes. Elle est entrée dans le paysage musical mondial. On est très content d’en faire partie.

 

Quel lien avez-vous avec le Liban ?

On ne peut pas vraiment parler d’un lien. Un lien, c’est dans les deux sens. C’est surtout le Liban qui nous a beaucoup donné. On adore et respecte infiniment les musiques venues d’ici depuis toujours. Et on espère que cet amour se ressent dans notre démarche. Nous avons joué au Grand Factory, en mai dernier ; c’était génial !

 

Quelles sont vos relations avec les artistes libanais ?
Depuis peu, on est collègues avec la chanteuse Yasmina Hamdan parce que nous faisons partie du même label, Crammed Discs. Ça a été facile de travailler avec elle, en famille, sur le remix de son morceau Café.

 

Allez-vous en profiter pour dénicher des perles de la musique libanaise avant de partir ?
La première fois qu’on est venu au Liban,  il y a 4 ans, pour jouer à Batroun, nous sommes tombés sur une petite boutique à côté de l’hôtel. Le gérant avait des vinyles incroyables mais il ne voulait pas les vendre. À la place, il nous a proposé des CDs sur lesquels il avait gravé les disques qu’on voulait, notamment l’album disco de Gassan Rabhani que tous les Français recherchent. On a ramené ce trésor pour faire danser tout le monde en France.


 

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