11 milliards, Hezbollah, mariage civil… l’actu de la semaine au Liban

Par Hélène Boyé | Publié le 02/03/2019 à 10:25 | Mis à jour le 02/03/2019 à 10:31
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L’actualité de ces sept derniers jours au Liban a été marquée par le retour de l’affaire des « 11 milliards » durant la période de la tutelle syrienne, la criminalisation du parti chiite, les suites du débat autour du mariage civil et la publication d’un rapport d’Amnesty International qui épingle le Liban.

 

L’affaire des 11 milliards, acte II
Dans le cadre de sa guerre ouverte qu’il a décrétée contre la corruption, le Hezbollah a rouvert le dossier des 11 milliards de dollars, monté par le CPL qui accuse dès 2005 les gouvernements successifs de Rafic Hariri, Premier ministre entre 1992 et 1998 puis de 2000 à 2004, d’avoir dépensé cette somme sans accord du Parlement et sans contrôle des instances compétentes. Le parti chiite a remis des documents au procureur général financier afin qu’une enquête financière soit ouverte sur ce dossier. Adversaire résolu du Hezbollah, l’ancien Premier ministre Fouad Siniora, qui fut ministre des Finances au sein de tous les gouvernements de Rafic Hariri, s’est défendu de ces accusations, expliquant que ces 11 milliards étaient parfaitement traçables.

 

Le Royaume-Uni blackliste la branche politique du Hezbollah
Vendredi, le Parlement britannique a avalisé la décision du gouvernement de placer la branche politique du Hezbollah sur la liste des organisations terroristes au même titre que sa branche armée, déjà inscrite sur cette liste. Le Hezbollah a qualifié cette décision d’ « insulte au peuple libanais ». De son côté, le ministre des affaires étrangères, Gebran Bassil, a affirmé qu'elle « n'aura pas d'impact négatif direct sur le Liban ». Israël et les Etats-Unis considèrent le Hezbollah comme une organisation terroriste. L’Union européenne, dont la France, considère uniquement la branche armée du Hezbollah comme telle.

 

Mini manifestation pour le mariage civil
Samedi dernier, plusieurs dizaines de personnes ont manifesté à Beyrouth pour réclamer l’instauration d’un mariage civil au Liban, dossier remis sur le devant de la scène depuis une interview de la nouvelle ministre de l’Intérieur, il y a deux semaines, où elle s’était prononcée pour un mariage civil « facultatif », avant d’être rappelée à l’ordre par Dar el-Fatwa, la plus haute instance sunnite libanaise. Sur les pancartes des manifestants, on pouvait lire : « Le mariage civil pas la guerre civile ». Au Liban, le mariage et, plus généralement, le statut personnel, sont régis par les communautés.

 

Le Liban, mauvais élève selon Amnesty
Dans un rapport annuel régional sorti mardi, Amnesty International brosse un portrait peu reluisant du Liban. Il dénonce, entre autres, l’adoption en novembre par le Parlement libanais, de la loi autorisant la mise en place d’incinérateurs malgré les inquiétudes émises en matière de santé et d’environnement ; les difficultés pour les réfugiés syriens d’obtenir des permis de séjour, les exposant à de possibles arrestations arbitraires ainsi qu’à un retour forcé en Syrie. Il rapporte aussi des cas de torture et de mauvais traitements, ainsi que de privation de liberté d’expression et s’inquiète du fait qu’il existe encore dans le droit pénal des lois discriminatoires à l’égard des femmes et de la communauté LGBT.

 

 

Hélène Boyé, directrice de la publication de LPJ Beyrouth

Hélène Boyé

Co-fondatrice et directrice de publication LPJ Beyrouth. Expatriée depuis plus de 17 ans au Liban, atteinte de « libanolose », mon seul désir, faire connaitre le Liban sous un autre regard.
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