Jeudi 5 décembre un appel à la grève a été lancé en France par les organisations syndicales et a été relayé au sein du LFB. Elle devrait être suivie dans d'autres établissements du réseau en Espagne.
Les syndicats d'enseignants SNEP et SNES-FSU du Lycée français de Barcelone appelent à la mobilisation, dans le cadre de cette journée : "Cette grève concerne le projet de réforme des retraites, mais aussi plus largement la baisse du pouvoir d’achat de certaines catégories socio-professionnelles, parmi lesquelles les personnels enseignants sont particulièrement touchés puisque le point d’indice de nos salaires est gelé (donc plus du tout indexé sur l’augmentation du coût de la vie) depuis plus de 15 ans. Nous sommes très inquiets au sujet du projet de réforme des retraites que porte le gouvernement actuel. D’après les éléments déjà dévoilés, la durée totale de notre carrière serait, une fois de plus, allongée pour obtenir une retraite à taux plein et surtout, le montant de nos pensions connaîtrait une baisse substantielle, évaluée selon les cas à des pertes de pensions de 300 € à 1.000€/mois. La pension de retraite d’un enseignant avec le nouveau système le ferait revenir à son premier salaire, au 2ème échelon, soit 1,27 fois le SMIC ! (actuel car les points ne seront pas forcément revalorisés) L’instigateur de la réforme lui-même, M. Delevoye, ne conteste pas cette baisse brutale".
Aux griefs contre le projet de réforme s'ajoutent des questions spécifiques au LFB. "Nous sommes touchés, au Lycée Français de Barcelone, comme dans d’autres EGD (Établissements en Gestion Directe comme aussi Madrid…), par un aspect tout spécifique à l’AEFE : son sous-financement. Les 25 millions de dotation de l’État prévus, non seulement ne couvrent pas les 33 millions supprimés en 2017, mais vont servir en grande partie aux établissement privés partenaires, homologués à tour de bras, pour répondre aux injonctions présidentielles de doublement du nombre d’élèves à l’étranger, sans augmentation de budget prévu. Idem pour les 1000 postes de détachés promis, qui seront déployés sur les établissements partenaires privés et non sur les lycées français en gestion directe et conventionnés qui voient leur nombre d’enseignant.e.s détaché.e.s diminuer chaque année. De l’argent public pour développer le privé, donc", communiquent les syndicats. Et d'ajouter : "Nous protestons contre la réforme des retraites mais aussi celle des lycées français de l’AEFE, qui est sous-financée".
A la demande des syndicats, un rdv avec la députée des Français de l'étranger 5e circonscription Samantha Cazebonne aura lieu à Madrid mi-décembre.