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Un soutien pour les entreprises françaises en Espagne

Guillaume RostandGuillaume Rostand
DR
Écrit par Francis Mateo
Publié le 30 juillet 2020, mis à jour le 30 juillet 2020

Avec l'opération « reboot and growth », la French Tech vient en aide aux entrepreneurs français installés en Espagne, afin de donner des pistes concrètes pour traverser une crise économique qui menace de durer. Interview de Guillaume Rostand, président de French Tech Barcelona.


Qu'est-ce que l’opération « reboot and growth » ?

Guillaume Rostand : « Reboot and Growth est une initiative à but non lucratif qui vise à apporter de l'aide aux entreprises françaises installées en Espagne. Notre constat est simple et double : nous savons que les effets économiques de la crise sanitaire vont se faire particulièrement ressentir à partir de septembre quand les mécanismes de soutien étatiques diminueront ; par ailleurs, les entreprises françaises basées en Espagne seront moins aidées que celles installées dans l'Hexagone. Nous devons donc nous organiser par nous-mêmes et tâcher de créer un élan de solidarité à l'intérieur de notre communauté. Dans ce but, nous avons réuni une vingtaine de professionnels de la finance et du droit, car les entreprises auront besoin en priorité d'une assistance technique pour passer le cap de ces mois difficiles : gestion du cash, recapitalisation, optimisation des besoins en fonds de roulement, voire accompagnement dans l'arrêt d'une activité... Concrètement, les candidats peuvent déposer un dossier sur notre site (1), et nous mettrons ensuite en contact les entreprises avec un « mentor », celui qui sera le mieux adapté aux problématiques présentées ».


Quelles sont les entreprises concernées ?

Nous nous intéressons au premier chef aux entreprises francophones opérant depuis l'Espagne. Sans être restrictifs, nous pensons qu'il y a un devoir « patriotique » à soutenir avant tout les acteurs de notre écosystème, ce tissu économique franco-espagnol auquel nous appartenons et auquel nous nous identifions. Nous savons aussi que les secteurs les plus violemment et durablement impactés par cette crise sont ceux dans lesquels on retrouve beaucoup d'entreprises françaises ou francophones : le tourisme, la restauration, le retail, l'événementiel... Des secteurs où l'activité s'est arrêtée net et personne ne peut prédire avec exactitude quand elle reprendra suffisamment pour espérer retrouver un équilibre économique stable. Nos efforts se tourneront donc en priorité vers ces entreprises.

 

Incertitude sur la durée des difficultés économique

 

Quelles sont les perspectives pour la rentrée ?

Elles ne sont pas très encourageantes. Nous vivons encore un peu dans un état de « flottement », favorisé par les mécanismes d'aides mises en place par les gouvernements. Nous nous préparons tous à quelque chose de violent mais, à dire vrai, la situation actuelle est tellement singulière qu'il se peut que le mois de septembre soit moins douloureux que prévu et qu'il ne soit que le début d'une crise dont on peut imaginer qu'elle risque de durer. Cette incertitude sur la durée des difficultés économiques est d'ailleurs très certainement ce qui angoisse le plus les acteurs économiques, et rend compliquée la prise de décision.

 

Quelles sont les grandes difficultés qui s'annoncent pour les prochains mois ?


Je crois que l'on peut résumer le problème en un mot : « le cash ». La trésorerie des entreprises est affaiblie par six mois d'activité très ralentie, la réduction des dépenses comme de la demande diminue les entrées d'argent ; et dans le même temps, l'accès au crédit devient de plus en plus compliqué. Sans liquidité, les entreprises risquent d'être face à des questions critiques : réduction de personnel, arrêt de l'activité, diminution des investissements... Avec le risque, pour nous tous, d'entrer dans un cercle vicieux ou la réduction des échanges financiers entraîne une précarisation accrue du marché. La plus grande difficulté résidera donc dans les choix à faire et la posture à adopter pour survivre à un ralentissement global de l'économie. Néanmoins, cette crise est aussi l'occasion de saisir des opportunités, de recentrer son business sur certaines opérations ou de valoriser ses assets, pour les vendre ou opérer des acquisitions.

(1) https://www.rebootandgrowth.com/dossier


 

francis mateo
Publié le 30 juillet 2020, mis à jour le 30 juillet 2020

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