L'IFB doit être un lieu de vie, échange et rencontres pour la communauté francophile

Quel est votre parcours avant d'arriver à la direction de l'Institut Français de Barcelone?

Valérie Nicolas: C'est un long et riche parcours professionnel, car j'ai eu la chance d'être très rapidement en position de responsabilité dès le début de ma carrière, et de diriger des programmes de coopération, notamment aux Comores, au Yémen et en Égypte, où j'ai intégré le réseau des Alliances Françaises, puisque j'étais directrice de l'enseignement du français dans les cinq grandes écoles bilingues du pays. Après une spécialisation sur l'Amérique latine à IRIS, je suis partie en Argentine pour relancer la coopération décentralisée, puis j'ai été nommée à Sydney, en passant entre-temps par le Mexique comme directrice de l'une des plus grandes alliances françaises du monde. J'ai également été coordonnatrice des affaires internationales pour l'association des Régions de France pendant sept ans, très investie dans la coopération et le développement. Et je me suis par ailleurs engagée dans des missions particulières comme directrice de MJC en Île-de-France, directement confrontée alors aux questions d'inclusion et radicalisation; j'ai également porté un gros projet d'aménagement d'un bâtiment dédié à l'accueil des artistes à la Goutte d'Or, l'un des quartiers les plus compliqués de Paris. Ce sont des missions qui me tiennent à cœur car je suis très attachée au travail de terrain.

Nous avons déjà prévu une fête, le 1er décembre prochain : "La guinguette des profs"!

Comment considérez-vous votre mission à l'IFB?

C'est un beau challenge au sein de cet institut centenaire qui a une longue histoire dans le rayonnement de la culture française. Et sur un territoire où l'offre culturelle est très riche, puisqu'il y a près d'un millier d'événements culturels proposés ici chaque jour. Avec en plus la forte présence de la communauté française à Barcelone. L'objectif, c'est évidemment de renforcer la présence culturelle française, notamment à travers la langue, puisque nos classes de français regroupent déjà deux mille élèves. La convivialité est l'un des éléments qui me paraît essentiel dans cette stratégie. C'est pour cela que nous avons déjà prévu une fête, le 1er décembre prochain : "La guinguette des profs"! Ce que je veux, c'est développer l'esprit de communauté, à commencer par les professeurs et les élèves. Car l'Institut Français de Barcelone doit être un lieu de vie pour la communauté francophone. Et les animations régulières que nous organisons doivent participer de cette volonté. En plus évidemment des cours et de l'offre culturelle, qui restent à la base de notre mission.

Quels sont les grands rendez-vous sur l'agenda?

Nous venons d'inaugurer une exposition dédiée au travail extraordinaire du photographe franco-catalan Jean-Marie de Moral et à son regard si particulier sur les œuvres et les vies de Picasso et Miro. D'ici la fin de l'année, nous aurons aussi un évènement très intéressant de "light painting" avec l'artiste français Marko 93, dans le cadre d'un partenariat avec le festival de street art Hop. La littérature continue bien évidemment d'occuper aussi une place importante sur l'agenda de l'IFB, qui doit être à mon sens un lieu de débat d'idées sur tous les thèmes essentiels, comme celui de l'environnement. En ce sens, j'espère aussi développer des synergies avec les universités. Je n'oublie évidemment pas le cinéma et le théâtre, avec les festivals francophones auxquels nous sommes associés.

Ce sont des missions qui me tiennent à cœur car je suis très attachée au travail de terrain

Où en est le projet de restructuration immobilière de l'IFB?

Nous allons bientôt lancer les travaux pour intégrer notamment le consulat de France au sein du bâtiment. Nous allons aussi transformer nos résidences pour mieux accueillir les artistes, et rénover la salle de spectacle. C'est un chantier ambitieux puisque nous disposons ici de 8.000 mètres carrés dans un bâtiment construit dans les années 70, et qui doit être évidemment rénové. Cela permettra une mise aux normes pour un parfait accueil des personnes handicapées, et ce sera aussi un moyen pour satisfaire aux contraintes environnementales, avec notamment une meilleure isolation. Nous aurons aussi un restaurant! C'est l'agence française d'architecture Freaks qui pilotera cette rénovation. Ce qui est très important pour moi, c'est de poursuivre l'ensemble des activités durant les travaux, ce qui nécessitera un grand travail de coordination. C'est pour cela aussi que mon bureau restera toujours ouvert à toute proposition!