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French Tech 2.0: quel avenir pour la communauté de Barcelone ?

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Écrit par Arthur Diaz
Publié le 26 juin 2019, mis à jour le 27 juin 2019

Le 27 juin prochain, la French Tech de Barcelone procédera à une assemblée générale afin de constituer un nouveau bureau. Une occasion de donner un nouveau souffle à un écosystème en plein essor. Rencontre avant l'AG avec les deux cofondateurs de la French Tech Barcelone, Laurent Renard, président, et Muriel Moscardini, community lead. 

 

lepetitjournal.com : Qu’est-ce que la French Tech ?  


Laurent Renard : C’est une initiative de Fleur Pellerin qui voulait mettre en forme tout le mouvement des startups. En France, on s’est rendu compte que c’était désorganisé, qu’il y avait un problème chez les jeunes pour rejoindre les jeunes pousses, d'où le besoin de créer ce label. Cela a permis d’être fédéré autour d'une même marque et cela a facilité la solidarité qui existe entre entrepreneurs. 

 

Qu’est-ce que la French Tech à l’étranger ? 


Laurent Renard : À l’étranger, il y a beaucoup de Français qui sont dans des boîtes de la nouvelle économie, et qui ont décidé d’organiser le réseau French Tech hors de France. Ils ont créé des hubs qui sont devenus des relais reconnus dans certains cas par les instances françaises. Au départ, ces dernières pensaient surtout aux États-Unis et à l’Asie, mais assez rapidement elles se sont rendues compte qu’il y avait des pôles actifs en Europe, notamment à Londres et Barcelone. C'est ainsi que nous avons créé et fait reconnaître la French Tech de Barcelone.

Muriel Moscardini : A Barcelone, c’est Laurent qui a eu cette initiative, et qui a rassemblé des gens autour de lui. La première fois qu’on s’est rencontrés, on était tout juste 12 personnes.

Laurent Renard : Après c’est parti comme un boulet de canon, il y a beaucoup de startups et de Français à l’étranger et beaucoup de gens qui travaillent dans la Tech. Il y avait cette envie de créer des solidarités, créer des événements ensemble et de montrer que ça existait. C’était la manière de mettre en lumière l’écosystème ici. Deux sujets importants : trouver des talents et des financements. En mettant le spotlight tu crées un mouvement pour attirer les talents ici et des financements. 

 

Pourquoi la French Tech passe de la V1 à la V2 ? 

Muriel Moscardini : L’objectif au départ de la French Tech était un peu flou, les instigateurs même du projet n’avaient pas une idée très précise du cadre du projet, qui était très large et variable d'une communauté à l'autre. Pendant ces trois années on s’est cherchés, sans ligne directrice précise. Chaque communauté internationale a un peu fait avec les gens qui venaient, avec les moyens qu'elle rencontrait, avec des objectifs différents en fonction des écosystèmes locaux. C’était peu harmonisé. C’était plus un concept, une marque, une envie de dire "J’aime bien cette phrase, la France n’est pas seulement bonne à faire du parfum et du fromage, on est aussi bon dans la Tech". C'est comme ça que nous avons réussi à faire émerger cette compétence française dans la technologie, mettre en valeur les entreprises qui grimpent en France et qui réussissent à concurrencer les entreprises issues d’autres continents. C'est à partir de cela qu'est né l'objectif de fédérer un écosystème ici à Barcelone, derrière la marque French Tech. Mais dans la V2 a été réalisé un reset total. Il y a eu un appel à candidatures en bonne et due forme. Les quelque 140 hubs ont été écrémés et sont devenus 48 "communautés internationales". La communauté de Barcelone s'est portée candidate et a été courant mars officiellement labélisée, ce qui fait de la French Tech Barcelone l'association espagnole et nationale de référence, auxquelles les autres villes d’Espagne sont, si elles souhaitent créer une initiative locale, rattachées. Elles sont évidemment les bienvenues.

Laurent Renard : La V2 c’est aussi le passage à une autre échelle : tandis que la V1 c’était "tout le monde créé des startups", la V2 c'est "Il faut que les startups deviennent des scale-ups, il faut créer des futures licornes". On va s’intéresser aux moyens pour que les membres deviennent grands. C’est une évolution dans la maturité de l’écosystème. 

Muriel Moscardini : Et c’est là que toutes les communautés internationales prennent un rôle primordial dans ce maillage. En tant que communauté internationale on a un objectif assez clair qui est le support de ces scale-ups. Donc un des enjeux aujourd’hui, à l’international, c’est cette capacité de fédérer un écosystème local pour être une piste d’atterrissage pour des scale-ups françaises, c’est l’attractivité de la France pour des investisseurs locaux et la capacité de leur faire connaître cet écosystème Tech français pour fédérer les capitaux. C’est animer et fédérer une communauté de connaissances, de talents, autour de ce drapeau qui est la French Tech. Aujourd’hui ce qu’on souhaite faire c’est de passer la main à une nouvelle équipe avec des nouvelles idées, ou aussi dans la continuité de ce qu’on fait. 

 

Qu’est-ce que la V2 de la French Tech va changer à Barcelone ?  

Muriel Moscardini : On a décidé de créer ensemble une association principalement pour avoir un véhicule financier, ce qu’on est autorisés à faire aujourd’hui depuis la V2. Le fait d’être une association nous permet de recevoir des financements. On a un recensement et un fonctionnement en association, les gens peuvent s’impliquer dans un certain nombre de projets. Cela permet de gagner notre indépendance. Du coup on n’est pas seulement au service de la French Tech en France. La French Tech a pour vocation d’aller voir les acteurs locaux et s’inscrire avec eux dans une démarche en local. L’ambition est avant tout fédératrice, et on peut créer des ponts avec les autres French Tech des autres pays européens. La V2 part sur des valeurs que tous partagent telles que la diversité, le respect de la vie privée ou encore la transition écologique. On veut mettre en avant pour attirer les talents. 

Laurent Renard : On s’est quand même rendus compte qu’il y avait du monde à Barcelone : aujourd’hui on a environ 275 membres inscrits dans l’association, c’est un gros écosystème, comparable à Lyon. Il y a une vraie ADN qui prend tout son sens, et qui peut prendre tout son sens seulement grâce aux entrepreneurs. On a tous pensé que c’était important de pouvoir relancer cet esprit de nouveau au sein de cette communauté pour que les gens se l’approprient, et ça c’est un message très clair depuis Paris : la French Tech n’appartient pas au gouvernement, elle appartient aux entrepreneurs. 

Muriel Moscardini : Avec la V2, nous souhaitons à Barcelone en profiter pour impulser le renouveau au niveau du board de direction. L'assemblée générale jeudi 27 permettra de réélire un nouveau bureau et relancer une étape. Ceux qui ne pourront pas se déplacer pour voter pourront faire une procuration jusqu’au dernier moment, en contactant un des membres. 


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