

Dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée (UpM), des hauts représentants des pays membres étaient réunis à Barcelone lundi 22 octobre, pour plancher sur la "Stratégie urbaine durable Euro-Méditerranéenne" (SUDEM). L'aboutissement de la SUDEM serait un soulagement et une grande victoire pour l'UpM qui accumule les projets sans les mener à terme. En 2011, dans un entretien à l'AFP, Hubert Védrine dénonçait une institution "prématurée, hyper-fragile et bancale"
Un an après l'annonce de sa mise en place, le 10 novembre 2011 à Strasbourg, la SUDEM organisait ce lundi 22 octobre dans la ville de Barcelone, siège de l'UpM, son 3e meeting. Un diagnostic de douze pages sur la situation des villes méditerranéennes a été rendu. Le secrétariat de l'UpM a rappelé au cours de cette réunion qu'il étudiait toujours la question de savoir si la mise en place d'un organe indépendant pour soutenir les projets dans le domaine du développement durable en Méditerranée était nécessaire.
Le diagnostic constitue une base de travail solide
Le rapport de douze pages, entamé en janvier 2012 et remis cette semaine, "cherche à identifier les
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principaux défis auxquels sont confrontées les villes méditerranéennes et auxquels la SUDEM devra proposer des réponses". Quatre défis auxquels doivent faire face les villes méditerranéennes sont diagnostiqués : démographiques, économiques, écologiques et démocratiques. Des axes de réflexions sont attachés à chaque domaine : pour répondre au défi écologique, il faut "articuler les différentes échelles du cycle de l'eau", et "consolider les maîtrises d'ouvrage locales" pour trouver la solution au problème démocratique. Le document rapporte que la demande d'énergie "devrait croître 4 à 5 fois plus rapidement dans les PSEM (Pays du Sud et de l'Est de la Méditerranée) que dans les pays de la rive nord". Le 4e meeting de la SUDEM devrait être l'occasion de présenter les véritables pistes de travail tirées de ces conclusions, afin que les réalisations physiques du projet puissent démarrer dans les quatre premiers mois de 2013... Enfin des réalisations concrètes ?
L'Espagne suit avec entrain, la France à tâtons
Initiative française, l'UpM trouve son origine dans le Processus de Barcelone (ou partenariat Euromed) lancé en 1995, ayant pour but l'établissement d'un partenariat euro-méditerranéen. Conscient des limites de ce partenariat, Nicolas Sarkozy réunit le 13 juillet 2008 à Paris 43 Etats, les 27 de l'UE et 16 pays de la Méditerranée, dont ceux de la Ligue Arabe : l'UpM est née. Malgré de nombreuses difficultés rencontrées (dissensions franco-allemandes, conflit israélo-palestinien, opposition libyenne), l'activisme de l'ancien chef d'Etat français pour mener à bien ce projet n'a jamais cessé. Cela ne semble pas être l'attitude adoptée par le nouveau pensionnaire de l'Elysée. A l'image de la politique menée depuis le début de sa campagne, François Hollande se démarque de son prédécesseur. Plus pragmatique, le président socialiste préfère réactiver un partenariat plus étroit : il était à La Villette le 5 octobre, pour un sommet du Dialogue 5+5 (France, Italie, Espagne, Portugal et Malte pour l'Europe du Sud ; Algérie, Maroc, Tunisie, Libye et Mauritanie pour le Maghreb).
Au contraire de Paris, Madrid encourage les projets menés par l'UpM. Lors d'un voyage professionnel à Barcelone, le ministre espagnol des Affaires étrangères et de la Coopération, José Manuel García-Margallo, a rendu visite au secrétaire général de l'UpM, le Marocain Fathallah Sijilmassi. Il a affirmé que l'Espagne apportait tout son soutien à l'organisation euro-méditerranéenne.
Arnaud ROY (www.lepetitjournal.com - Espagne) Jeudi 25 octobre 2012







