La Commission européenne avait averti cet été qu'il s'agit d'un "problème endémique" de l'économie espagnole. Le poids trop important d'activités à faible valeur ajoutée, telles que les transports ou l'hôtellerie-restauration, contribuerait à creuser l'écart.
Différentes analyses de départements d'étude de Funcas, CaixaBank ou BBVA Research alertent de la baisse continue de la productivité en Espagne, en particulier depuis 2019, avant la pandémie du Covid. En outre, en comparant les données sur la productivité en Espagne avec celles de la zone euro, il apparait que le déficit de productivité du travail entre l'Espagne et le reste des pays de la région s'est creusé au cours de la dernière décennie, atteignant un différentiel de 19,4% en 2023.
Un manque de productivité atypique en Espagne?
Le dernier rapport de BBVA Research, intitulé "Productividad laboral: España vs UEM (Productivité du travail: L'Espagne versus l'UEM) vise à analyser l'évolution récente de la productivité du travail en Espagne et dans l'Union économique et monétaire (UEM) depuis l'apparition de la pandémie en 2020 et jusqu'à aujourd'hui, afin de déterminer si celle-ci a été "atypique", en tenant compte des effets de la crise sanitaire, des réformes du marché du travail, de l'arrivée des fonds européens et du choc énergétique et des prix des biens importés qui se sont produits dans cet intervalle de temps.
Le poids important d'activités moins productives
Selon les analyses réalisées par BBVA Research, "le déficit chronique de productivité du travail entre l'Espagne et la zone euro s'est creusé au cours de la dernière décennie, malgré le fait que la valeur ajoutée par heure et par travailleur a progressé davantage en Espagne depuis 2022″. Cela s'explique par le fait que "tous les secteurs non agricoles affichent des niveaux de productivité plus faibles en Espagne que dans l'UEM".
En outre, l'étude précise que l'écart entre l'Espagne et l'UEM est également dû à des "divergences dans la composition de l'emploi". En d'autres termes, les secteurs les plus productifs représentent une part relativement faible des heures travaillées, tandis que le poids des secteurs les moins productifs est supérieur à celui de leurs équivalents européens". C'est le cas de l'industrie, de la construction, du commerce, des transports et de l'hôtellerie, entre autres.