

Près de vingt ans de carrière et des centaines de salles de concert arpentées un peu partout dans le monde, Mathieu Boogaerts aura attendu son retour à Barcelone pour chanter avec une chaussette sur le micro ! Un bidouillage technique improvisé lors de la balance pour éviter les courts-circuits mais qui n'a en rien enlever la bonne humeur de cet habitué de la scène. Alternant les titres anciens et nouveaux dans l'auditorium de l'Institut français mercredi soir, Mathieu Boogaerts a su jouer avec un public complice comme il sait si bien le faire. Lepetitjournal.com a pu le croiser pour quelques questions avant qu'il ne reparte sillonner les routes, guitare à la main.
Lepetitjournal.com : Votre sixième album est sorti au mois d'octobre dernier. Pourquoi un titre éponyme ?
Mathieu Boogaerts (photo DR) : Sur chaque disque précédent, le titre s'était imposé de lui-même. J'avais l'idée et j'en étais tout de suite convaincu. Pour ce sixième album, je n'ai pas eu le déclic. J'avais des pistes que je remettais en question dès le lendemain. J'avais très peur de me tromper car c'est quelque chose de tellement important qui me suivra toute la vie. Donc, j'ai décidé d'utiliser mon "joker éponyme". C'est dommage dans un sens car ça lui donne peut-être un statut particulier alors qu'il n'y a pas de raison à ça. Je n'ai simplement pas trouvé le titre que j'aimais. Mais si dans 20 ans, on ne devait retenir qu'un seul de mes albums, ça serait peut-être celui-ci.
Vous venez d'écrire cinq chansons pour le nouvel album de Vanessa Paradis. Comment est née cette collaboration ?
C'est Vanessa Paradis qui a pris contact avec moi. Elle me connaissait un peu grâce au titre que j'ai écrit pour Camelia Jordana et qui est beaucoup passé à la radio. Rien n'est sûr quand un artiste en sollicite un autre. Rien ne nous dit que ça va marcher. Elle m'a demandé de lui proposer des chansons. Parmi les six que je lui ai présentées, elle en a choisi cinq. L'écriture pour les autres est quelque chose d'assez nouveau pour moi mais je le fais de plus en plus et j'adore ça.
Votre parcours est fait de beaucoup de voyages et on a pu lire que vous connaissiez un certain succès au Japon. Qu'en est-il ?
C'était il y a un peu plus de dix ans maintenant. Il y avait à l'époque une "mode" de la chanson française au Japon. Ça m'a permis une certaine notoriété, notamment sur deux disques. J'ai fait quelques tournées là-bas mais c'était il y a longtemps.
Vous sentez vous tout de même assumer un rôle de messager de la chanson française à l'étranger ?
Le terme de messager est sans doute un peu fort. En tout cas, j'assume complètement mon côté francophone. La langue française fait partie de ses matériaux que je travaille en tant qu'artiste et je prends du plaisir à le faire. J'ai du mal à comprendre certains artistes de chez nous qui déclarent ne pas savoir écrire en français et le font en anglais. La langue française est très riche, avec beaucoup de sonorités différentes, de vocabulaire et de subtilités. Je lui trouve un énorme potentiel de musicalité.
Parlons un peu de Barcelone que tu sembles connaître. Il y a un endroit de la ville que vous aimez retrouver ?
J'ai vécu quelques mois à Barcelone mais ça faisait dix ans que je n'y étais pas revenu. J'ai passé la journée à me balader, à faire une sorte de pèlerinage par tous les endroits où je passais quand j'avais mes habitudes ici. Notamment le restaurant Romesco dans le Raval. C'est un endroit simple, généreux et sans chichis. C'est la première chose à laquelle j'ai pensé en arrivant ici. J'y avais déjeuné près d'une centaine de fois il y a dix ans !
Y a-t-il un artiste qui vous a influencé plus qu'un autre ?
L'influence est quelque chose d'inconscient. Plein de choses peuvent m'influencer sans que je ne m'en aperçoive. L'influence dont j'ai le plus conscience mais qui n'apparaît pas de façon évidente pour tout le monde est celle de Dick Annegarn. Un chanteur francophone d'origine hollandaise d'une soixantaine d'années. Allez le découvrir si ce n'est pas déjà fait !
Stéphane HODJA (www.lepetitjournal.com ? Espagne) Vendredi 24 mai 2013
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