Les Français installés à l'étranger sont appelés aux urnes les 4 et 18 juin prochains afin d'élire les députés qui les représenteront à l'Assemblée nationale. Tous les jours jusqu'aux élections, lepetitjournal.com donne la voix à chaque candidat pour qu'il puisse se présenter aux Français d'Espagne. Ils sont 84.730 électeurs à être inscrits sur les listes électorales en Espagne, pour un total de 112.029 électeurs pour l'ensemble de la 5ème circonscription des Français de l'Étranger, correspondant aux citoyens français installés en Espagne, au Portugal, en Andorre et à Monaco.
Aujourd'hui nous rencontrons Benjamin Leduc, le candidat du parti Chrétien Démocrate pour la 5ème circonscription des Français établis hors de France.
Lepetitjournal.com : Pouvez-vous nous résumer votre parcours et nous préciser quelles ont été vos motivations pour entrer en politique ?
Benjamin Leduc : "Chercheur en biologie, j'ai été expatrié pour la première fois en 2006 dans le cadre du programme ERASMUS. Depuis, je navigue d'un pays à l'autre dans le cadre de mes recherches universitaires. Depuis 2014, j'utilise mes compétences universitaires pour la rédaction d'analyses de fond sur des sujets de société, ce qui m'a fait sortir de l'ombre, et rentrer en contact avec diverses personnalités politiques.
En 2015, lorsque l'UMP est devenu "Les Républicains", un responsable du parti m'a encouragé à les rejoindre. Je lui ai répondu que je ne souhaitais pas payer une cotisation qui servirait à financer les campagnes de personnes comme Nathalie Kosciusko-Morizet, Bruno Lemaire ou encore Alain Juppé. Devant ses encouragements à m'engager pour changer les choses de l'intérieur, ce jour là j'ai pris ma carte? Au Parti Chrétien Démocrate. Je sais qu'au PCD je suis entouré de personnes de convictions, comme Jean-Frédéric Poisson, qui ne retourneront pas leur veste, comme d'autres le font trop souvent. Je me suis proposé comme candidat pour représenter nos valeurs, car le PCD ne compte qu'un seul député sortant, bien que notre nombre d'adhérents à ce jour dépasse les 10.000 - presque le double de celui d'Europe-Ecologie-Les-Verts, qui avaient assez de députés pour voir leur groupe représenté à l'Assemblée".
Être député de la 5ème circonscription, qu'est ce que cela représente pour vous? Quels sont vos liens avec cette circonscription/ avec l'Espagne ?
"Être député de la cinquième circonscription des Français de l'étranger représente pour moi l'opportunité de servir mon pays et de porter la voix des Français qui, comme moi, ont dû s'expatrier. Lors des dernières élections, de nombreux électeurs de la 5ème circonscription ont apporté leurs suffrages aux chrétiens démocrates et il est nécessaire de leur présenter un candidat à la hauteur. De plus la candidate investie par "Les Républicains" affiche une étiquette "LR-UDI", l'UDI ayant voté toutes les lois sociétales de la gauche... Je suis donc en réalité le seul candidat de droite dans cette circonscription"
Quelles sont vos 3 priorités/propositions parmi les problématiques concernant les Français vivants à l'étranger (emploi, fiscalité, éducation, culture, représentation, administration...) ?
"Ne choisir que 3 propositions n'est pas simple?
Rétablir le vote électronique pour les Français de l'étranger, et l'élargir à toutes les élections. En effet, en 2014 avaient lieu le même jour les élections européennes et les élections consulaires. Seule l'élection consulaire disposait d'un vote électronique, avec une grande publicité via les listes consulaires. Dans cette situation, ceux qui ont choisi le vote électronique pour les élections consulaires au lieu de se déplacer n'ont pas voté aux élections européennes.
Lutter contre la double imposition. Même si des conventions existent, déjà en 2012, aussi bien l'UMP que le PS souhaitaient imposer les Français de l'étranger. Même si les députés des Français de l'Étranger s'y opposent, que sont-ils face à ceux de France métropolitaine ? Le PCD est opposé à l'imposition des Français de l'Étranger.
Mettre en place l'accès des services publics dans les consulats, tels que les dépôts de plainte pour les actes commis en France envers un Français de l'étranger.
En réponse subsidiaire, l'une de mes principales propositions est la lutte contre le harcèlement professionnel. Elle ne concerne pas directement les Français de l'Étranger, mais les conditions de travail déplorables en France ont contraint bon nombre de personnes à s'expatrier".
Quel bilan portez-vous sur l'action du député sortant? Sur quel(s) plan(s) auriez-vous agi différemment ?
"Le député sortant est le socialiste Arnaud Leroy. Son bilan est donc à l'image du quinquennat Hollande : Catastrophique !
Sur quels points aurais-je voté différemment ? Il a voté en faveur de la loi du mariage pour tous, j'aurais voté contre. Il a voté en faveur de la réforme territoriale, j'aurais voté contre. Il a voté la loi du 28/01/2014 qui imposait la théorie du genre, j'aurais voté contre. De même, il a voté en faveur de la loi Macron, de la loi santé auxquelles je me serais vivement opposé. Il n'a voté aucune des motions de censure lors des passages en force de diverses lois. Il a voté contre la proposition visant à rendre constitutionnel le principe d'indisponibilité du corps humain, et contre celle visant à lutter contre le recours à une mère porteuse, j'aurais voté en faveur de ces deux propositions. Il a agi durant sont mandat en suivant aveuglément la politique de François Hollande, que les Français rejetaient, et qui lui a valu de finir avec une popularité inférieure à 5%"
Quelle est votre réaction à l'élection d'Emmanuel Macron ? Si vous êtes élu, allez-vous soutenir son travail ou être dans l'opposition ?
"Suite au quinquennat Hollande, la France est à genoux, et la France à besoin d'alternance. Oserais-je insinuer que l'élection d'Emmanuel Macron est la pire chose qui pouvait arriver?
La campagne électorale a été d'une rare nullité, négligeant le fond pour ne s'intéresser qu'à des scandales ou succombant aux effets de manche parfaitement démagogiques de certains. Les médias fortement orientés ont participé à l'échec de l'alternance dont la France avait besoin.
Pour l'heure, la meilleure chose qui puisse arriver serait une cohabitation, et si je suis élu, j'y participerais. Pour l'heure, cette cohabitation est très probable car pour la première fois depuis le début de la 5ème république, un président démarre son mandat avec moins de 50% d'opinion favorable, son élection ayant été possible uniquement par le rejet du Front National. Dans l'improbable cas où Monsieur Macron emporterait la majorité, je serais assidu à l'Assemblée, et je m'opposerais fermement, sans compromission, aux néfastes projets de Monsieur Macron. " .
Propos recueillis par Perrine LAFFON (www.lepetitjournal.com - Espagne) Lundi 29 mai 2017
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