Il ne votera pas pour lui-même. Mais il sera bien l'un des visages scrutés au moment où le conclave se réunira entre les murs de la Chapelle Sixtine. Juan José Omella, 79 ans, cardinal et archevêque de Barcelone, figure parmi les favoris pour succéder au pape François.


Proche de François jusqu'à incarner la continuité de son pontificat, Omella affiche pourtant une modestie de rigueur. “Je ne m’y vois pas”, a-t-il lancé à la presse espagnole, tout en appelant à laisser “l’Esprit-Saint guider” le choix du futur souverain pontife.
Omella, fidèle discret et visage possible de l’après-François
Depuis 2015, Omella est l’homme fort de l’Église catholique à Barcelone. Il avait auparavant roulé sa bosse dans plusieurs diocèses espagnols, de Barbastro-Monzón à La Rioja, toujours en ligne avec les priorités de l’Église du sud : proximité avec les pauvres, engagement social discret, fidélité sans tapage. Un profil qui séduit à Rome. En 2017, le pape François l'avait créé cardinal. Deux ans plus tard, il lui ouvrait les portes du Conseil des cardinaux, cercle restreint s’il en est, chargé de réfléchir à la réforme de la Curie.
À Rome, la course au nouveau pape est lancée
Dans quelques jours, le 5 mai, les 135 cardinaux électeurs se réuniront au Vatican. Il faudra obtenir les deux tiers des voix pour qu'une fumée blanche s'élève. À ses côtés dans la course, quatre autres Espagnols : Ángel Fernández Artime, Antonio Cañizares Llovera, Carlos Osoro Sierra et José Cobo Cano.
Mais Omella est, de loin, celui qui cristallise le plus d'attention. S'il est élu, ce serait un signal fort : celui d'une Église décidant de prolonger l'héritage de François. Un choix de stabilité, alors que la planète catholique encaisse encore le choc de la disparition du premier pape sud-américain de l'histoire.
Dans son palais épiscopal de Barcelone, Juan José Omella accuse, lui aussi, le coup. Très ému, le cardinal catalan a rendu hommage à celui qu’il a côtoyé de près : “François a placé les pauvres au cœur de l’Église. Il a ouvert la voie. Nous devons la suivre.”
À l’écart des dorures vaticanes, Omella martèle son credo : la mort n'est pas la fin. Pas plus pour François que pour le message d'espérance qu'il laisse derrière lui.
Dans quelques jours, la chapelle Sixtine refermera ses portes sur les cardinaux appelés à choisir un visage pour l’Église de demain. Le conclave n’a pas encore commencé, mais déjà, une certitude flotte dans l’air romain : entre fidélité au passé et désir de renouveau, la bataille des héritages est engagée.
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