Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

INTERVIEW - Carolina Punset candidate EELV pour la 5e circonscription

Écrit par Lepetitjournal Barcelone
Publié le 29 mai 2012, mis à jour le 5 janvier 2018

Entre Washington, Haïti, la France ou l'Espagne, Carolina Punset, 41 ans, a connu l'expatriation et l'exil. Fille du célèbre Eduardo Punset, ex-membre du PCE et ministre des Relations avec les Communautés européennes sous le second gouvernement d'Adolfo Suárez, la fille a suivi le chemin du père, à travers un engagement politique au sein du parti Europe Ecologie Les Verts, dont elle est la candidate pour la 5e circonscription. Adjointe à l'urbanisme de la mairie d'Altea, une commune de 24000 habitants proche de Benidorm, cette avocate franco-espagnole licenciée en droit, spécialiste dans le domaine des ONG, experte graphologue à la cour, s'indigne dès 2007 devant les dégâts provoqués sur la côte du Levante, par la bulle immobilière. Elle créé alors un parti écologiste local dans sa commune et entreprend de fédérer les initiatives vertes avec les mouvements européens. Rencontre

Lepetitjournal.com : Quelles sont à votre sens les principales attentes des Français de la circonscription ?
Carolina Punset (Photo DR) : Nous avons identifié deux préoccupations principales concernant les problématiques propres à l'expatriation, chez les Français de la circonscription : l'accès au réseau consulaire d'une part, la prise en charge des frais de scolarité (PEC) d'autre part.

Et quelle est votre position sur ces sujets ?
Concernant le premier point, il existe deux possibilités : soit créer plus de postes, mais cela coûte cher et l'Etat n'en a pas forcément les moyens, soit s'appuyer sur le développement des nouvelles technologies. Cette dernière solution permettrait de donner accès à l'ensemble des citoyens expatriés aux services administratifs de notre réseau, sans les obliger à se déplacer systématiquement jusqu'à l'antenne consulaire la plus proche. Il existe de nombreux exemples de pays qui ne lésinent pas sur la sécurité, comme les USA, et qui ont déjà instauré ce type de mesures, pas très difficiles à mettre en place, source d'économies en termes de bureaucratie et de déplacements.
Concernant les frais de scolarité, la position du parti est que l'instauration de la PEC a été source d'une augmentation des coûts de scolarité pour les personnes qui n'en bénéficient pas. Nous constatons que de plus en plus de familles ne sont plus en mesure de payer l'accès au Lycée français à leurs enfants, et même si à moyen terme nous sommes en faveur de la gratuité, nous pensons que dans l'immédiat, il est plus intelligent de renoncer à la PEC et d'augmenter, en parallèle, les moyens affectés aux bourses, en élargissant les critères de ces dernières, afin qu'elles bénéficient à un maximum de personnes.
Je pense personnellement qu'il serait peut être temps de penser à mettre en place des systèmes de scolarisation "mixtes", en cherchant des accords avec des partenaires et des écoles locales, permettant de développer des programmes dans les lycées publics espagnols, qui fassent la part belle au français, et permettent aux familles vivant loin des établissements du réseau, ou n'étant pas en mesure de débourser les sommes requises, de garder un contact avec la langue et la culture d'origine. Ce serait un système complémentaire à celui en place, qui ne serait nullement appelé à le remplacer.

Qu'attendez vous de cette échéance électorale ?
Nous souhaitons remettre l'écologie au centre du débat et nous souhaitons le faire de façon autonome, en dehors des partis traditionnels. La crise économique et financière a évincé l'aspect écologique du discours politique, or la crise écologique existe et elle s'aggrave tous les jours. Combinée à la crise économique, elle est à l'origine d'une crise systémique qui met en péril les acquis sociaux construits ces 50 dernières années. Pour nous, l'élection des députés des Français de l'étranger est un moyen, ce n'est pas une fin en soi. Nous savons que les gens qui vont voter "vert", ce sont les personnes qui sont sensibilisées à l'écologie : je ne serais pas candidate s'il s'agissait simplement de défendre le lycée gratuit ou la modification du réseau consulaire. C'est bien sûr des mesures que nous défendrons avec énérgie, car elles correspondent aux inquiétudes des Français de l'étranger, mais ce n'est pas notre seul combat.  Les gens qui nous accorderons leur voix auront eux aussi cette double préoccupation, c'est certain.

Quels sont les sujets que vous souhaiteriez traiter en priorité au Parlement ?
Nous souhaitons promouvoir des mesures écologiques et liées au développement durable ainsi que favoriser le bien être animal.

Pouvez vous détailler ?
Il s'agit d'une part de travailler sur l'efficience énergétique et d'autre part de réorienter l'agriculture vers le bio.
Aujourd'hui la construction est surtout axée sur le neuf, nous pensons qu'il faut la réorienter vers la réhabilitation, en travaillant sur des technologies favorisant les économies d'énergie, comme par exemple l'isolation thermique. Quant à l'agriculture, afin de lutter contre la concurrence des prix qui joue contre toute viabilité de la profession, nous pensons qu'il faut soutenir les agriculteurs bio et développer les circuits de distribution courts.
En ce qui concerne le respect de l´animal l´objectif principal est de faire en sorte qu´ils n´aient pas à endurer de souffrances évitables et d´imposer le respect d´exigences de bien-être, y compris pour les animaux destinés à l´alimentation.

Comment s'est déroulée votre campagne ?
Nous avons effectué quelques déplacements en Espagne et au Portugal. A chaque fois nous avons eu la bonne surprise de rencontrer des salles combles et des personnes vivement intéressées. Il y a indubitablement un intérêt au sein de la population expatriée pour la thématique écologique. Les scores d'Eva Joly sur la circonscription, bien supérieurs à ceux obtenus au niveau national, le prouvent.
Cette campagne électorale est très particulière : rencontrer les Français dans leur pays d'expatriation, pouvoir aller à leur rencontre et faire connaître nos projets, c'est loin d'être évident, même si au final les contacts établis sont très forts. Il faut également savoir que nous finançons nous mêmes notre campagne. Pour ma part, j'ai dû faire le choix de réduire mes déplacements et de me concentrer sur l'Espagne et le Portugal.

Avez-vous envisagé un éventuel ralliement pour le second tour ?
Nous allons d'abord mesurer nos forces et voir combien on pèse. Ce qui nous distingue des grands partis traditionnels, c'est que nous remettons le système -et notamment le productivisme- en cause. La consigne de vote au 2nd tour dépendra en tout cas d´EELV.

Propos recueillis par Vincent GARNIER (www.lepetitjournal.com - Espagne) Mardi 29 mai 2012

Retrouvez la page de présentation de la candidate

Site internet : http://www.carolinapunset2012.fr/

En savoir plus sur les candidats dans la 5ème circonscription

lepetitjournal.com barcelone espagne
Publié le 29 mai 2012, mis à jour le 5 janvier 2018

Flash infos