Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Glovo: succès et polémiques d’une startup catalane

glovoglovo
CC BY-ND 2.0 Ariela Muñoz https://www.flickr.com/photos/mismafragancia/41327896851
Écrit par Arthur Diaz
Publié le 2 juin 2019, mis à jour le 2 juin 2019

La jeune entreprise fondée par Oscar Pierre et l'Anglais Sacha Michaud a levé il y quelques semaines 150 millions d’euros. Une somme qui traduit son succès. La mort d’un livreur il y a quelques jours à Barcelone ravive néanmoins la polémique qui entoure le modèle de livraison promu par l'entreprise. 


La startup catalane, fondée en 2015 fleurit à grande vitesse. Déjà présente dans plus de 20 pays et active dans 140 villes dans le monde, la société de livraison n’a pas fini de grandir. Il y a déjà quelques semaines, elle a levé 150 millions d’euros grâce à des investisseurs dans la tech. En France, l’application existe depuis 2016, à Paris. Le Directeur Général France, Alexandre Fitussi, avait déclaré que le service de courtier serait présent dans une dizaine de grandes villes en France à la fin de cet été. 

La société permet aux particuliers et aux entreprises de se faire livrer un vaste choix de produits, tel qu’un repas, des clés ou encore des produits pharmaceutiques. Une course réalisée dans l’heure. 60% de son chiffre d’affaires repose sur la livraison de repas. 

En Espagne, 4 courses sur 5 sont réalisées pour de la nourriture. "Une concurrence féroce", pour le secteur traditionnel de la livraison à domicile, estime Laurent Vernet, entrepreneur français actif à Barcelone depuis le début des années 2000. Le pays compte 7.000 livreurs qui n’appartiennent pas à la compagnie, ayant un statut de travailleur indépendant. Et c’est bien ce statut de travailleur qui envenime la polémique autour de l’application.


Marché noir de Glovers

La mort d’un livreur, percuté par un camion de ramassage des ordures, a provoqué une vive émotion à Barcelone, ville de naissance de la start-up. L’inspection du travail a déjà saisi les tribunaux pour dénoncer la précarité de certains travailleurs qu’elle considère comme de "faux indépendants". Le livreur n’était pas enregistré au sein de l’entreprise, ce qui met à jour un marché noir de "Glovers" qui louent leurs licences leur permettant de réaliser des courses tout en ayant leur jour de congé. 

Il est reproché àl’entreprise de demander aux futurs Glovers de s’inscrire en tant que travailleurs indépendants, tout en leur exigeant d’être à son entière disposition. De plus Glovo n’hésiterait pas à pénaliser très facilement des livreurs compte tenu de leur note, ce qui peut baisser leur revenu. "Glovo offre une opportunité à tous ceux qui souhaitent devenir prestataires de services en livraison, avec une indépendance et une auonomie totale, ce qui permet de combinet le statuté de Glover avec d'autres activités", défendait en juillet 2018 Sacha Michaud dans ABC.

Plusieurs livreurs de l’entreprise ont protesté lundi dernier devant le siège de la société à Barcelone. Ils accusent l’entreprise d’imposer des conditions de travail extrême, ce qui aurait contribué à l’accident du jeune homme de 22 ans, percuté par un camion. Glovo versera 20.000 euros à la famille de la victime.

Le concurrent britannique de Glovo, Deliveroo, est lui aussi mis face à son modèle, par la justice espagnole. En fin de semaine dernière a ainsi débuté un procès intenté par la Sécurité sociale espagnole, qui reproche au livreur de faire travailler des "faux-indépendants".

Flash infos

    Pensez aussi à découvrir nos autres éditions

    © lepetitjournal.com 2024