La chaine de télévision anglaise BBC diffuse actuellement sur sa page web un reportage controversé sur les expatriés britanniques vivant sur la côte espagnole, "Costa del Sol : Last Brits Standing", qui met en avant leurs désillusions suite à la crise économique espagnole.
(Copie d'écran Youtube)
Le reportage dresse un portrait peu flatteur de l'Espagne d'aujourd'hui en la dépeignant comme un pays cruel pour les ressortissants britanniques. Selon le document, des milliers d'entre eux vivant en Espagne depuis plus de 20 ans sont retournés en Grande Bretagne dernièrement car l'Espagne serait devenu un pays où l'on vit mal. Dans son reportage, le directeur Matt Rudge s'appuie sur des portraits de Britanniques résidant sur la Costa del Sol près de Malaga depuis de nombreuses années, et qui ne peuvent pas rentrer en Angleterre à causse de la chute du prix de l'immobilier. Ne pouvant vendre leur maison, ils sont "emprisonnés" dans cette situation. Le documentaire montre comment Espagne les laisse sans soutien, à coup de témoignages dramatiques.
Le plein de clichés
Mais si ce reportage fait polémique, c'est surtout parce qu'il théâtralise un supposé conflit haineux entre les communautés espagnoles et anglaises. Par exemple côté espagnol, un chauffeur de taxi explique que les Anglais "se transforment après avoir bu" et "viennent ici profiter du système de santé publique". Pour sa part, un des expatriés suivi dans le reportage explique qu'avant l'arrivée des Anglais sur la Costa del Sol, "les Espagnols se déplaçaient à dos d'âne". Selon le magazine espagnol Vertele !, le reportage, qui fait le plein de clichés, semble être scénarisé au lieu de refléter la réalité. D'autant plus que les déclarations en espagnol, sous-titrées en anglais, sont largement déformées : une fille jugée "facilona" (fille facile) devient une prostituée, "ligar" (draguer) devient "coucher avec", pour ne citer que deux exemples. "Le reportage manipule (?) et n'apporte rien", estime la chroniqueuse de Vertele ! Les expatriés qui s'efforcent de s'intégrer dans le pays sauront certainement mieux que quiconque apprécier la mauvaise blague.
Perrine LAFFON (www.lepetitjournal.com ? Espagne) Jeudi 9 avril 2015
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