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ETA - Le processus de paix sous les décombres

Écrit par Lepetitjournal Barcelone
Publié le 8 janvier 2007, mis à jour le 13 novembre 2012
Les festivités de la Saint Sylvestre ont été assombries à Madrid par l'attentat qui a eu lieu le 30 décembre à l'aéroport de Barajas. Revendiqué par l'ETA, il a tué deux personnes et gelé le processus de paix si cher à Zapatero

Photo Reuters/S.Vera
L'attentat revendiqué par l'ETA la veille de la Saint Sylvestre a jeté une ombre sur les vacances de Noël madrilènes. Le 30 décembre à 9h, une bombe a explosé dans le bâtiment D des parkings du Terminal 4 de l'aéroport de Barajas, faisant une vingtaine de blessés légers et deux morts : Carlos Alonso Palate, retrouvé sous les décombres le 3 janvier puis Diego Armando Estacio. La voiture-bombe a causé des dégâts matériels considérables, endommageant 600 véhicules. Selon l'architecte Carlos Lamela, qui a participé à la conception du tout nouveau terminal, la reconstruction à elle seule pourrait coûter entre 30 et 40 millions d'euros. La voiture avait été volée en France, à Luz Ardiden, le 27 décembre dernier, des membres d'ETA ayant séquestré son propriétaire jusqu'au jour de l'explosion.
Un PP plus critique que jamais
L'organisation séparatiste basque n'avait pas tué depuis mai 2003. Alors que le 29 décembre, le chef du gouvernement espagnol affichait son optimisme quant à la question basque, ce nouveau drame pulvérise le processus de paix entamé le 22 mars 2006. Zapatero, qui en avait fait son cheval de bataille, se retrouve fragilisé et les tentions s'attisent entre le PSOE et le PP - traditionnellement contre toute forme de négociation avec l'ETA. Le mot de "suspension"du processus de paix, utilisé par le chef du gouvernement après l'attentat, a été sujet à des polémiques et aux vives critiques de l'opposition de droite.
La donne a changé
Dernièrement, la sonnette d'alarme avait été tirée à plusieurs reprises, avec le vol d'armes en France et la multiplication des actes de terrorisme "urbain". Pourtant, la surprise a été générale. Batasuna, l'aile politique de l'ETA (déclarée illégale en 2003), a affirmé son étonnement et son soutien aux familles des victimes, mais n'est pas allée jusqu'à condamner l'acte commis. Elle se met ainsi dans une position critique et peut oublier tout espoir d'officialisation pour les élections de 2007. Le gouvernement, qui avait rencontré des membres de l'ETA à la mi-décembre, a exprimé lui aussi sa perplexité, d'autant qu'aucun communiqué annonçant la rupture de la trêve n'avait été lancé.
Paris, montré du doigt par les nationalistes basques, n'a pas souhaité commenter l'arrêt du processus de paix, estimant que c'était une "question de politique intérieure". Jacques Chirac a toutefois exprimé sa solidarité à José Luis Zapatero.
Un gouvernement fragilisé, des citoyens amers, une opposition toujours plus critique, un processus gelé, et la découverte de nouvelles quantités d'explosifs au Pays basque jeudi et vendredi derniers. Ces nouvelles données n'inaugurent pas au mieux 2007 et exigent de Zapatero une autre stratégie. Demain et après-demain il doit recevoir au Congrès tous les acteurs politiques, sans exception, avec pour objectif la construction d'un pacte antiterroriste. Les batailles entre partis politiques devront laisser place à la concertation et à la reconstruction.
Laurence Danthony (
www.lepetitjournal.com) 8 janvier 2007
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Publié le 8 janvier 2007, mis à jour le 13 novembre 2012

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