

De cet homme d'une grande humilité, le grand public connaît surtout les fameuses "Chroniques de Jérusalem". Présent à l'Institut Français de Barcelone ce soir, lepetitjournal.com l'a rencontré en avant première
(Photo Creative Commons styeb)
L'espagnol a été la première langue de traduction des "Chroniques des Jérusalem", sorties ici en même temps qu'en France. Peut-être est-ce un hasard, mais Guy Delisle fait escale ce soir à l'Institut français de Barcelone, à 19h, pour une rencontre avec son public. Un léger accent québécois traduit les origines du dessinateur. A 22 ans, il part sac sur le dos. Il vagabonde en Europe, mais pour lui "c'est en France que la Bande dessinée sait le mieux se renouveler".
Le "Graphic Novel" du globe trotteur fait le tour du monde
Après avoir travaillé dans l'animation, Guy Delisle a sauté le "grand pas" de la bande dessinée. Sous forme de récits de voyages. Dans les années 2000 se succèdent Schengen, Pyongyang, Chroniques Birmanes... Au dernier festival d'Angoulème, les "Chroniques de Jérusalem" (Delcourt, 2011) remportent le Fauve d'Or, prix du meilleur album. La semaine dernière, l'album est sorti en Italie et en Allemagne. La semaine prochaine, Guy Delisle sera aux Etats-Unis pour un lancement outre-Atlantique, où le "Graphic novel" fait fureur. Les chroniques de Jérusalem ont été réalisées sur des planches A3, "d'où un dessin plus dense qu'auparavant, lorsque je devais dessiner sur des feuilles d'imprimantes". Et la patte Delisle, toujours tendre et pleine d'auto-dérision, a néanmoins changé pour chacun des récits de route. "A Schengen, j'ai volontairement utilisé un crayon gras, car la ville est assez sale. Lorsque je suis arrivé à Pyongyang, tout était au contraire nu, rectiligne. J'ai dû changer de technique", explique-t-il.
Des anecdotes pour raconter un peuple
Les "Chroniques de Jérusalem", ou mémoires d'une année d'expatriation en famille, ont été "différentes" des expériences précédentes, raconte l'auteur. "A l'époque de Pyongyang, je n'avais pas d'enfants. Lorsque j'ai dû commencer les 'Chroniques de Jérusalem', ce sont des choses de la vie de tous les jours qui me sont revenues. Comment trouver des couches ? Ce genre de choses... Les anecdotes, c'est ce qui me passionne. C'est vrai que parfois, la situation est au fond plus grave", avoue d'un air presque désolé, celui qui n'était connu que sous les traits d'un bonhomme crayonné. Ce que le public aime chez lui, c'est sans doute cette maîtrise : montrer les blessures d'un peuple par le sourire, par les choses du quotidien.
Des critiques ? Quelques-unes. Compensées par les encouragements. "Les plus beaux, ce sont les gens qui me disent qu'ils ont découvert la bande dessinée en me lisant". Les "Chroniques de Jérusalem" sur grand écran ne font pas partie des projets de l'artiste, qui s'affaire en ce moment à la publication d'un ouvrage des croquis de Jérusalem. Et nous attendons... son prochain voyage !
Lucie BARRAS (www.lepetitjournal.com - Espagne) Jeudi 19 avril 2012







