L’enquête du Parquet sur des paiements versés par le club du Barça au vice-président du comité technique des arbitres a déclenché un séisme dans le monde du foot espagnol. Le Barça pourrait-il être condamné?
Les premières réactions du football espagnol à l'information sur les paiements du FC Barcelone à la société de José María Enríquez Negreira, alors vice-président du comité technique des arbitres, ont été la panique. La possibilité d'une "affaire Juventus", condamnée en 2006 pour des épisodes continus de corruption d'arbitres, porterait préjudice au foot espagnol et en particulier à LaLiga.
Des factures sans justificatifs
Tout a commencé par une enquête du fisc espagnol sur l'entreprise de José María Enríquez Negreira, Dasnil 95 S.L., pour des irrégularités présumées dans ses comptes. Plus précisément, sur des paiements procédant du F.C. Barcelona. Le fisc a demandé à l'entreprise de Negreira les justificatifs correspondants aux services rendus, en l'occurrence des factures que l'ancien arbitre n'a pas pu fournir, soulignant que les services fournis étaient "verbaux".
Pas de sanctions avec la nouvelle loi du sport
Le président de LaLiga, Javier Tebas, s'est empressé de préciser que les sanctions sportives ne peuvent pas être appliquées car elles sont soumises à une prescription de trois ans, selon la nouvelle loi sur le sport. "Il n'est pas possible qu'il y ait des sanctions disciplinaires sportives car entre 2018 et 2023, cinq ans se sont écoulés, et ce type de sanctions expire trois ans après les faits". Barcelone pouvait respirer, et le football espagnol aussi.
?Declaración de @tebasjavier, presidente de LaLiga, a raíz de las publicaciones sobre la relación entre Enríquez Negreira y el FC Barcelona?: pic.twitter.com/eaeTIlMqBc
— LaLiga Corporativo (@LaLigaCorp) February 16, 2023
Oui, mais pas pour longtemps… Dans sa croisade contre la corruption, Tebas lui-même a été l'un des moteurs de l'introduction de la fraude sportive dans le Code pénal afin d'avoir plus d'outils dans la lutte, fondamentalement, contre les matchs truqués.
Possible infraction pénale?
Cela signifie que le ministère public, dont la procédure a été ouverte pour une infraction fiscale présumée de la société d'Enríquez Negreira, peut et doit étendre ses investigations pour élucider l'existence d'infractions pénales qui ne sont, bien entendu, pas soumises à la même prescription. Le dernier paiement de Barcelone à la société d'Enríquez Negreira a été effectué en 2018, il y a cinq ans.
De plus, selon les règlements de la Ligue des champions, de l'Europa League et de la Conference League, l'UEFA pourrait exclure le FC Barcelone des compétitions européennes s'il est prouvé que ces paiements l'ont été dans le but d'obtenir des faveurs arbitrales sur le terrain. La pression monte donc pour le Barça.