Comme prévu, la visite officielle du Président Chirac vendredi et samedi à Bangkok comportait un important volet économique. La France veut être un partenaire privilégié de la Thaïlande pour renforcer sa présence économique. Pour cela les "Méga-projets" de Thaksin sont une opportunité à ne pas manquer
La visite historique de Jacques Chirac, sur invitation du couple royal de Thaïlande, était aussi la première venue de l'année d'un chef d'Etat dans le cadre des célébrations des soixante ans de règne de Sa Majesté le roi Bhumibol Adulyadej. C'était également la première visite officielle d'Etat d'un Président français en Thaïlande.
Néanmoins, la visite présidentielle s'inscrivait dans un contexte plus large, marqué par le fameux "partenariat pour le développement" proposé aux investisseurs étrangers par le gouvernement thaïlandais dans le cadre de son programme de modernisation des infrastructures engagé en décembre. Un budget de près de 37 milliards d'euros qui suscite une concurrence serrée parmi les entreprises d'une trentaine de pays. De quoi faire déplacer un chef d'état. The Nation, titrait d'ailleurs hier, "La France veut sa part du gâteau thaïlandais".
Des atouts partout !
Jacques Chirac est venu accompagné de cinq de ses ministres et d'une trentaine de grands patrons tels ceux de Total, Suez, Alstom, Dassault Aviation ou encore Carrefour. Après l'accueil royal du vendredi, la journée de samedi a donc été consacrée en grande partie aux discussions et à la présentation de l'expertise française dans les domaines concernés par la série de grands projets. Le Président de la République n'a alors pas lésiné sur les superlatifs pour vanter les mérites des entrepreneurs français tout en prenant soin de caresser les Thaïlandais dans le sens du poil.
Par ailleurs, lors de son discours d'ouverture du "sommet économique" co-présidé par le Premier Ministre Thaïlandais, Jacques Chirac a dit vouloir "imprimer un nouvel élan aux relations économiques et commerciales entre les deux pays". Il a souligné le "rôle précurseur de la Thaïlande dans l'essor économique de l'Asie", et sa "vocation à être un partenaire majeur pour la France". Il a également ajouté que de son côté, "la France a tous les atouts pour être le partenaire stratégique de la Thaïlande en Europe".
Garder la tête froide
Malgré tout, concernant les signatures de gros contrats attendues dans les prochains mois, la ministre déléguée au Commerce extérieur Christine Lagarde semblait vouloir garder la tête froide: "Être Français, cela constitue déjà clairement un bon point et pour le reste, il faut être patient, il faut être bon commerçant, il faut avoir un peu le sens de l'humour et ne surtout pas être arrogant", a-t-elle confié à nos confrères de RFI. Et, citée par le Figaro, elle estimait qu'"il va falloir capitaliser sur le potentiel politique [le climat franco-thaïlandais] pour obtenir des résultats économiques".
Pierre Queffélec (LPJ Bangkok) 20 février 2006
A propos des accords Franco-ThaïlandaisParmi les accords signés au cours de la visite, le Plan d'action bilatéral a été reconduit et les deux parties se sont entendues pour soutenir l'implantation de 400 nouvelles entreprises françaises en Thaïlande dans les prochains mois en plus des 350 déjà existantes. De plus, la France et la Thaïlande se sont fixées comme objectif d'augmenter le résultat de leurs échanges commerciaux pour atteindre près de 4 milliards d'euros (2,8 milliards d'euros sur les onze premiers mois de 2005). Par ailleurs, le Président Chirac a entre autres annoncé que les deux pays avaient renforcé leurs accords de Défense, s'étaient mis d'accord pour améliorer les échanges culturels et allaient œuvrer ensemble dans des projets de coopération internationale vers notamment le Laos et Madagascar. (LPJ - 20 fev 2006) |
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Les discours officiels sur le site de l'ambassade
http://www.ambafrance-th.org