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Un historien accusé d’avoir diffamé un roi du XVIe siècle blanchi

La justice thaïlandaise a renoncé mercredi à poursuivre un célèbre historien accusé de lèse-majesté pour avoir douté de la version officielle d'une bataille d'éléphants menée par un roi au XVIe siècle.

Arrivé au tribunal militaire de Bangkok en s'appuyant sur une canne, Sulak Sivaraksa, 85 ans, a salué la décision de la cour d'abandonner les poursuites.

"Je suis fidèle aux faits, je reste fidèle à la vérité. Tout est réglé et ils vont demander au commissariat de ne plus me poursuivre", a-t-il glissé à la presse sans s'étendre sur le dossier.

Son cas avait stupéfié en Thaïlande car ses recherches évoquaient un combat datant de plus de 400 ans entre un roi thaïlandais et un prince birman.

La monarchie thaïlandaise est protégée par une des lois de lèse-majesté les plus strictes au monde et depuis le coup d'Etat de mai 2014, les poursuites se sont multipliées.

Connue sous le nom d'"article 112", cette loi, qui prévoit de 3 à 15 ans de prison pour quiconque diffame le roi, la reine, son héritier ou le régent, "doit être changée", a ajouté Sulak, sûr que l'abandon de l'affaire tient à une intervention du roi Maha Vajiralongkorn.

Ce dernier a succédé, en 2016, à son père Bhumibol Adulaydej qui a régné plus de 70 ans sur le pays.

Début janvier, une Thaïlandaise aveugle a été condamnée à 18 mois de prison pour avoir partagé sur Facebook des commentaires jugés lèse-majesté.

Il est impossible pour les médias de citer le contenu des propos jugés lèse-majesté, au risque de tomber eux-mêmes sous le coup de la loi.

Au-delà des internautes et citoyens lambda, plusieurs anciens proches du roi Maha Vajiralongkorn sont en prison pour lèse-majesté, notamment des membres de la famille de son ex-femme, la princesse Srirasmi.

Il est difficile d'évaluer la popularité de la royauté thaïlandaise dans ce contexte. Ces dernières années, de nombreux Thaïlandais ont été condamnés à de lourdes peines (parfois des dizaines d'années) pour avoir diffamé le roi.

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