Donad Trump a accueilli le chef de la junte thaïlandaise Prayuth Chan-O-Cha à la Maison Blanche lundi, s’attachant à tourner la page après divers soubresauts ces dernières années dans les relations entre les Etats-Unis et l’un de leurs plus anciens alliés.
Qualifiant la visite de Prayuth comme un "grand honneur", Trump a fait montre d’unité avec l’homme derrière le coup d’Etat de 2014 qui avait suscité le refroidissement des relations avec Washington et la réduction des aides.
"Nous avons une histoire longue et bien chargée avec la Thaïlande," a déclaré Donald Trump alors que les deux dirigeants avaient pris place dans le bureau ovale.
"Nous avons en ce moment une très forte relation," a-t-il ajouté. "Et cela va croissant depuis ces neuf derniers mois."
Les relations diplomatiques entre Bangkok et Washington ont plus de 180 ans. Mais Prayuth, qui dirige le régime thaïlandais le plus autoritaire depuis une génération, est le premier chef de gouvernement thaïlandais à être reçu à la Maison Blanche depuis 2005.
Trump avait envoyé son invitation aussitôt après avoir pris ses fonctions en janvier, en raison notamment de craintes croissantes des relations rapprochées entre la Thaïlande et la Chine.
Les hauts responsables américains s’inquiètent de voir un accroissement des achats d’armement chinois et de perdre l’accès aux ports thaïlandais.
Ils craignent aussi que toute une génération de généraux thaïlandais ayant travaillé aux côtés des troupes américaines au Vietnam soient remplacés par des responsables plus jeunes et sino-centrés.
Vêtu d’un costume cravate noir –en l’honneur du roi défunt Bhumibol Adulyadej qui doit être incinéré à la fin du mois- Prayuth a exprimé "sa solidarité envers le peuple américain" après le massacre de Las Vegas et l’ouragan qui ravagé Puerto Rico.
"Une seule rencontre Prayuth-Trump ne va certainement pas résorber toutes les frustrations ressenties au sein de l’élite politique thaïlandaise," a affirmé Murray Hiebert, du Centre pour les Etudes Stratégiques et Internationales.
"Mais cela peut au moins permettre aux Etats-Unis de concurrencer de nouveau l’influence chinoise sur ce pays d’importance géostratégique situé au cœur du continent sud-est asiatique."