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Thierry Mariani, candidat aux législatives en visite en Thaïlande

Thierry marianiThierry mariani
Thierry Mariani à Pattaya avec Jean-Luc Rosticci, président du club de pétanque Khao Rai, et Michel Calvet, le délégué UMP Thaïlande (photo courtoisie Jean-Luc Rosticci)
Écrit par La rédaction de Bangkok
Publié le 8 novembre 2018

Thierry Mariani, ministre des Transports et candidat aux élections législatives sur la 11e circonscription, était au Vietnam et en Thaïlande ces jours-ci pour y rencontrer les électeurs de la communauté française. Le ministre-candidat est notamment allé à Pattaya, Phuket et Bangkok. LePetitJournal.com l'a rencontré, un peu plus d'un an après sa première venue en tant que candidat

Pour sa troisième visite en un an en Thaïlande en tant que candidat aux élections législatives sur la 11e circonscription (Russie-Asie-Océanie), l'actuel ministre français chargé des Transports, Thierry Mariani, est allé ce week-end à la rencontre des communautés françaises de Pattaya et de Phuket, dans le cadre d'une visite de 4 jours en Thaïlande.Celui qui est en charge des Français de l'étranger pour l'UMP depuis 2000 a tenu à rendre visite à toutes les associations, clubs et autres institutions qui rassemblent des Français, notamment à Pattaya, avant de donner dans chacune des villes une réunion publique pour rallier ses sympathisants, leur présenter sa politique et aussi bien entendu leur rappeler de "bien voter" dimanche pour la Présidentielle. De passage à Bangkok, il a bien voulu répondre aux questions du PetitJournal.com, même s'il ne compte présenter les détails de ses propositions qu'à l'issue de la Présidentielle dont le scrutin final aura lieu dimanche.

 

VOIR AUSSI
?La fiche biographique de Thierry Mariani
?La carte des circonscriptions électorales (Législatives des Français de l'étranger)

EN CHIFFRES
?L'évolution du vote des Français de l'étranger pour les élections présidentielles depuis 1981
? Le résultat des Français de Thaïlande 2012
? Le résultat des Français de Thaïlande 2007
? Le résultat de la France entière
? Le résultat des Français de l'étranger
? Le résultat dans la 11ème circonscription
? Les résultats détaillés par pays et par circonscriptions

EN SAVOIR PLUS
?Le site expatriés du Sénat
?Le site l'Assemblée des Français de l'Etranger (AFE)

LA PRESENTATION DES AUTRES CANDIDATS

INTERVIEW ? Marc Villard, candidat PS pour la députation en Asie
6 mai 2011

INTERVIEW ? Romain Arcizet, candidat indépendant pour la députation en Asie
30 novembre 2011

INTERVIEW ? Paul Dumont, candidat centriste pour la députation en Asie
7 décembre 2011

INTERVIEW ? Janick Magne, candidate aux législatives pour la 11ème circonscription
3 avril 2012 (LPJ Tokyo)

ELECTIONS 2012- Interview de Lisbeth Graille, candidate aux législatives de la 11ème circonscription
4 avril 2012 (LPJ Sydney)

INTERVIEW ? Ludovic Chaker, candidat indépendant pour la députation en Asie
12 avril 2012

ELECTIONS 2012 - Interview de Sébastien Breteau, candidat divers droite aux législatives de la 11ème circonscription
16 avril 2012 (LPJ Sydney)

INTERVIEW ? Thibault Danjou, candidat centre droit pour les législatives
26 avril 2012

Présentation de Alavandane Ramakichenane

 

LePetitJournal.com : Quel était le but de cette visite dans la région, pouvez-vous nous dire comment s'est déroulé votre séjour ici ?
Thierry Mariani : J'achève une tournée de quasiment une semaine, au Vietnam pendant deux jours et quatre jours en Thaïlande. Je suis d'abord allé à Ho Chi Minh Ville ce qui m'a permis de rencontrer un certain nombre de responsables français, de visiter des établissements et hôpitaux et entreprises françaises, et de voir des sympathisants qui m'aident dans ma campagne, tout en faisant le point, et c'est valable pour toutes les étapes, de la campagne présidentielle.
Ensuite, j'ai passé une journée et demie à Pattaya et une journée et demie à Phuket, pour aller à la rencontre des associations qui représentent les Français et où les Français se sont regroupés, faire quelques réunions d'appartement, et rencontrer la communauté française et dialoguer avec elle. Je l'achève par Bangkok, où j'ai rencontré un certain nombre de personnes en privé.
Cela a été l'occasion de rappeler le programme de Nicolas Sarkozy et celui de François Hollande sur l'élection présidentielle, et d'autre part de me préparer pour cette campagne législative qui va véritablement commencer après les résultats de la présidentielle.

Quelles attentes avez-vous ressenties le plus durant ces quelques jours au contact de cette partie de la communauté française expatriée ?
C'est la troisième fois que je viens en Thaïlande en dix mois, c'est la deuxième fois que je viens à Pattaya. Très souvent on retrouve les mêmes problèmes : un, les questions autour de la scolarité des enfants français, étant entendu que les problèmes sont différents quand on est à Bangkok - où il y a un lycée qui est un lycée, je dirais, "solide" et où peut évidemment se poser le problème de la prise ou non en charge des frais de scolarité ? ou quand on est à Pattaya, qui compte trois écoles françaises avec des effectifs limités, ou encore à Phuket, où il n'y en a aucune. On retrouve également à la fois des problèmes de retraites, de prise en charge de couverture sociale et puis aussi pour les couples binationaux des problèmes de venue en France avec des certificats d'hébergement qui sont demandés à l'occasion des visas qui sont relativement complexes à fournir pour les résidents français à l'étranger.

Cette dernière mesure ne vous est pas étrangère, quels moyens proposez-vous pour améliorer ces contraintes administratives pour les visas des conjoints de couple binationaux ?
Contrairement à ce que certains racontent, à l'UMP on est très clair là-dessus : la bi-nationalité doit pouvoir continuer à exister. Il y a plusieurs moyens d'améliorer cette situation. Les attestations d'accueil ont effectivement été mises en places dans une loi dont j'avais été le rapporteur pour éviter tout simplement que des personnes fassent venir en France des familles qui, une fois arrivées, n'ont aucune envie de repartir. Ici, on n'est pas dans ce cas, Il s'agit souvent de couples soit mariés, soit dans la vie commune de durée prolongée depuis plusieurs années à l'étranger. Je crois qu'il y a toute une série de solutions pratiques, par exemple quelqu'un qui est propriétaire ou locataire en France d'un appartement, et qui demande à faire venir son conjoint qui réside à l'étranger, je pense que c'est une condition qui prouve qu'il n'y a aucune mauvaise foi. Et puis on peut toujours trouver des conditions pour prouver les revenus réguliers de la personne qu'il souhaite accueillir. Je crois qu'il faut trouver un moyen pour que ces formalités puissent être effectuées dans les consulats à l'étranger et pas uniquement dans les mairies en France. En tout cas, il ne faut pas supprimer ces attestations d'accueil car elles ont une vraie utilité pour lutter contre les détournements de procédure de certaines formalités d'immigration, il faut permettre un mécanisme pour que ces formalités puissent être faites dans les consulats.

Justement, le sénateur Richard Yung accusait récemment le gouvernement, dans une tribune libre parue dans LePetitJournal.com, d'avoir supprimé 700 agents consulaires en deux ans alors que la population expatriée augmente, et vous proposez ici d'augmenter leur charge de travail ?
Ces chiffres sont totalement faux. Je me permets de rappeler que ce que propose le Parti Socialiste lorsqu'on lit son programme, c'est la création d'un réseau consulaire européen. C'est quand même, pour le suivi de la communauté française, quelque chose qui à mon avis ne va pas dans le sens de la disponibilité. La solution, ce n'est pas toujours plus de fonctionnaires. La solution, c'est des formalités plus adaptées. L'exemple de l'attestation d'accueil est un bon exemple : le problème n'est pas d'avoir plus ou moins de fonctionnaires, le problème, c'est de permettre aux résidents à l'étranger d'effectuer certaines formalités dont les textes aujourd'hui, la plupart du temps, les obligent à se déplacer en métropole. Oui, nous avons supprimé 150.000 postes de fonctionnaires globalement dans l'État français, soit 7% du nombre de fonctionnaires en France. Oui, pour la première fois cette année, le budget de l'État a diminué. Nous l'assumons. Simplement, il y a des missions qui ont évolué, et la solution à la France n'est pas, comme le propose le Parti Socialiste, toujours plus de fonctionnaires et de charges pour l'État, il y a un moment donné où l'on peut faire du mieux à la place de faire du plus.
En tout cas, il est faux de dire que des postes ont été fermés en Asie car au contraire il en a été ouvert davantage. C'est vrai que certains postes consulaires ont été fermés, mais pas dans cette zone. Est-ce qu'il est utile aujourd'hui d'avoir comme c'était le cas avant une dizaine de postes consulaires en Allemagne ? On en retrouvait aussi de très nombreux en Italie, en Espagne en Belgique? Il y a effectivement une évolution qui a été décidée du réseau consulaire où, aujourd'hui grâce à l'Union européenne, les Français de l'étranger qui vivent en Europe rencontrent tout de même beaucoup moins de problèmes de proximité que ceux qui sont en Asie ou au fin fond du Pacifique. De plus, aujourd'hui on a des moyens informatiques qui nous permettent d'avoir des procédures dématérialisées et donc, par moment, ne pas nécessiter des déplacements dans les consulats. Nous avons d'ailleurs mis en place le site MonConsulat.fr qui donne accès avec facilité aux Français de l'étranger pour gérer leurs dossiers personnels à distance.

Dans le cas des certificats de vie demandés aux retraités pour toucher leur pension, la procédure exige un déplacement. Et puis l'Internet n'est pas forcément toujours très bien maîtrisé par les plus âgés. Y a-t-il des solutions pour leur faciliter la vie dans ce cas par exemple ?
On ne peut pas dire à la fois qu'il faut lutter contre la fraude sociale et supprimer les certificats de vie. Le certificat de vie il n'est pas question de le supprimer et, d'ailleurs, la majorité des retraités comprennent tout à fait pourquoi il le faut. Je me souviens d'une discussion avec un retraité de Thaïlande qui me disait qu'il avait besoin de cinq certificats de vie car il avait cinq caisses de retraites différentes, et que les certificats de vie n'étaient jamais demandés à la même date : il passait son temps toute l'année à faire des certificats de vie. Je crois que là aussi, il y a une certaine simplification à obtenir.
Ces petits problèmes concrets sont l'illustration de la nécessité de créer des députés des Français de l'étranger. Je rappelle au passage que le Parti Socialiste avait voté contre. S'il y a des députés des Français de l'étranger, c'est uniquement parce que la majorité l'a voulu, et leur rôle, se sera justement de voir comment, par quelques petites mesures qui ont coût nul ou très limité, on peut améliorer la vie quotidienne des expatriés.
Il faut à la fois simplifier au maximum tout en gardant à l'esprit que cela ne doit pas se faire au détriment de la lutte contre certaines fraudes qui existent.

La gratuité de la scolarité ne concerne pas encore toutes les classes, est-on arrivé au bout des promesses de 2007 ?
Nicolas Sarkozy, en 2007, avait toujours parlé de la gratuité pour les lycées. Là, cette fois, il a dit que l'on allait étendre avec comme objectif probablement deux classes, c'est-à-dire un système ou la gratuité couvre de la terminale à la 4e. François Hollande a dit cette semaine qu'il allait purement et simplement revenir sur la gratuité.
Je crois qu'il faut avoir un discours clair avec les expatriés. Quand on est expatrié, on ne peut pas prétendre avoir droit à des prestations sociales comme en France car on ne paye pas certaines cotisations. Par contre l'enseignement, c'est une condition pour faciliter les allers-retours entre la France et les pays étrangers, c'est une condition pour que l'éducation des enfants, je pense notamment aux les couples binationaux pour faire que l'éducation se fasse correctement en Français. Ce discours pour supprimer la gratuité signifie qu'une fois de plus, ce sont les classes moyennes qui doivent payer. C'est-à-dire ceux qui sont trop riches pour pouvoir prétendre aux bourses, et pas assez chanceux pour être dans une entreprise qui prend les frais totalement en charge. Voilà, je crois que s'il y a une chose dont les expatriés doivent absolument bénéficier progressivement, c'est la gratuité de l'enseignement.
Les socialistes disent qu'il faut davantage de bourses, mais il faut savoir qu'elles étaient à 50 millions en 2007 et sont passées à 93 millions en 2012.

Vous en êtes à la troisième visite en Thaïlande dans le cadre de votre candidature aux législatives, pourquoi ? Qu'est-ce que cette zone a de particulier sur la 11e circonscription ?
La Thaïlande est un hub, quand on veut arriver dans cette zone, il est évident que la Thaïlande est un endroit de passage. C'est une communauté importante sur trois ou quatre sites, c'est un pays que j'aime bien, un pays ou j'ai des amis comme Michel Calvet et bien d'autres encore, et puis dans la circonscription, c'est un des cinq pays où la communauté française est la plus importante [du point de vue du nombre d'électeurs, ndlr]. Cette fois, j'ai pris beaucoup plus de temps que les fois passées. Si je suis élu, je viendrai au minimum quatre fois par an en Thaïlande. Ce que je compte bien faire, ce n'est pas être un député Internet car on n'est pas député par Internet, on est député en étant présent à Paris et sur le terrain tout en entretenant bien sûr des liens avec l'Internet. Mon idée, c'est de faire dans certains coins de la circonscription, comme je le faisais avant tous les mois dans mon ancienne circonscription, des comptes-rendus de mandat.

Au regard des résultats de la Présidentielle en 2007 et de ceux du premier tour cette année, il ressort que la Thaïlande est très UMP, qu'en pensez-vous ?
Non, c'est un pays où les gens sont les pieds dans la réalité et se frottent quotidiennement à ce qu'est aujourd'hui la mondialisation dans l'économie, dans la culture, dans la diplomatie, et je pense que quand on est à l'étranger, on se rend compte de plus en plus de l'archaïsme de certaines idées ou certains programmes comme ce que propose François Hollande. Comment est-ce que l'on peut sérieusement à la fois faire le constat que notre pays est l'un de ceux qui le plus besoin d'être désendetté, et en même temps proposer d'embaucher plusieurs dizaines de milliers de fonctionnaires. Comment peut-on soutenir un candidat qui n'a aucune expérience internationale. S'il était élu, il serait non seulement le premier Président à n'avoir jamais été ministre ou secrétaire d'État, mais aussi à n'avoir jamais mis les pieds en Chine, ni en Inde, ni en Russie. Au début de sa campagne, il expliquait qu'il allait obliger les Chinois à convertir leur monnaie, cela mérite le Guiness de la rigolade. Non, je crois que les Francais de l'étranger sont beaucoup plus attentifs à la réalité.

Nous vous avions posé la question il y a un an de savoir comment vous comptiez mener votre mandat si vous êtes élu, où en êtes-vous aujourd'hui ?
Je veux donner la priorité au terrain, cela fait douze ans que je m'occupe des Français de l'étranger. C'est amusant, car parmi ceux qui se présenteront aux élections, il y a des gens qui sont membres d'un parti qui a toujours combattu le principe d'un député des Français de l'étranger, et puis il y a des gens qui, d'un coup s'intéressent à la communauté expatriée. J'en suis enchanté, mais moi, on me reproche de ne pas résider en permanence à l'étranger, alors que je suis certainement celui qui s'en est occupé le plus depuis douze ans. J'ai d'ailleurs le soutien des huit sénateurs UMP des Français de l'étranger [sur douze, ndlr] et de la quasi-totalité des élus de la droite et du centre de l'Assemblée des Français de l'Étranger (AFE) [6 sur 7, ndlr].

A ce propos, avez-vous rencontré les élus AFE de la zone ?
Alain-Pierre Mignon [Conseiller élu AFE, Délégué UMP pour l'Indonésie, ndlr], je le vois régulièrement. Est-ce que je verrai Michel Testard [Conseiller élu AFE, membre du PS, ndlr] ? Non, je ne vois pas l'intérêt. On s'appuie sur ses amis. Ici, c'est essentiellement Michel Calvet [Délégué UMP Thaïlande, ndlr] et les personnes qui travaillent avec lui. D'ailleurs, de tous les candidats, j'observe que je suis quasiment le seul à avoir des correspondants dans tous les pays. Il est évident que si je suis élu, je m'appuierai sur ces correspondants locaux pour entretenir le lien avec la communauté française.

Vous avouez ne plus compter vos voyages et être millionnaire en "miles", tandis que certains de vos rivaux considèrent que ces "miles" devraient être comptabilisés dans votre budget de campagne. Comment devient-on millionnaire en miles ?
En s'occupant depuis douze ans des Français de l'étranger, en s'occupant depuis douze ans des relations internationales de l'UMP, accessoirement en allant voir sa belle famille au fin fond de l'Oural. Mais les miles, là où tout le monde se trompe, c'est que je n'en ai utilisé aucun depuis cette campagne électorale. Premièrement, j'ai le droit de les utiliser, ensuite, je n'en ai utilisé aucun jusqu'ici. Je les utiliserai peut-être, mais les polémiques là-dessus, c'est tellement mesquin. Parmi les candidats, il y en a certainement qui voyagent dans le cadre de leur entreprise. Cela fait douze ans que je m'occupe des Français de l'étranger à l'UMP. J'avais déjà des millions de miles avant d'être ministre. Et pour la petite histoire, je l'avais fait constater avant, par Air France.

Propos recueillis par P.Q et Y.F jeudi 3 mai 2012

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