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Thibault Sury : "le top 10 du marathon de Bangkok sinon rien !"

Thibault-SuryThibault-Sury
Écrit par Marie DARONDOVAS
Publié le 9 novembre 2017, mis à jour le 13 novembre 2017

Un marathonien qui n’aime pas courir ? Oui ça existe. Lepetitjournal.com en a rencontré un à Bangkok. Il s’appelle Thibault Sury, ancien boxeur, adepte du dépassement de soi, tant sur le plan physique que psychologique en quête de performances, et aujourd’hui coach dans la capitale thaïlandaise. No pain no gain est son leitmotiv

De la boxe au marathon, lorsque Thibault Sury se lance dans un sport, il ne fait pas à moitié. Pour cet athlète français de 36 ans qui se prépare pour le prochain marathon de Bangkok le 19 novembre, c’est la performance et la gagne, sinon rien !

Avec un physique affuté -mais loin du gringalet- fruit d’une hygiène de vie rigoureuse et de longues heures passées à s’entrainer, il est passé en un clin d’œil du statut de boxeur élite à celui de marathonien de haut niveau. Le genre de reconversion qui ne se fait pas sans souffrance ni sacrifice comme l’exprime bien l’expression "No pain no gain" tatouée sur son mollet et devenue un vrai leitmotiv qui se traduit par une quête de performances. C’est ce qui compte le plus pour lui.

Thibault est d’ailleurs un marathonien qui n’aime pas courir ! S’il est tombé amoureux de la discipline c’est qu’elle allie tout ce qu’il recherche dans le sport : dépassement de soi, défi physique et psychologique et performances.

Dès sa première expérience dans le domaine Thibault Sury s’est littéralement surpassé puisqu’il réussi à arriver au bout du marathon de Paris sans préparation en 3h01 -un temps dont beaucoup rêvent. Depuis il a amené son record à 2h35 autour duquel il tourne régulièrement.

A Bangkok, il ne s’attend pas à faire mieux en termes de temps, mais il espère se placer dans les 10 premiers.

Peux-tu revenir rapidement sur ton parcours sportif ? Comment en es-tu arrivé à la course ?

A la base je suis boxeur et j'ai arrêté de boxer à 31 ans parce que j'ai eu des désaccords avec l'équipe de management qui s'occupait de ma carrière. J'ai couru mon premier marathon qui était celui de Paris sur un coup de tête. Un pari, en fait. Je n’avais jamais couru de ma vie à part pour perdre du poids avant les combats et je suis parti sur le marathon de Paris sans m'être préparé et j'ai fini 853ème sur 45.000. Sans préparation. Je me suis alors dit -et des amis à moi qui étaient coureurs haut niveau se sont dit aussi- qu'il y avait peut-être quelque chose à faire, un potentiel. C’est davantage de la distance marathon, à savoir 42 km, que je suis tombé amoureux plus que de la course à pied. Parce qu'un marathon, c'est à dire 42,195 km, c'est un vraie aventure sportive et psychologique aussi. Donc je suis vraiment tombé amoureux de la distance marathon et semi-marathon. J'ai déjà fait pas mal de marathons :Paris, Londres, Berlin, des plus petits marathons comme celui de Sénart en France, le marathon de Nice également.

Thibault Sury
Mais la course à pied ne te plait pas plus que cela, c'est ça ?

Non ce n’est pas amusant. Faire du basket, faire du skate, du wake board, du trampoline là oui, c'est amusant. Courir c'est chiant. Pour moi la course à pied ce sont des sensations. Quand tu cours tu te sens super bien, après tu te sens encore mieux... Certains disent "j'adore courir", moi non. Tu me mets une planche de skate, un ballon de basket et une paire de chaussures de course... si je veux m'amuser je vais ne pas choisir les chaussures.

Du coup quelle est ta définition du sport ? Qu'est-ce que tu recherches quand tu fais du sport ?

Le dépassement de soi. J'aime me fixer des objectifs assez élevés et m'y tenir. Pour un marathon comme celui que je prépare là, celui de Bangkok qui aura lieu le 19 novembre, c'est une préparation de trois mois -quasiment quatre là en l'occurrence- avec de 100 à 150 km de course à pied par semaine. C'est aussi une rigueur. En fait c'est une rigueur à tenir sur un temps donné pour essayer d'aller chercher une performance précise. C'est ce qui me plaît, c'est la performance et me dire que je me réveille tous les jours avec quelque chose de concret à faire.

Donc pour toi, "l'important c'est de participer" ça ne fonctionne pas ?

Non, ça ne marche pas. Après à mon niveau il y a des gens qui sont beaucoup plus forts que moi, mais non, l'essentiel n'est pas de participer. Quand tu cours 150 km par semaine, le jour de la course tu te dis pas que l'essentiel c'est de participer. T'as envie d'avoir des résultats et d'avoir une bonne perf'.

Quelle est ta relation avec la Thaïlande ?

Je viens en Thaïlande depuis que j'ai 18 ans. Ça fait peut-être 40 fois que je viens dans le royaume pour les vacances, pour le sport. Je fais certaines préparations ici, j’y ai des amis. J'ai aussi ma copine qui habite depuis 3 ans ici. J'adore la culture, j'adore les gens, j'adore la nourriture, j'adore le climat. Professionnellement parlant il y a beaucoup de choses à faire pour moi ici. Et puis j'en avais marre de Paris donc...

On ne doit pas s'entraîner à Bangkok comme à Paris. Quelle différence y a-t-il ici ?

La chaleur est compliquée mais c'est surtout le taux d'humidité qui est très violent. C'est-à-dire qu'une demi-heure après chaque entraînement je dégouliner encore parce que mon corps  continue de brûler. J'ai une phase d’une demi-heure après chaque entraînement où je reste enfermé chez moi avec la clim à fond pour que ma température corporelle redescende. Il y a un temps d'adaptation qui est compliqué. Je ne sais pas du tout ce que va donner ma performance au marathon de Bangkok. Si je me réfère aux années précédentes en termes de classement je pense pouvoir faire entre un top 5 et un top 10. Mon objectif c'est top 10.

Peux-tu nous décrire ton entrainement ?

Je m'entraîne six jours par semaine. Du mardi au samedi je m'entraîne deux fois pas jours. La plupart du temps c'est deux fois de la course à pied et une fois par semaine, c'est une course à pied et une séance de renforcement musculaire du type haltérophilie pour mes cuisses et le dimanche pour clôturer la semaine il y a ce qu'on appelle la sortie longue –on ne court pas très vite mais pendant longtemps.

Vas-tu essayer de battre ton meilleur temps ici ?

C'est clair que ça ne se passera pas à Bangkok. J'espère le faire peut-être en septembre prochain à Berlin qui est le marathon le plus plat du monde et où j'ai réussi à réaliser ma meilleure performance.

Infos pratiques
La 30eme édition du marathon de Bangkok aura lieu le 19 novembre prochain. Trois courses différentes avec des départs échelonnés seront proposées : un mini-marathon, un semi-marathon et le marathon dont le départ sera donné à 4h du matin. En savoir plus sur http://www.bkkmarathon.com

Thibault Sury travaille comme coach à The Edge Boutique Gym, une salle de sport sur Sukhumvit road.

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