Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

THAILANDE - Le pays du sourire veut hacher le rugby international

Rugby ThailandeRugby Thailande
Les joueurs thaïlandais sont agiles, rapides et habiles, mais ils manquent de poids lourds dans la mêlée (Photo courtoisie T.R.U)
Écrit par Eric DESEUT
Publié le 4 octobre 2007, mis à jour le 25 novembre 2018

Le rugby pétille au pays du sourire. Issu d'un contexte très institutionnel, il veut maintenant élargir son audience et cherche pour cela des occasions de briller. Un tournoi régional est d'ores et déjà en formation et la fédération thaïlandaise propose un rugby par catégories de poids

Classée au 74° rang mondial, la Fédération Thaïlandaise a mûri dans une tradition militaire disciplinée, sans jamais se départir d'une créativité tous azimuts. 11.400 joueurs sont actuellement licenciés en Thaïlande. Leur nombre progresse lentement. La France en compte 206.700 pour une démographie comparable (source : www.irb.com). L'équipe nationale est entièrement composée d'amateurs, dont les deux tiers appartiennent aux forces armées et à la police. C'est l'héritage des origines. Au début du XX° siècle, de jeunes Thaïlandais éduqués à l'étranger affrontaient marchands et professeurs Britanniques sur l'actuel Sanam Luang. Ainsi le ballon ovale a d'abord fait son nid dans l'élite. Le paysage du rugby thaïlandais s'est calqué sur ce contexte très institutionnel: école, université, forces armées et police. Au-delà du niveau universitaire il n'existe pas de championnat national.

De l'ARFU à la Mékong Cup

Malgré cette tradition disciplinée, la fédération thaïlandaise a toujours fait preuve de créativité. Elle a notamment joué un rôle décisif dans la formation en 1968 de l'Asian Rugby Football Union (ARFU) dont le tournoi est le second plus vieux tournoi du monde après celui des Six Nations, familier des Français.
Au début des années 90, sous la présidence du Général Wimoj Wongpanich, grande figure également Chef des Armées, on tente d'élargir l'audience du rugby en se tournant vers les régions moins favorisées du nord-est. Des "missionnaires"Australiens sont alors dépêchés et instruisent les enfants dans les écoles. Une base de pratiquants et de supporters émerge.

Puis en 2004, un civil prend pour la première fois les rênes de la Fédération Thaïlandaise qui continue d'innover. Une "Mékong Cup"devrait réunir en 2008 le Cambodge, le Laos, peut-être le Vietnam, et la Thaïlande qui joue le rôle de grand frère dans la région. L'adhésion du Laos et du Cambodge à la Fédération Internationale de Rugby (I.R.B.). est en cours tandis que le Vietnam doit encore constituer sa Fédération Nationale.

Un rugby par catégories

Les joueurs ne manquent pas de qualités : agiles, rapides, habiles de leurs mains. Las! Ils manquent de poids lourds dans la mêlée. D'ailleurs, ils se distinguent particulièrement en rugby à sept, un jeu avare de contact et avide de mouvement. En jeu à quinze, la Fédération thaïlandaise ne dispose pas actuellement des moyens financiers nécessaires pour s'offrir des as internationaux, à l'instar de son homologue japonaise (18°). Consciente de ce handicap, qui touche la majorité des 116 fédérations membres de l'I.R.B., elle veut donc susciter l'avènement d'un rugby international par catégories de poids, comme en boxe. "Le poids des joueurs ne cesse d'augmenter, explique Don McBain, consultant anglo-saxon auprès de la Fédération Thaïlandaise. Dans 2 ans, nous verrons des mêlées d'une tonne. Quelle place le rugby fait-il aujourd'hui aux petits gabarits ?". Le 20 octobre prochain, le vainqueur de la Coupe du Monde de Rugby devrait sans surprise être encore l'une des 6 équipes en tête du classement de l'I.R.B. En proposant un rugby par catégories, la Fédération Thaïlandaise pourrait bien aider à résoudre l'un des maux actuels du rugby mondial.

Par E.D. jeudi 4 octobre 2007

Les Thaïlandaises ne comptent pas pour des prunes

Les femmes Thaïlandaises sont proportionnellement plus nombreuses au sein de leur fédération que leurs consoeurs Françaises. On compte une femme pour cinq adhérents au pays du sourire alors que la Fédération Française de Rugby (F.F.R.) ne peut se prévaloir que d'une femme pour 40 licenciés. Le socle militaire du rugby thaïlandais offre tout naturellement une source de recrutement importante. Le rugby féminin est aussi activement proposé aux jeunes filles dans les établissements d'éducation sportive. Enfin, la relativement jeune fédération thaïlandaise, la Thailand Rugby Union (T.R.U), accorde plus d'attention aux femmes que ses homologues établies de plus longue date. Initiée en 1938 la T.R.U. n'a rejoint la fédération internationale (I.R.B.) qu'en 1989.

Publié le 4 octobre 2007, mis à jour le 25 novembre 2018

Flash infos