La Thaïlande va légaliser l'avortement pour des grossesses allant jusqu'à vingt semaines, a annoncé mardi le gouvernement dans un pays où l'accès à l'avortement a longtemps été limité et mal considéré
Un peu plus d’un an après avoir autorisé l’interruption volontaire de grossesse jusqu’à 12 semaines, la Thaïlande assouplit ainsi encore un peu plus l'accès des femmes à cette procédure médicale jusqu'alors restreinte.
Avant février 2021, les interruptions volontaires de grossesse (IVG) étaient en effet illégales dans ce pays à majorité bouddhiste, sauf en cas de viol ou de menace pour la vie de la mère.
Si le bouddhisme ne dit rien sur l'avortement, il précise qu'interrompre la vie est en principe interdit.
La question des grossesses précoces et non désirées chez les adolescentes et les jeunes femmes thaïlandaises avait atteint des proportions alarmantes ces dernières années, avec plusieurs centaines de milliers d’IVG réalisées clandestinement chaque année et dans des conditions souvent très précaires et dangereuses pour les femmes.
Et la découverte macabre dans un temple de Bangkok en novembre 2010 de deux mille fœtus avortés illégalement a ébranlé la gangue conservatrice du royaume, mettant au jour les conséquences dévastatrices de la criminalisation de l’acte.
Un communiqué officiel diffusé mardi indique que les avortements jusqu'à vingt semaines seront désormais autorisés, ajoutant que "l'interruption de grossesse ne sera pas considérée comme un crime".
Auparavant, l'avortement était passible d'une amende pouvant aller jusqu’à 10.000 bahts (275 euros) et/ou de six mois de prison.
Un avis publié lundi dans la Gazette Royale, le Journal Officiel thaïlandais, précise que les femmes enceintes de plus de douze semaines mais de moins de vingt semaines qui souhaitent avorter doivent "consulter des conseillers médicaux afin de disposer de toutes les informations avant de décider d'interrompre leur grossesse", relève le Bangkok Post.
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