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Rumeurs de coup d'Etat en Thaïlande? "Fake news" selon la junte

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Axel SEGUES (archives)
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec AFP
Publié le 11 février 2019, mis à jour le 11 février 2019

Le chef de la junte au pouvoir en Thaïlande a démenti lundi les rumeurs d'un coup d'Etat imminent, les qualifiant de "fake news", alors que les spéculations vont bon train après l'alliance politique avortée entre la soeur du roi et le clan de la puissante famille politique des Shinawatra, bête noire des militaires.

"Il s'agit de fake news", a déclaré à la presse Prayut Chan-O-Cha depuis le siège du gouvernement, prenant néanmoins la peine de préciser: "Nous sommes en train de vérifier".

Ces rumeurs de coup d'Etat font suite au week-end historique qu'a connu le royaume, pourtant habitué aux crises politiques fratricides.

Vendredi, le Thai Raksa Chart, parti allié à l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, a annoncé la candidature de la princesse Ubolratana, soeur aînée du roi Maha Vajiralongkorn, au poste de Premier ministre à l'issue des élections du 24 mars.

Cette annonce avait provoqué une onde de choc dans le pays où les membres de la famille royale sont traités avec un statut quasi-divin et échappent à toute critique.

Mais, quelques heures plus tard, le roi a torpillé les ambitions de sa soeur, estimant cette candidature "hautement inappropriée" dans un pays où "le monarque et les membres de la famille royale sont au-dessus de la politique".

Le Thai Raksa Chart a alors obéi et retiré le nom de la princesse.

"La population n'est pas prête à accepter un nouveau coup d'Etat. Elle a assez souffert comme cela", estime Treerat Sirichantaropas, candidat dans une des circonscriptions de Bangkok du Puea Thai, le principal parti d'opposition.

Lundi, la commission électorale devait indiquer si la candidature de cette dernière pouvait être contraire à la Constitution, ce qui serait un premier pas vers une éventuelle dissolution du Thai Raksa Chart, un des piliers du milliardaire Thaksin Shinawatra pour tenter de revenir au centre du jeu politique.

"Beaucoup de gens étaient mécontents" de cette candidature "car elle visait à immiscer la monarchie dans la vie politique", a déclaré lors d'un point presse Srisuwan Janya, secrétaire général de l'Association pour la protection de la Constitution, appelant à la démission des responsables du Thai Raksa Chart.

Dimanche, des mouvements de véhicules militaires ont été remarqués aux abords de Bangkok tandis que le Matichon rapportait que la police se préparait à de possibles manifestations de masse. Mais les mouvements de troupes seraient apparemment liés à l’opération Cobra Gold, vastes exercices militaires annuels organisés avec les Etats-Unis et d’autres pays de la région.

Des membres du parti Phalang Pracharat, opposants aux Shinawatra, ont défilé triomphalement dans les rues de la capitale thaïlandaise, dimanche, dans un convoi de 60 véhicules, célébrant le camouflet essuyé par leurs adversaires et vantant leur attachement aux traditions.

"Nous ne travaillerons pas avec un parti qui n’est pas comme nous: respectueux des lois ... des traditions et des coutumes thaïlandaises - ce sur quoi les Thaïlandais sont très stricts", a déclaré dimanche à la presse le chef du parti, Uttama Savanayana, en référence au parti Thai Raksa Chart.

Depuis l'établissement de la monarchie constitutionnelle, la Thaïlande a connu douze coups d'Etat. Et sept autres tentatives ont échoué.

Le général Prayut Chan-O-Cha, au pouvoir depuis le coup d'Etat de mai 2014, s'est déclaré vendredi officiellement candidat au poste de Premier ministre à l'issue des élections de mars, les premières depuis 2011.
 

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