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POLITIQUE – Le PAD va devoir répondre du blocage des aéroports de Bangkok devant la justice

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Pierre QUEFFELEC - Sondhi Limthongkul, l'un des principaux chefs du PAD, fait partie de ceux mis en examen pour avoir enfreint les lois de l'aviation, pour rassemblement illégal, invasion et terrorisme lors du blocage de Suvarnabhumi fin 2008

36 membres de l'Alliance du peuple pour la démocratie (PAD) ont été mis en examen pour le blocage des aéroports de Bangkok l'an dernier, qui avait eu de graves conséquences économiques. Parmi eux, l'actuel ministre des Affaires étrangères, Kasit Piromya. Il assure qu'il n'a pas l'intention de démissionner
Lire aussi : Les "chemises rouges"tentent d'obtenir la grâce royale pour Thaksin

Le parvis de l'aéroport de Suvarnabhumi envahi par les "chemises jaunes", des milliers de touristes bloqués? Les images des événements de la fin 2008 dernier sont encore dans toutes les têtes. Du 25 novembre au 2 décembre, les membres du PAD (Alliance du peuple pour la démocratie) avaient bloqué les deux aéroports de Bangkok, Suvarnabhumi (international) et Don Mueang (domestique), pour réclamer la démission du gouvernement de l'époque, composé d'alliés de l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra. La crise s'était finalement dénouée par une décision de justice, qualifiée de "coup d'Etat judiciaire"par les partisans du gouvernement de l'époque. La Cour constitutionnelle avait dissout le parti au pouvoir pour fraude électorale, ouvrant la voie à l'avènement de l'actuel gouvernement Abhisit. Selon la Banque de Thaïlande, l'occupation a coûté au pays 210 milliards de bahts. Le secteur du tourisme a été particulièrement touché.

Malgré cela, aucune action en justice n'avait encore été entreprise contre les "chemises jaunes", même si les supporters de Thaksin, les "chemises rouges", avaient demandé à plusieurs reprises au Premier ministre Abhisit Vejjajiva de limoger son ministre des Affaires étrangères, Kasit Piromya, qui avait ouvertement soutenu les manifestants. La mise en examen de 36 personnes pour l'occupation des deux aéroports est donc une étape importante. Parmi les leaders du PAD visés par la police se trouvent Sondhi Limthongkul et Somsak Kosaisuk, le n°1 du Parti Nouvelle Politique, fondé par les membres du PAD il y a quelques semaines. Ils ont été mis en examen pour avoir enfreint les lois de l'aviation, pour rassemblement illégal, invasion et terrorisme. Les peines encourues vont de plusieurs années de prison à la peine de mort. Kasit Piromya est lui aussi inculpé, mais uniquement pour l'occupation de Suvarnabhumi.

Le PAD se prépare à nier toutes les accusations

Dès l'annonce de la mise en examen du ministre, l'opposition a donné de la voix pour réclamer sa démission. Le porte-parole du Puea Thai, le parti pro-Thaksin, a ainsi déclaré qu' "Abhisit ne pouvait plus gagner de temps". Depuis le Qatar, où il se trouve en visite, Kasit a pourtant assuré qu'il ne comptait pas quitter son poste, mais qu'il se rendrait à la convocation de la police le 16 juillet. Le porte-parole du Premier ministre a affirmé de son côté qu'il était trop tôt pour conclure à la culpabilité de Kasit et qu'il fallait laisser la procédure judiciaire suivre son cours.

Les autres mis en examen devront eux aussi se présenter devant la police le 16 juillet. L'avocat du PAD Suwat Apipak a d'ores et déjà annoncé que ses clients nieraient toutes les accusations. Selon lui, "la manifestation du PAD s'est faite dans le cadre de la Constitution, qui autorise les rassemblements publics."

Emmanuelle MICHEL (http://www.lepetitjournal.com/bangkok.html) mardi 7 juillet 2009

Les "chemises rouges"tentent d'obtenir la grâce royale pour Thaksin
L'Union contre la dictature et pour la démocratie (UDD), qui rassemble les "chemises rouges", opposés au gouvernement, a lancé la semaine dernière une pétition visant à demander le pardon du roi pour l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra. Les "chemises rouges"espèrent recueillir un million de signatures d'ici au 1er août. Les formulaires ont été mis à disposition au siège de D Station, la chaîne de télévision lancée par les opposants. Le Premier ministre Abhisit Vejjajiva a aussitôt condamné la démarche, considérant qu'elle politise l'institution royale. "La pétition pour une grâce royale devrait être initiée par Thaksin ou par sa famille s'il s'agit de faire preuve de remords, mais pas comme un sujet politique", a-t-il déclaré. Thaksin est actuellement en exil, après avoir fui le pays à la suite d'une condamnation à deux ans de prison pour abus de pouvoir. Son passeport a été révoqué.

E.M. (http://www.lepetitjournal.com/bangkok.html) mardi 7 juillet 2009

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Publié le 7 juillet 2009, mis à jour le 2 août 2019

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