POLITIQUE – Le chef des militaires enfonce le Premier ministre

Le chef de l'armée thaïlandaise a accentué hier la pression sur le Premier ministre Somchai Wongsawat, affirmant que s'il était à sa place, il démissionnerait face au mécontentement général suscité par la répression de la manifestation antigouvernementale du 7 octobre. Le Premier ministre est en difficulté depuis les violents affrontements entre la police et des opposants, qui ont fait deux morts et 478 blessés autour du Parlement à Bangkok. "Je n'ai pas de préjugés contre un quelconque gouvernement, mais si j'étais Premier ministre, je démissionnerais", a déclaré le Commandant en chef de l'armée, le général Anupong Paojinda, à la chaîne de télévision Channel 3. Le haut gradé a souligné qu'il ne cherchait pas à pousser Somchai Wongsawat à la démission, mais a toutefois ajouté que la population thaïlandaise attendait que quelqu'un prenne la responsabilité des violences. Le général Anupong a réaffirmé qu'il n'avait aucunement l'intention de mener un coup d'Etat. Sa prise de position publique est néanmoins jugée de "Coup d'Etat via la télévision" par le quotidien The Nation. Peu après ces déclarations, Somchai Wongsawat a indiqué à des journalistes qu'il allait rester à son poste pour superviser le processus d'amendements à la Constitution, adoptée sous la précédente junte militaire ayant renversé en 2006 son beau-frère, l'ex-Premier ministre Thaksin Shinawatra, aujourd'hui réfugié à Londres.
(http://www.lepetitjournal.com/bangkok.html avec AFP) vendredi 17 ocotbre 2008