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LESE-MAJESTE – Rare libération sous caution de la mère d’un dissident

Écrit par Catherine Vanesse
Publié le 30 juin 2019

Arrêtée pour lèse-majesté samedi, Patnaree Chankij a été relâchée après avoir payé une caution de 500.000 bahts, un fait plutôt rare en Thaïlande.

Patnaree Chankij avait été inculpée vendredi 6 mai pour avoir violé l'article 112 du code pénal et pour violation du Computer Crime Act, qui punit de 15 ans de prison toute personne diffamant la famille royale. Elle avait été arrêtée le lendemain. Ce dimanche, elle a pourtant été relâchée après avoir payé une caution de 500.000 bahts. Le tribunal militaire a effet estimé que la police n'avait pas de raison de la garder en détention. Il lui a néanmoins été demandé de ne pas quitter le pays ni de prendre part à des activités qui pourraient inciter à la rébellion.

Une libération due entre autre à la pression de différentes associations de défense des droits de l'homme mais surtout sous la pression de la délégation thaïlandaise qui doit se rendre se mercredi à Génève pour parler de la situation des droits de l'homme en Thaïlande face au Conseil des Nations Unis, explique le Bangkok Post

Dans un pays où le crime de lèse-majesté est très sévèrement puni, rares sont les personnes inculpées à pouvoir bénéficié d'une libération sous caution comme l'indique un rapport publié en janvier 2016 par le FIDH (Fédération Internationale des Droits de l'Homme). Selon celui-ci, seules 4 personnes sur 66 en ont bénéficié depuis la prise de pouvoir par la junte en mai 2014, ce qui ne représente que 6% des cas d'inculpation pour lèse-majesté.

Patnaree Chankij, 40 ans, est la mère de l'un des opposants les plus connus de la junte thaïlandaise, Sirawith Seritiwat. Elle était sous mandat d'arrêt simplement pour avoir écrit "ja" - l'équivalent thaïlandais de "ouais" - en réponse à des messages privés sur Facebook jugés insultants pour la famille royale.

"Poursuivre quelqu'un pour une vague réponse à un message Facebook est le dernier scandaleux rebondissement de la junte en matière de lèse-majesté", avait écrit Brad Adams, responsable Asie de Human Rights Watch à l'AFP.

C.V. (http://www.lepetitjournal.com/bangkok) mercredi 11 mai 2016
 

catherine_vanesse-LPJ-Bangkok
Publié le 10 mai 2016, mis à jour le 30 juin 2019

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