Une femme de 65 ans atteinte de troubles psychiatriques a été condamnée mardi à un an de prison par un tribunal thaïlandais pour avoir diffamé la monarchie du pays, protégée par une loi de lèse-majesté des plus restrictives au monde.
En 2012, elle avait déjà été jugée pour avoir eu un «comportement inapproprié envers un portrait du roi», mais condamnée à une peine avec sursis en raison de ses troubles psychiatriques. Le parquet avait fait appel.
Mardi, la cour d'appel a jugé son «comportement vraiment mauvais» et l'a finalement condamnée à de la prison ferme. «Ses actions ne doivent pas être imitées par d'autres, donc la cour d'appel a levé le sursis», a déclaré le juge.
Reconnaissant qu'elle souffre de troubles mentaux, la cour a ordonné une visite médicale tous les six mois mais n'a pas donné plus de détails sur son état.
Fin mars, un homme avait été condamné à 25 ans de prison pour avoir publié sur Facebook des messages jugés diffamatoires pour la monarchie, une des peines les plus sévères de ces dernières années et un «signe inquiétant» aux yeux des défenseurs des droits de l'Homme.
L'autocensure concernant la loi de lèse-majesté en Thaïlande est très forte, y compris parmi les médias étrangers. Selon l'article 112 du code pénal thaïlandais, toute personne offensant le roi, la reine, son héritier ou le régent est passible de peines allant jusqu'à 15 ans d'emprisonnement.
Depuis leur prise de pouvoir par un coup d'Etat en mai 2014, les militaires ont fait de la lutte contre le crime de lèse-majesté leur cheval de bataille, dans un contexte de grande incertitude liée à la succession du roi Bhumibol Adulyadej, 87 ans.
Les poursuites et condamnations pour lèse-majesté sont en constante augmentation depuis.
AFP (http://www.lepetitjournal.com/bangkok) mardi 12 mai 2015
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