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LESE-MAJESTE - Les parents de la princesse déchue Srirasmi arrêtés

Écrit par Agence France Presse
Publié le 2 mars 2015, mis à jour le 24 octobre 2019

Les parents de l'ancienne princesse thaïlandaise Srirasmi ont été mis en garde à vue vendredi, après qu'ils ont avoué avoir insulté la famille royale, institution protégée par la loi contre le crime de lèse-majesté, parmi les plus sévères au monde.

Le père et la mère de l'ex-princesse Srirasmi sont les derniers proches de l'infortunée ancienne épouse du prince héritier à faire l'objet de poursuites, après le scandale de corruption impliquant sa famille qui a éclaté en fin d'année dernière.

Apiruj Suwadee, 72 ans, et son épouse de 66 ans Wanthanee, ont reconnu qu'ils étaient coupables de diffamation envers la monarchie, de faux témoignage et d'avoir fait emprisonner une femme de manière abusive.

"Nous reconnaissons ces accusations", a avoué Wanthanee à la presse, tête baissée, en sortant de son interrogatoire.

"Nous implorons la clémence de la famille royale", a ajouté son époux, avant que le couple ne soit retenu pour une nouvelle audience, au cours de laquelle leur libération sous caution a été refusée.

La police base ses accusations sur une plainte déposée par l'ancienne voisine du couple Suwadee, emprisonnée pendant 18 mois après que ceux-ci ont profité du statut de leur fille pour la faire condamner, à tort, pour fraude.

Srirasmi et le prince héritier Maha Vajiralongkorn ont divorcé. La princesse a par ailleurs renoncé à ses titres royaux après le scandale qui avait intrigué une population peu habituée à voir ainsi les intrigues de palais dévoilées au grand jour.

Un autre membre de sa famille, le lieuteneant-général de police Pongpat Chayapun, ancien directeur du Bureau central d'investigation, purge actuellement une peine de 31 ans d'emprisonnement pour une série de condamnations liées à des activités criminelles, parmi lesquelles kidnapping, paris illégaux, ou encore extorsion de fonds.

Il avait été condamné dans un premier temps en janvier dernier à une peine de six ans d'emprisonnement – avec son adjoint – pour crime de lèse-majesté, en vertu du fameux article 112 du code pénal thaïlandais qui punit de peine de prison pouvant aller jusqu'à 15 ans toute personne reconnue coupable d'insulte envers le roi, la reine, l'héritier au trône ou la régence.

Jeudi dernier, Pongpat a vu sa peine agrémentée de 15 années supplémentaires, pour avoir accepté des pots-de-vin en échange de promotions dans la police, ainsi que pour trafic de pétrole – peine à laquelle s'ajoute une autre condamnation pour blanchiment d'argent et possession de bois rares.

Le frère et la sœur de Srirasmi ont également été emprisonnés pour crime de lèse-majesté, en rapport avec le scandale de corruption touchant leur famille.

Selon la police, les proches de Pongpat auraient formulé de "fausses déclarations", soutenant avoir agi au nom d'un membre de la famille royale dans leurs forfaits.

La chute spectaculaire de la famille de l'ancienne princesse intervient au moment où le pays s'interroge sur la santé du vénéré mais très affaibli Roi Bhumibol Adulyadej.

Les experts s'accordent à penser que la décennie d'instabilité politique que vient de vivre la Thaïlande est entremêlée de luttes de pouvoir au sein des élites, dans la perspective de la succession.

Les médias thaïlandais et internationaux sont très précautionneux dans leur traitement des crimes de lèse-majesté, préférant bien souvent l'autocensure. Le simple fait de répéter les détails liés à une accusation peut être considérée comme un crime de lèse-majesté.
 

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