Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--

LEICESTER CHAMPION – Du scandale de la sex-tape au conte de fée

Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec AFP
Publié le 11 novembre 2018, mis à jour le 16 mai 2022

Le dernier passage de Leicester en Thaïlande, le pays de son riche propriétaire, s'était achevé l'an dernier par un scandale sexuel impliquant trois joueurs. Mais, avec le recul, ce fiasco médiatique a marqué un tournant décisif pour l'équipe, qui a réussi l'exploit lundi de remporter la Premier League.

Le club anglais de Leicester City, qui appartient au milliardaire thaïlandais Vichai Srivaddhanaprabha, a réussi l'exploit lundi soir de remporter la très disputée Premier League, sans même avoir besoin de jouer tous ses matches.

Lundi soir, des centaines de fans thaïlandais portant le maillot bleu des Foxes étaient réunis à Bangkok pour regarder le match Tottenham contre Chelsea, un simple score nul entre les deux équipes assurant le sacre de Leicester - avec 77 points, le champion ne peut en effet plus être rattrapé par Tottenham, pointé à sept longueurs.

Grands animateurs et révélations de la saison, les Foxes ont été les plus réguliers et ils décrochent leur premier titre en 132 ans d'existence. Personne n'imaginait un tel dénouement en début de saison, lorsque le club était coté à 5.000 contre un par les bookmakers.

Crise = opportunité

Un conte de fées bien loin de l'ambiance sulfureuse et glauque de son dernier voyage au pays du sourire, au printemps 2015 : présenté comme un séjour de détente après une folle fin de saison pour éviter la relégation, il s'était achevé dans la plus grande confusion.

Lire: Trois joueurs de Leicester City déclenchent un scandale sexuel en Thaïlande

Fin mai 2015, un tabloïd anglais fait ses choux gras d'une vidéo prise par trois joueurs de Leicester, dont James Pearson, le fils de l'entraîneur de l'époque, Nigel Pearson. Sur cette sex-tape, les joueurs filment leurs ébats sexuels avec plusieurs Thaïlandaises. On entend aussi sur l'enregistrement - largement diffusé en Thaïlande - des ricanements et, surtout, des commentaires grossiers et racistes des joueurs sur les Thaïlandaises et leurs "yeux bridés".

Cette affaire est catastrophique en termes d'image pour le club et son propriétaire, le milliardaire thaïlandais Vichai Srivaddhanaprabha. Membre de l'élite conservatrice du pays, le magnat voyait cette tournée comme une chance de faire connaître son équipe aux Thaïlandais, accros du foot anglais. Mais pour les asiatiques, une crise dégage toujours de nouvelles opportunités.

"L'arrivée du héros"

Dans la foulée de ce scandale, le club renvoie mi-juin les trois joueurs en cause, Pearson, Tom Hopper et Adam Smith. Quelques semaines plus tard, Nigel Pearson, dont les relations avec la presse britannique sont tendues, prend lui aussi la porte. Officiellement en raison de "différences fondamentales de points de vue".

Cette décision de Vichai et de son fils Aiyawatt, dit "Top", est très critiquée, puisque, avec Pearson, Leicester avait fini 14e du classement et évité la relégation. Mais quinze jours plus tard, l'Italien Claudio Ranieri prend les rênes de l'équipe et en fait une machine à gagner. "L'incident de l'hôtel a permis l'arrivée du héros", estime Satit Krikuln, dit Bigjah, le plus célèbre commentateur de foot de Thaïlande.

"Bien sûr, l'incident a abîmé la réputation de l'équipe de Leicester et affecté la Thaïlande... Mais, dans le pays, ce genre d'affaire est vite oublié", ajoute-t-il, interrogé par l'AFP. Les propriétaires thaïlandais n'ont jamais évoqué le scandale. La police de Bangkok, qui avait menacé de poursuivre les femmes impliquées, affirme aujourd'hui n'avoir aucune trace de l'incident.

Flash infos

    Pensez aussi à découvrir nos autres éditions