Thibaud Clément, 24 ans, s'est lancé en octobre dans un tour du monde d'une année, qui doit lui apporter notamment, à travers la rencontre d'acteurs du monde de l'entreprise, des informations pour le développement de sa propre affaire. Créateur d'une société de vente en ligne de bonbons artisanaux fabriqués dans les pays qu'il visite, Thibaud achèvera lundi son passage d'un mois à Bangkok
Si certains tours du monde entamés par des jeunes sont synonymes d'année sabbatique, celui de Thibaud Clément est tout sauf une sinécure. Diplômé de l'Ecole de Management de Grenoble, et de celle de Telfer au Canada, le jeune homme de 24 ans a partagé son voyage d'un an, lancé en octobre, entre 12 villes. De New York à Sydney, en passant par Buenos Aires, Pékin, Tokyo ou encore Bangkok, il s'est donné comme objectif principal de pouvoir développer sa société de vente en ligne en acquérant une vue globale du fonctionnement de l'e-commerce (ou commerce électronique), sa voie professionnelle de prédilection, et de l'entreprenariat. "J'aimerais plus précisément savoir quels sont les modèles d'entreprises et les pratiques commerciales qui marchent selon les différences de chaque pays où je me rends", explique-t-il.
Thibaud Clément donne une conférence demain à Bangkok Outre le fait d'acquérir les armes pour développer sa société, Thibaud Clément s'est également fixé 12 objectifs lors de son tour du monde. Parmi eux, on trouve celui de parler en public. Cet objectif sera rempli demain lors de la conférence TEDxYouth@Krungthep où il s'exprimera à 13h15 sur la valeur du temps. La conférence aura lieu à la Concordian International School de Bangkok, située sur Bangna Road, et sera retransmise en streaming sur le site de l'organisateur. |
Des rencontres qui le font avancer
L'envie de monter sa propre affaire a été déclenchée par les cours que lui donnait l'homme d'affaire canadien Bruce Firestone à son école de management de Telfer. "Cette homme nous a expliqué comment se lancer avec aucun argent en poche, explique Thibaud Clément. Lui avait pu racheter la franchise de hockey des Ottawa Senators simplement en anticipant sur les revenus futurs qu'allaient engendrer la construction d'une nouvelle patinoire." La certitude acquise qu'il est possible de lancer son projet d'entreprise, Thibaud s'est mis dans la tête de se forger une expérience et un réseau grâce à son tour du monde. Arrivé à Bangkok le 22 février, il a multiplié les rendez-vous, échangeant notamment avec Claire Camdessus, directrice de la Mission Economique Ubifrance Thaïlande, et Lucas Boudet, directeur de la Chambre de Commerce franco-thaïe. Il a aussi rencontré Catherine Marie, à la tête de Méga Sélection, entreprise importatrice de fromages, Frédérick Besson, directeur de Bel Perfumes qui distribue des parfums importés ou produits par ses soins, et Michael Trocherie, fondateur de la société d'importation et de distribution de vins Wine Connection. "J'ai pris une grosse claque face au succès de ces trois personnes qui ont ciblé la classe moyenne thaïlandaise, s'exclame Thibaud Clément. Ils ont eu l'intelligence de vendre des produits français mais en les adaptant à la façon de consommer des Thaïlandais."
Conquis par la vie à Bangkok
Thibaud Clément a lui aussi déjà monté sa société. Candyscovery, son entreprise d'e-commerce, propose de livrer à des particuliers une sélection de bonbons artisanaux qu'il découvre et sélectionne au gré des pays qu'il visite. Par un système d'abonnement, les acheteurs reçoivent sous deux semaines après commande un colis par mois de sucreries différentes à chaque fois. Lancé en février, Candyscovery compte une quinzaine de clients et le jeune Français souhaite désormais faire évoluer sa société en plate-forme mettant directement en relation artisans et acheteurs. Ce qui lui permettrait de se rétribuer grâce à des commissions. Si Thibaud consacre également du temps pendant son séjour à l'écriture d'articles pour son blog dodeqa.com et pour L'Entreprise.com, il se garde du temps le week-end pour visiter. "J'ai eu un plaisir particulier à découvrir Bangkok, une ville où je me verrai bien vivre, s'enthousiasme celui qui s'est autofinancé son tour du monde pour le mener comme il l'entend. Il a l'air de s'y passer toujours quelque chose et le contact avec les gens est très facile et agréable. Je pense néanmoins que le marché thaïlandais n'est pas encore assez mature pour le e-commerce, car ici faire du shopping dans la rue est quelque chose d'inscrit dans la tradition du pays, ce qui dessert la vente sur Internet".
Ayant le projet initial de poser ses valises en octobre - mois dans lequel est programmé la fin de son tour du monde - pour développer son entreprise, Thibaud a désormais envie de se lancer dans un deuxième voyage, avec de nouvelles villes au programme qu'il s'est notées sur une liste. "Ces six premiers mois autour du globe m'ont fait réaliser que pour trouver les bons fournisseurs et les clients, l'e-commerce nécessitait de la mobilité, analyse-t-il. Après quelques semaines en France, je repartirai certainement parcourir le monde en janvier 2013".
Par Yann FERNANDEZ vendredi 30 mars 2012