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Le roi de Thaïlande déchoit Thaksin de ses distinctions royales

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Panupong CHANGCHAI / THAI NEWS PIX / AFP - Le roi Vajiralongkorn a annulé les décorations royales de l'ex-Premier ministre milliardaire Thaksin Shinawatra
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec AFP
Publié le 31 mars 2019, mis à jour le 10 avril 2019

Le roi de Thaïlande a annulé les décorations royales de l'ex-Premier ministre milliardaire Thaksin Shinawatra, invoquant sa condamnation et sa fuite du pays "extrêmement inappropriée", selon une annonce publiée samedi.

La déclaration dans la Gazette royale du roi Maha Vajiralongkorn intervient presque une semaine après les premières élections législatives tenues dans le pays depuis le coup d'État militaire de 2014, qui a mis en place une junte royaliste.

Le Puea Thai, parti politique lié à Thaksin, est actuellement en lutte avec le Phalang Pracharat, de la junte, pour obtenir le droit de former un gouvernement.

Le milliardaire auto-exilé a déclaré à l'AFP lors d'une interview la semaine dernière que les élections étaient "truquées".

Selon la déclaration royale, le monarque "rappelle les décorations royales" de l'ancien Premier ministre "parce que M. Thaksin a été reconnu coupable par la Cour suprême".

"De plus, il a fui le royaume, ce qui est un comportement extrêmement inapproprié."

L'ancien Premier ministre a été déchu de "l'illustre ordre de Chula Chom Klao", généralement attribué pour service rendu au pays.

Au-dessus de la politique

Thaksin avait été évincé lors d'un coup d'État en 2006 et, après un peu plus d’un an d’exil, avait fui le pays en 2008 quelques semaines avant une décision de justice le concernant. Il a finalement été condamné en Thaïlande pour conflit d’intérêts.

Sa sœur Yingluck est devenue Premier ministre en 2011 avant d'être limogée par un coup d'État trois ans plus tard.

A l’approche des élections, le roi Vajiralongkorn avait publiquement exprimé en février son désaccord lorsqu'un parti lié aux Shinawatra avait nommé la princesse Ubolratana comme candidate au poste de Premier ministre, qualifiant d’"inapproprié" une telle initiative, et rappelant que la famille royale se devait d’être au-dessus de la politique.

L’intervention royale avait été suivie de la disqualification par la Commission électorale de la princesse pour le poste puis de la dissolution par la Cour Constitutionnelle du parti Thai Raksa Chart –qui comprend également pour ses dirigeants l’exclusion de la vie politique pendant dix ans.

Aussi, à la veille du scrutin et jusqu’à l'ouverture des urnes le 24 mars, le monarque a fait diffuser une annonce appelant les Thaïlandais à soutenir les "bonnes" personnes afin d'empêcher le "chaos".

La Thaïlande est une monarchie constitutionnelle, mais le palais détient des pouvoirs indiscutables et est à l'abri de toute critique par une sévère loi sur la diffamation royale.

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