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Le chef de la junte thaïlandaise promet des élections en novembre 2018

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Les dernières élections législatives en Thaïlande remontent à 2011 (Photo Pierre QUEFFELEC)
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec AFP
Publié le 10 octobre 2017, mis à jour le 10 octobre 2017

Le Premier ministre thaïlandais Prayuth Chan-O-Cha a annoncé mardi une nouvelle date pour la tenue d’élections en Thaïlande.

Selon, le chef de la junte thaïlandaise, qui n'a cessé de repousser l’échéance initialement annoncée pour octobre 2015, les élections tant attendues devraient se tenir en novembre 2018, soit plus de quatre ans après la prise de pouvoir des militaires par un coup d’État.

Immédiatement après le putsch de mai 2014, Prayuth avait promis de rendre le pouvoir au peuple sous 18 mois. Mais cette date a été repoussée à plusieurs reprises, et les analystes estiment que même après le scrutin la démocratie serait limitée sous la nouvelle Constitution de la junte.

"En novembre 2018 il y aura une élection, c’est clair ?", a déclaré Prayuth Chan-O-Cha connu pour sa rudesse avec les journalistes.

Ajoutant qu'il annoncerait la date exacte en juin prochain, il a également déclaré qu’il "considèrerait le moment de desserrer les restrictions autour des partis politique lorsqu’il le jugerait opportun."

Les rassemblements politiques et les manifestations sont interdits sous le régime de Prayuth, le plus autoritaire depuis de nombreuses années.

Les élections ne ramèneront pas le niveau de démocratie d’avant le dernier putsch. La Thaïlande a connu plus d'une douzaine de coups d’État depuis la fin de la monarchie absolue en 1932.

Après s’être emparés du pouvoir, les généraux ont rédigé une nouvelle Constitution qui réduit le pouvoir des politiques élus et instaure un Sénat entièrement nommé avec plusieurs sièges réservés aux dirigeants militaires.

Rencontre avec Trump

Depuis la visite du chef de la junte à la Maison Blanche début octobre, les médias thaïlandais pointent du doigt les atermoiements du régime militaire: à Donald Trump, le général Prayuth avait promis des "élections libres et équitables pour 2018", mais depuis son retour la junte restait muette sur le sujet.

"Le président Trump a salué l'engagement de la Thaïlande sur une feuille de route, qui mènera à des élections libres et justes en 2018", assure le communiqué commun publié le jour de la rencontre par la Maison Blanche - qui a fait grand bruit en Thaïlande.

En août 2016, le même chef de la junte avait promis d'organiser des élections en 2017 en cas d'adoption de la Constitution, ce qui avait poussé de nombreux électeurs à voter en faveur du texte. Mais aucune date n'avait ensuite été confirmée.

Quel que soit le résultat, grâce à cette nouvelle Constitution controversée adoptée en 2016, la junte continuera de contrôler le Parlement, grâce à un Sénat entièrement nommé.

Le but des militaires est de modifier en profondeur le système politique, afin d'empêcher durablement le retour aux manettes de l'opposition, incarnée par l'ex-Premier ministre Thaksin Shinawatra et sa soeur Yingluck, tous deux en exil pour échapper à des poursuites qu'ils jugent politiques.

Jusqu'ici, les militaires avaient principalement eu recours aux coups d'Etat, en 2006 pour Thaksin, en 2014 pour Yingluck. Mais les Shinawatra étaient toujours revenus au pouvoir sitôt des élections organisées.

D'où, selon les analystes, le peu d'entrain des militaires à organiser des élections cette fois-ci.
Chaturon Chaisang, ancien ministre du gouvernement de Yingluck Shinawatra, émet de gros doute sur le respect de la nouvelle échéance avancée par les militaires compte tenu des nombreux reports précédents.

Quand bien même le scrutin aurait lieu, il ne restaurera pas la démocratie au niveau souhaité par son parti le Puea Thai.

"Cela ouvre seulement une opportunité pour les gens de participer davantage à leur avenir que ce n’est actuellement le cas," souligne le politicien.

lepetitjournal.com bangkok
Publié le 10 octobre 2017, mis à jour le 10 octobre 2017

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