La Thaïlande a le plus haut taux d'addiction aux méthamphétamines dans le monde, au point d'attirer les chercheurs étrangers et locaux qui souhaitent étudier la possibilité d'un désordre génétique qui favoriserait la dépendance chez certaines personnes, a révélé hier le Bureau des nouvelles nationales.
"La Thaïlande a le plus grave problème au monde concernant l'abus de méthamphétamines'', explique Boonurang Triruangworarat, directeur général adjoint du Département des services médicaux, cité hier par le Bangkok Post. "La hausse du nombre de consommateurs de drogue chez les adolescents est alarmante". Selon lui, environ 100.000 nouveaux cas d'abus de drogue ont été rapportés cette année, un chiffre particulièrement inquiétant face aux 120.000 signalés sur l'ensemble 2009.
Environ 65% des nouveaux consommateurs seraient des adolescents et jeunes-adultes étudiant encore à l'école ou à l'université. Environ 32 % d'entre eux ont entre 15 et 19 ans. Pour répondre à ce problème croissant, des centres de réhabilitation ont été mis en place, notamment à l'Institut Thanyarak qui en a fait sa spécialité. L'an dernier, l'établissement et ses centres en province ont accueilli plus d'une centaine de milliers de patients, qui doivent suivre des traitements médicaux durant quatre mois suivi d'une période d'observation d'un an. L'Institut mène aussi en parallèle une étude sur près de 500 cas de dépendance aux méthamphétamines, afin de mieux savoir si l'addiction aux drogues aurait un lien avec un désordre génétique similaire aux maladies telles que thalassémie et diabète. D'autres études sont menées aux Etats-Unis et en Australie, mais se concentrent sur les cocaïnomanes, héroïnomanes et autres types de drogue.