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La sculptrice Val célébrée à l’Alliance française de Bangkok

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Régis LEVY
Écrit par Régis LEVY
Publié le 24 octobre 2019, mis à jour le 24 octobre 2019

De nombreux acteurs de la scène artistique bangkokoise ont participé mardi 22 octobre, à l’Alliance française de Bangkok, à l’inauguration d’une exposition consacrée à la sculptrice française Val, qui nous a quittés soudainement en 2016.

Environ 70 membres des communautés thaïlandaises et françaises de tous âges étaient présents mardi soir dans le hall de l’Alliance française de Bangkok pour le lancement de l’exposition intitulée «All of Val in 9 artworks» qui restera visible jusqu’au 12 novembre.

Comme son nom l’indique, l’événement consiste en neuf œuvres de l’artiste française destinées à représenter l’évolution de son cheminement artistique depuis ses débuts, dans la première moitié des années 2000, jusqu’à sa disparition tragique en 2016 lors d’un accident de moto en Thaïlande. 

Pensée dans cette optique, la disposition des sculptures propose au visiteur entrant dans l’Alliance de découvrir les pièces par ordre chronologique, en commençant par le hall principal, qui abrite cinq œuvres réalisées entre 2005 et 2013, avant d’emprunter l’escalier, où se trouvent deux autres pièces, et pour finir dans le hall de l’auditorium, à l’étage, avec les périodes plus récentes du travail de Val. 

"Cette exposition a pour but de célébrer l’acquisition, par l’Alliance française de Bangkok, d’Attraction II, la sculpture installée devant son entrée l’an dernier à l’occasion de la biennale", explique Frédéric Morel, mari de Val et curateur de l’exposition. 

"L’Alliance m’a fait la surprise, l’honneur et la gentillesse de vouloir en faire le symbole de la fraternité et de l’échange culturel entre la France et la Thaïlande en la conservant sur son parvis. Et nous avons pensé ensemble qu’il serait opportun d’assortir ce geste d’une exposition destinée au public et aux jeunes étudiants qui fréquentent l’Alliance", poursuit-il. 

"Pour cette raison, j’ai voulu qu’elle soit simple en choisissant, parmi les 357 œuvres que Val a réalisées, neuf pièces (le 9 étant un chiffre emblématique aux yeux des Thaïlandais) qui constituent une rétrospective du travail de Val et témoignent de son parcours de création depuis 2004 jusqu’à 2016". 

Photos Régis LEVY

Le visiteur notera que l’œuvre exposée la plus ancienne («Teenage on school» - 2005), ne possède pas encore les volumes que Val a développés par la suite, fait remarquer Frédéric Morel. 

"Mais dès «Servant» et «Conversation au parc II» qui représente deux personnes échangeant sur un banc, on commence à entrevoir une démarche en direction de la silhouette et non pas du portrait", ajoute-t-il. "Durant cette période, autour de l’année 2007, Val a souhaité travailler les silhouettes et mettre en avant les attitudes humaines plutôt que de donner des visages, des traits ou même des sexes à ses personnages", souligne le curateur. 

Avec «Tango II» (2011), majestueux portique enserrant deux corps enlacés qui trône au milieu du hall de l’Alliance et aussi «Gatsby» (2013), située trois mètres plus loin, on retrouve parfaitement la vision architecturale et sculpturale de Val que Frédéric Morel connait bien pour avoir été son agent et compagnon de vie durant de nombreuses années. "Pour Val, si les pleins étaient importants, les vides l’étaient tout autant : ils participent à une véritable rythmique visuelle et, sans eux, les structures n’existeraient pas", rappelle-t-il.  

Dans l’escalier, "Agora" (2011) offre une exploration encore plus poussée de cette rythmique architecturale avec des structures carrées et toujours cette présence de vides qui exacerbent les attitudes des personnages.

«La molécule habitée II», exposée à l’étage, dans le hall de l’auditorium, présente des structures assez symétriques qui jouent sur les volumes et la transparence. Juste à côté, «Evolution» (2016), possède cette singularité qu’en plus du bronze, elle a travaillé le verre à Murano pour matérialiser le vide. "Dans ce verre, qui permet d’obtenir des effets de trompe-l’œil, elle a disposé de la poudre de bronze et obtenu par son chauffage ces reflets bleus", explique Frédéric Morel.

Artiste autodidacte, Valérie Goutard s'était installée en Thaïlande en 2004, trois ans après s'être lancée dans la sculpture. C'est ici qu'elle a affirmé son talent et sa patte avec comme fil rouge "l'homme et sa relation avec son environnement". Son travail se caractérise par une forte notion de liberté que l'on retrouve en premier lieu dans le mouvement de ses personnages et l'ouverture des architectures dans lesquelles ceux-ci évoluent.

En peu de temps, Val s'était fait un nom dans les milieux d'art internationaux imposant ses créations jusque dans l'espace public comme le parvis de l'hôtel Sofitel Sukhumvit à Bangkok ou encore l'avenue Nanjing, l'une des artères les plus animées de Shanghaï. Ses oeuvres ont été vues dans de nombreux pays d'Europe, d'Asie et d'Océanie.

"Elle était convaincue que les œuvres d’art devaient rester accessibles au public et cette exposition va pleinement dans ce sens", conclut Frédéric Morel.
Tous les détails pour se rendre à cette belle exposition, prévue pour durer jusqu’au 12 novembre, sont disponibles dans la rubrique Agenda de l'Expat Guide.

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