Défroqué, sous le coup d'une demande d'extradition, privé de passeport, Wirapol Sukphol, actuellement à l'étranger, aurait annoncé son retour en Thaïlande pour le 31 juillet. Il aurait aussi rencontré six avocats, dont un spécialisé dans la défense des stars de Hollywood.
Sukhum Wongprasitthi, le principal dirigeant du groupe bouddhiste Vimutti Dhamma, soutien de l'ex-moine Wirapol Sukphol, a déclaré le 22 juillet au Bangkok Post que ce dernier rentrerait en Thaïlande le 31 juillet. Wirapol est au centre d'une controverse depuis plusieurs semaines, suite à la diffusion d'une vidéo sur le site de partage audiovisuel You Tube où il est filmé dans un jet privé avec d'autres moines, entouré d'objets de marque.
Face à la vague d'indignation qu'a suscité ce petit document, la justice thaïlandaise s'est intéressée de près aux activités de ce drôle de moine. Les révélations n'ont pas tardé : détournement et blanchiment d'argent sous couvert de promesses d'édifier temples, hôpitaux et un Bouddha de 11 mètres en émeraude, possession de drogue, viol sur mineure qui l'accuse aujourd'hui d'être le père de son fils, âgé de 11 ans. Le religieux vendait aussi des amulettes hors de prix (entre 5.000 et 100.000 bahts - 120 et 2.400 ?) au prétexte qu'il pensait être la réincarnation d'un vrai moine et qu'il disait être doté de super pouvoirs.
Tous ces faits ont conduit les autorités bouddhiques de la province de Si Sa Ket, où se trouvait son monastère, a défroquer Wirapol le 20 juillet. Les autorités thaïlandaises ont, dans la foulée, réclamé aux Etats-Unis son extradition, et annulé son passeport. Wirapol a quitté la Thaïlande le 21 mai en compagnie de dix autres moines. Six d'entre eux sont depuis revenus. L'ex moine ?bling-bling? serait, selon le Département des enquêtes spéciales (DSI) thaïlandais, aux Etats-Unis après avoir brièvement séjourné en Provence, en France.
Selon Sukhum Wongprasitthi, l'ex moine en disgrâce entend revenir sur sa terre natale pour se défendre et prouver son innocence. Il aurait pour se faire rencontré six avocats dont un spécialisé dans la défense des stars de Hollywood. En attendant son retour, les preuves s'accumulent contre le religieux révoqué. Le Bureau du contrôle des narcotiques (ONCB) a indiqué que l'ex-moine avait transféré jusqu'à 300 millions de bahts (7,3 millions d'euros) sur d'autres comptes probablement à l'étranger. De sorte qu'il ne lui resterait plus que 3 millions de bahts en Thaïlande (73.000 euros). Les autorités le soupçonnent d'avoir détourné 1 milliard de bahts (24,5 millions d'euros), répartis, un temps, sur 41 comptes. Il serait le propriétaire de 70 véhicules, dont 22 Mercedes, et aurait de nombreuses demeures.
Face à l'accumulation et à la gravité des affaires le concernant, la dernière en date, pourrait prêter à sourire. Une photo compromettante a circulé sur laquelle on le voit dans un lit dormant visiblement à côté d'une femme. Son frère cadet Suree Sukphol a volé à son secours en déclarant qu'il était l'homme sur la photo et que Wirapol n'était donc pas concerné. Ces aveux n'ont guère convaincu les internautes thaïlandais. Plusieurs ont comparé ce cliché avec d'autres photos de l'ex-moine et ont bien noté la présence de mêmes signes distinctifs (grains de beauté notamment) sur le visage. Une pierre de plus dans le jardin bien rempli de l'ex-moine défroqué, aujourd'hui, acculé de toutes parts.
LB (http://www.lepetitjournal.com/bangkok) vendredi 26 juillet 2013