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La call-girl assurant pouvoir compromettre Trump expulsée de Thaïlande

Anastasia VachoukevitchAnastasia Vachoukevitch
Krit Phromsakla Na SAKOLNAKORN / THAI NEWS PIX / AFP
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec AFP
Publié le 16 janvier 2019, mis à jour le 18 février 2019

Une call-girl bélarusse qui avaient fait les gros titres de la presse internationale après avoir assuré avoir des révélations à faire sur le rôle de la Russie dans les élections américaines devait être expulsée de Thaïlande, après un procès mardi pour "coaching sexuel".

Une call-girl bélarusse qui avaient fait les gros titres de la presse internationale après avoir assuré avoir des révélations à faire sur le rôle de la Russie dans les élections américaines devait être expulsée de Thaïlande, après un procès mardi pour "coaching sexuel".

Anastasia Vachoukevitch, plus connue sous le pseudonyme de Nastia Rybka, était détenue avec plusieurs autres personnes depuis une descente de police en février 2018 dans la station balnéaire de Pattaya.

Elle s'était rendue en Thaïlande après avoir été mêlée à un scandale politique impliquant le magnat de l'aluminium russe Oleg Deripaska, ancien collaborateur de l'ancien directeur de campagne du président américain Trump, Paul Manafort.

Elle avait attiré l’attention des médias internationaux en promettant de révéler des "pièces manquantes" concernant les affirmations selon lesquelles le Kremlin aurait aidé Trump à remporter l'élection de 2016.

Mais aucun élément substantiel d’information n’a finalement émergé depuis, donnant du poids aux critiques de ses détracteurs qui dénonçaient un simple effet d’annonce.

La Cour provinciale de Pattaya, mardi, l'a reconnue coupable ainsi que sept autres accusés après qu’ils ont tous soudainement plaidé coupable de multiples chefs d'inculpation, notamment de sollicitation et rassemblement illégal.

"Le tribunal les a tous reconnus coupables de sollicitations sexuelles", a déclaré le juge du tribunal qui les a condamnés à une peine de trois ans d'emprisonnement et une amende de 6.000 dollars, pour finalement réduire les peines au temps de détention déjà effectué.
"Le tribunal les libère aujourd'hui", a ajouté le juge.

Le chef de la police de l'immigration, Surachate Hakparn, a précisé qu'elle et ses sept autres coaccusés russes, seraient "déportés" sous peu, "en coordination avec les autorités russes". Il n'était pas clair dans un premier temps si elle serait elle-même déportée en Russie ou au Bélarus voisin.

"La prochaine étape, je vais coordonner son expulsion avec le gouvernement russe, ce qui prendra probablement une semaine pour que tout le processus soit complété", a déclaré Surachate à l'AFP.

"Ils sont inscrits de manière permanente sur la liste noire de l’immigration thaïlandaise pour avoir commis des méfaits."

Gourou de la séduction

Le séminaire grivois était dirigé par le gourou auto-proclamé de la séduction russe, Alex Kirillov, et certains participants portaient des t-shirts flanqués du titre d’"animateur sexuel", même si l’un d’eux, à l'époque, le décrivait plutôt comme un cours de romance et de relationnel.

Kirillov, qui se faisait le porte-parole pour le groupe composé principalement de Russes, a déclaré aux journalistes, à leur arrivée au tribunal mardi, qu'ils pensaient avoir été piégés. 
"Je pense que quelqu'un a ordonné (notre arrestation) ... contre de l'argent", a-t-il déclaré.

Vachoukevitch et Kirillov avaient déjà fait connaitre leurs craintes d'être renvoyés en Russie et avaient même à un moment appelé Washington à l'aide.
Mais un peu plus tard, Vachoukevitch avait finalement accusé les États-Unis pour leur emprisonnement.

Washington et Moscou ont publiquement ignoré l'histoire de Vachoukevitch, que le Département d'Etat américain a qualifiée de "bizarre".

Un de leurs amis, lui aussi impliqué dans l'affaire et qui se trouvait au tribunal, a déclaré à l'AFP qu'il était "très heureux" du verdict.

Anastasia Vachoukevitch, qui a écrit un livre sur la séduction des oligarques, doit également faire face à des poursuites en Russie.

Escort-girl de haut vol ayant fréquenté l'élite politique russe, elle est poursuivie en Russie pour avoir filmé Sergueï Prikhodko, vice-Premier ministre russe, sur un yacht du milliardaire Oleg Deripaska. Cette vidéo était devenue virale après sa publication par l'opposant russe Alexeï Navalny.

Deripaska a gagné une action en justice pour atteinte à la vie privée contre elle et Kirillov en juillet.

Oleg Deripaska, qui était en lien avec l'ancien directeur de campagne de Donald Trump Paul Manafort, a nié toute relation avec Anastasia Vachoukevitch et Alexandre Kirillov -Deripaska, associé au Kremlin, et Manafort, ont travaillé ensemble au milieu des années 2000.

Manafort a depuis été condamné aux États-Unis pour crimes financiers liés au travail politique qu'il avait accompli en Ukraine avant les élections de 2016, ainsi que pour subornation de témoins.

Il a également admis avoir transmis les résultats de sondages a un russe ayant des liens avec le renseignement russe lors de la course à la présidence américaine de 2016.
 

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