Une call-girl bélarusse qui avait déclenché une intrigue internationale en affirmant détenir des preuves du soutien de la Russie dans la victoire électorale de Donald Trump a plaidé non coupable lundi à Pattaya, en Thaïlande, où elle est jugée pour avoir organisé des cours de "formation sexuelle" en Thaïlande.
Anastasia Vachoukevitch, mannequin plus connue sous le pseudonyme de Nastia Rybka, avait été arrêtée fin février avec un groupe de neuf autres étrangers qui organisaient des cours de "formation sexuelle" dans la station balnéaire de Pattaya.
Elle était venue en Thaïlande après s’être retrouvée mêlée à un scandale politique avec le magnat russe de l’aluminium Oleg Deripaska, un associé d’un temps de l’ancien directeur de campagne tombé depuis en disgrâce, Paul Manafort.
La jeune femme avait fait les titres de la presse internationale et suscité de gros appétits d’information après sa publication d'une vidéo sur Instagram dans laquelle elle offrait aux journalistes américains de leur livrer des révélations.
"Ils essaient de nous mettre derrière les barreaux... C'est pourquoi je suis prête à vous révéler les pièces manquantes du puzzle (...) concernant les élections américaines", avait-elle déclaré dans cette vidéo.
Les accusations de la jeune femme ont attiré l'attention car il s'agit d'une escort-girl de haut vol, ayant fréquenté l'élite politique russe. Mais aucun élément n’a vu le jour pour soutenir ses allégations, et ses détracteurs l’accusent d’avoir fait un coup médiatique.
Oleg Deripaska, qui a eu des liens avec l'ancien directeur de campagne de Donald Trump Paul Manafort, a nié toute relation avec Anastasia Vachoukevitch et Alexandre Kirillov, "gourou du sexe" à la tête du groupe arrêté en Thaïlande. Washington et Moscou ont récusé officiellement les affirmations d’Anastasia Vachoukevitch.
Anastasia Vachoukevitch et ses sept co-defendeurs sont arrivés au tribunal de Pattaya lundi pour une audience préliminaire sur des accusations comprenant "rassemblement illégal" et "conspiration".
La police thaïlandaise au départ reprochait à Anastasia Vachoukevitch et ses sept collègues "instructeurs sexuels" de travailler sans permis, mais ils doivent désormais aussi répondre des accusations de "prostitution" et "organisation criminelle".
Des photos des participants aux cours alors qu’ils étaient en détention en février les montraient portant des t-shirt avec l’inscription "sex animator"
Lundi, l’organisateur du séminaire, Alex Kirillov, a fait savoir à la cour que les huit défendeurs plaidaient non-coupable. "Nous n’avons commis aucun crime," a-t-il dit. "Nous ne faisons que donner des cours séduction. Nous ne proposons pas d’activité sexuelle."
Anastasia Vachoukevitch s’est mise à pleurer lorsque le procureur a montré une photo de plusieurs co-defendeurs se serrer dans les bras dans une discothèque après l’un des cours. "Pourquoi ai-je été arrêtée? Pourquoi suis-je ici ? dit-elle.
La prochaine audience aura lieu le 27 août.
Située sur le Golfe de Thailande à 150 kilomètres de Bangkok, la station balnéaire de Pattaya a fait sa réputation sur la vie nocturne et abrite une communauté russe expatriée très importante.
D’autres ennuis avec la justice attendent Vachoukevitch et Kirilov en Russie où Oleg Deripaska a gagné un procès pour atteinte à la vie privée contre les deux en juillet.
Ils ont été condamnés à verser 8.000 dollars chacun à Deripaska après qu’une vidéo apparemment filmée par Vachoukevitch soit rendue publique montrant le milliardaire en vacances sur son yacht en compagnie de Sergueï Prikhodko, alors vice-Premier ministre russe.
Cette vidéo était devenue virale après sa publication par l'opposant russe Alexeï Navalny.