En tournage en Thaïlande pour le premier film en tant que réalisateur de Christian Clavier, "On ne choisit pas sa famille", Jean Reno a répondu aux questions du petitjournal.com. Entre le film de Clavier et ses impressions de la Thaïlande, l'acteur parle de ses envies et de ses projets pour l'avenir
LEPETITJOURNAL.COM - Pouvez-vous nous parler du film que vous tournez actuellement et de votre personnage ?
JEAN RENO : "On ne choisit pas sa famille" est un film écrit, mis en scène et co-produit par Christian Clavier qui raconte une adoption un peu tarabiscotée. Il y a des gens qui se marient d'une manière un peu romanesque pour adopter un enfant, pour le bien de cet enfant évidemment, et cela dégénère en une comédie loufoque avec des situations loufoques où tout le monde se trompe d'interlocuteur. Il y a un mariage arrangé entre Muriel Robin et Christian pour adopter un enfant. Je joue le médecin de l'orphelinat et je vais tomber amoureux de la compagne de Muriel Robin. Voilà l'intrigue. On ne se moque d'aucune communauté quelle qu'elle soit. On prend des gens et on les met dans un vaudeville, dans une situation où ils sont coincés. Le film est à mourir de rire.
LPJ - Christian Clavier a tout de suite pensé à vous pour le rôle ?
J.R. : Oui, on a une alchimie qui fonctionne bien. Si il y a une histoire où l'on peut se mettre tous les deux, où il peut me placer, il le fait volontiers parce que notre duo fonctionne bien au tournage, sur le rythme, sur la compréhension de l'humour de l'autre. C'est toujours très délicat de travailler avec des comiques parce qu'ils ont des rythmes différents. Mais pour un acteur non-comique de travailler avec un acteur comique, c'est toujours très intéressant.
LPJ - Vous jouez le rôle d'un médecin français vivant en Thaïlande. Vous êtes-vous intéressé au pays pour préparer le rôle ?
J.R. : Moi, je vous avoue que l'histoire du tourisme sexuel fait que le pays ne m'attire pas du tout, à priori. C'est une image un peu con mais que peut-on y faire. A part ça, j'ai découvert des gens formidables. Si vous enlevez tous les cons qui viennent ici pour se payer des gens à moindre frais, c'est un pays assez extraordinaire. Les Thaïlandais sont vraiment des gens formidables, attentifs, touchants et tolérants. J'ai vu des choses extraordinaires, j'ai vu des villages de pécheurs magnifiques pendant que nous tournions à Krabi.
LPJ - Comment s'est passé le travail avec l'équipe de tournage thaïlandaise?
J.R. : Impeccable. Le Thaïlandais est un vrai travailleur, c'est un vrai pro. Il est rapide, professionnel, on sent qu'il a beaucoup travaillé avec les Américains.
LPJ - Christian Clavier est maintenant acteur et réalisateur. Avez-vous déjà pensé à passer derrière la camera ?
J.R. : Non. J'ai fait des spectacles tout seul car je viens du théâtre. Et pour mes vieux jours, je vais essayer de me construire un spectacle itinérant qui sera le résultat de toutes les cultures et des tous les hommes et femmes qui m'ont appris quelque chose et que je pourrai faire en plusieurs langues. Voilà ma limite. Mais, je n'aime pas toutes les étapes de création d'un film : chercher le producteur, chercher les acteurs, faire le montage, faire attention au financement et puis le mercredi tu te prends un coup de pied sur le coin de la gueule. Christian, comme l'histoire lui vient, il était normal qu'il travaille dessus. Moi, malheureusement, je n'écris pas.
LPJ - Le fait de travailler avec un Christian Clavier à la fois acteur et réalisateur a-t-il changé quelque chose dans la manière de tourner ?
J.R. : Non, ça n'a rien changé. Le rôle était écrit pour moi, c'est évident. Il me connait, il m'a vu, il m'observe. C'est un homme qui observe beaucoup, qui est directif. Comme il a passé beaucoup de temps avec les personnages, il est très facile pour lui de dire où est le rythme. C'est un bonheur.
LPJ - Quels sont vos projets à venir ?
J.R. : "Fantomas" de Christophe Gans est, à mon avis, parti à l'eau, peut-être à cause du scenario qui n'était pas correct. Vincent Cassel a quitté le navire et il n'y aura donc pas de "Fantomas". "Rasputine" de Rose Bosch, c'est encore dans les starting-blocks. Sinon, j'ai un film que je fais avec Mickael Youn en rentrant, une comédie de Daniel Cohen qui s'appelle "Comme un chef", où nous interprétons des chefs cuisiniers.
Propos recueillis par Melaine Brou lundi 25 avril 2011