Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--

CUBOMEDUSE – Nouveau décès en Thaïlande un an après la mort d’un enfant français

Koh-Phangan-by-Fabio-Achilli-745_0Koh-Phangan-by-Fabio-Achilli-745_0
Fabio Achilli - Plage de Koh Phangan
Écrit par Peyoun CASTILLO
Publié le 24 décembre 2018, mis à jour le 21 novembre 2019

Une jeune thaïlandaise de 31 ans est décédée vendredi soir à Koh Phangan des suites de piqures de cuboméduse, un an après la mort sur la même ile d’un petit français de 5 ans.

Chaiyanan Surin était arrivée vendredi de Bangkok avec des amis pour passer le week-end et participer à la fameuse Full-Moon Party qui a lieu chaque mois sur l’ile de Koh Phangan, dans le Golfe de Thaïlande.

Le groupe est allé se baigner après la tombée de la nuit, aux alentours de 20h, sur la plage nommée Haad Rin dans le sud-est de l’ile. La jeune femme a soudain appelé à l’aide car elle venait de ressentir de vives brulures.

Lorsqu’elle a été extraite de l’eau, elle était déjà inconsciente et n’a malheureusement pas pu arriver à temps à l’hôpital pour être ranimée. Au moins deux Canadiens et un Thaïlandais ont également été piqués en se portant au secours de la victime, selon le journal The Phuket News.

L’examen des blessures sur la victime a révélé qu’il s’agissait de piqures de cuboméduses, l’une des espèces de méduses les plus venimeuses. La nouvelle, qui a manifestement secoué de nombreux Thaïlandais, a été largement relayée sur les réseaux sociaux. Les photos des blessures de Chaiyanan publiées par Nation TV ont été "partagées" près de 40.000 fois entre samedi et dimanche.

Les incidents mortels impliquant ce genre de méduse sont rares en Thaïlande, mais il semblerait que la présence de ces spécimens soit plus fréquemment observée depuis quelques années.

Le drame de vendredi intervient d’ailleurs moins d’un an après la mort, le 24 août 2014, pour les mêmes raisons, d’un jeune français de 5 ans sur une plage du nord de Koh Phangan.

Le Golfe de Thaïlande a connu l’an dernier une prolifération inhabituelle de divers types de méduses avec plusieurs cas de brulures sur des baigneurs amenant les autorités à interdire la baignade par endroits et par intermittence.

Le décès de l’enfant avait également poussé les autorités de l’ile de Koh Phangan à prendre des mesures préventives comprenant notamment la pose de panneaux de sensibilisation aux risques de brulures par des méduses, ainsi que la mise en place de "points vinaigre" en collaboration avec les opérateurs touristiques locaux.

Du vinaigre pour neutraliser le venin

Le vinaigre est en effet présenté depuis de nombreuses années comme le moyen le plus efficace pour traiter les piqures de méduses dans les tous premiers instants. Verser du vinaigre directement sur les plaies pendant 30 secondes permettrait de limiter voire de bloquer, non pas la douleur, mais la libération du venin dans l’organisme par les nématocystes (cellules urticantes) n’ayant pas encore inoculé le dangereux liquide. Néanmoins, des scientifiques australiens soutiennent depuis l’an dernier que le vinaigre peut augmenter le volume de venin libéré par les nématocystes qui ont déjà commencé à frapper.

L’eau douce, qui augmente la douleur et pourrait faciliter la pénétration du venin, est à proscrire. Il faut dans tous les cas consulter d’urgence un médecin après tout contact avec des cuboméduses.

Mais, comme le souligne le blogueur Camille Lemmens, professionnel de la plongée basé à Koh Samui depuis plus de 15 ans, dans le cas de la baignade tragique de vendredi, "en raison de l’obscurité, les signes et les symptômes ont sans doute été mal compris ou n’ont pu être identifiés, et les premiers soins apportés n’ont probablement pas été ceux nécessaires pour les cas de piqures de cuboméduses".

Les cuboméduses sont parmi les méduses les plus toxiques au monde, et donc les plus dangereuses, en particulier pour les enfants.

Le plus souvent, les piqures de cuboméduses peuvent entrainer des vomissements ou la nausée, diarrhée, douleurs abdominales, des spasmes musculaires, picotements ou engourdissements. Dans les cas les plus rares, elles peuvent causer des difficultés à respirer, le coma et la mort par arrêt cardiaque en seulement quelques minutes. Certains spécialistes estiment qu’une victime qui est toujours en vie plus de cinq minutes après avoir été piquée survivra.

Selon un rapport de la National Science Foundation, environ 150 millions de personnes dans le monde sont exposées aux méduses chaque année et les cuboméduses tueraient 50 à 60 personnes.

Transparente, la cuboméduse est difficile à apercevoir. Elle affectionne particulièrement les eaux peu profondes, où se trouvent les poissons dont elle se nourrit. Ses filaments, très venimeux, peuvent mesurer jusqu’à trois mètres de long.

Les cuboméduses se trouvent plus communément dans les océans Indien et Pacifique. Le phénomène reste encore assez rare en Thaïlande. Avant l’incident de l’an dernier, seuls deux cas mortels avaient été recensés : l’un à Koh Phangan en 2002 et l’autre à Koh Lanta en avril 2008.

P.C. lundi 3 août 2015

Flash infos

    Pensez aussi à découvrir nos autres éditions