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COUP D'ETAT - Prayut annonce un agenda de 15 mois avant des élections

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Écrit par Agence France Presse
Publié le 30 mai 2014, mis à jour le 8 juillet 2022

Le chef de la junte qui vient de prendre le pouvoir en Thaïlande a annoncé vendredi qu'aucune élection ne serait organisée avant au moins un an, avec d'ici là aux commandes un "conseil des réformes" qui ressemble fort au "conseil du peuple" réclamé par l'opposition.

Le général Prayut Chan-O-Cha a évoqué "un agenda d'un an et trois mois pour s'acheminer vers des élections", dans un discours télévisé dans la soirée.

Cette "feuille de route" prévoit une "première étape" de "réconciliation" nationale pendant deux ou trois mois.

Puis, une "deuxième étape" devrait permettre la mise en place "de réformes", "sans conflits", avec aux commandes un "conseil des réformes" (gouvernement non élu).

Viendrait ensuite la troisième étape, avec des élections nationales.

Ce plan de la junte militaire ressemble fort au programme des manifestants d'opposition qui ont réussi, après sept mois de mobilisation, à faire intervenir l'armée dans le conflit politique afin de renverser le gouvernement.

Les manifestants réclamaient la mise en place d'un "Conseil du peuple", non élu, le temps d'adopter des réformes avant toute nouvelle élection, dans un délai de plus d'un an.

"Depuis le 22 mai (date du coup d'Etat), il y a du bonheur", a assuré le général Prayut, qui a fortement restreint les liberté publiques, avec censure, couvre-feu et interdiction de manifester.

Le général a appelé la communauté internationale à comprendre que la Thaïlande avait "besoin de temps pour changer les attitudes, les valeurs" et "améliorer la démocratie".

La veille, l'Union européenne, important partenaire commercial de la Thaïlande, avait estimé que seul un plan précis sur le retour à la démocratie pourrait permettre "la poursuite de son soutien", évoquant les "convocations" d'hommes politiques et d'universitaires.

Le général Prayut Cha-O-Chan avait déjà évoqué jeudi avec des hauts responsables locaux son plan en trois étapes, vers un retour du pays à la démocratie selon lui, mais sans donner de calendrier.

Depuis le précédent putsch en 2006 contre Thaksin Shinawatra, qui reste malgré son exil le facteur de division du pays, le pays est englué dans une série de crises politiques faisant descendre dans la rue tour à tour les ennemis et les partisans du milliardaire.

Avant le coup d'Etat, pendant la crise qui a fait 28 morts, ses opposants avaient manifesté pendant sept mois dans les rues de Bangkok pour réclamer la démission de sa soeur Yingluck Shinawatra, devenue Première ministre après les législatives de 2011 et destituée par la justice début mai.

Yingluck, convoquée par la junte, a été libérée, tout comme les leaders des Chemises rouges pro-Thaksin, libres depuis mercredi, mais ils ont dû s'engager à mettre un terme à leurs activités politiques, sous peine de poursuites devant la cour martiale.

De petites manifestations sont organisées quotidennement, dans un climat de relative indifférence, dans un pays qui a vécu 19 coups d'Etat ou tentatives de coup depuis l'établissement de la monarchie constitutionnelle en 1932.
 

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