Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Les songthaews en Thaïlande dépités par l’interdiction de se tenir debout

Des écoliers debout dans un songtaew en ThaïlandeDes écoliers debout dans un songtaew en Thaïlande
Jean-Louis Duzert
Écrit par Peyoun CASTILLO
Publié le 23 février 2023, mis à jour le 23 février 2023

Selon une ordonnance de la police du 30 janvier publiée le 17 février dans la Gazette Royale, il sera interdit à compter de la mi-mars 2023 de se tenir debout dans un songthaew en marche, rapporte le média ThaiPBS en publiant le texte officiel.

Ce changement, destiné à améliorer la sécurité routière, n’est pas anodin dans un pays dont le coût de la vie a fortement augmenté ces dernières années, particulièrement dans la capitale Bangkok.

Ces voitures pick-up modifiées en mini-bus avec deux bancs et un large plateau marche-pied à l’arrière, de couleur souvent rouge ou jaune, qui sillonnent les rues et les routes des villes et campagnes, font en effet en partie des transports en commun incontournables pour des millions de Thaïlandais, des écoliers aux travailleurs, qui les empruntent chaque jour matin et soir pour une somme modique de quelques bahts.

Outre le prix, l’avantage du Songthaew est qu’on le prend n’importe où sur sa route et qu’il s’arrête dès qu’un passager appuie sur la sonnette.

Or, comme l’explique un chauffeur cité par le journal en ligne Thaiger, cette nouvelle réglementation vient bousculer le modèle économique du songthaew, les passagers debout constituant près de la moitié de la clientèle durant les heures d’affluence, le matin et en fin de journée, qui sont les moments sur lesquels se fait l’essentiel de la recette. 

De fait, si les chauffeurs doivent limiter ainsi le nombre de passagers, cela risque de susciter une forte augmentation du prix de ce transport réputé bon marché. Un autre problème est celui pour le chauffeur, souvent seul dans la cabine, de s’assurer que tous ses passagers sont bien assis.

Si jusque dans les années 2000 Bangkok avait cette particularité de permettre à toutes les classes sociales de vivre en son centre, cela a beaucoup changé ces vingt dernières années avec le fort développement immobilier de la capitale thaïlandaise qui a repoussé les classes populaires à la périphérie, rendant le transport et son coût encore plus primordiaux.

La question de l’encombrement de la circulation et de la pollution très problématiques à Bangkok entre également en jeu, puisque limiter ainsi le nombre de passagers de milliers de songthaews suppose augmenter le nombre de véhicules sur les routes.

La journaliste de Thaiger souligne que si les autorités ont à cœur d’améliorer la sécurité routière en Thaïlande, il y a sans doute d’autres aspects bien plus prioritaires comme tout ce qui entoure les motocyclistes qui constituent 85% des décès sur des routes classées parmi les plus meurtrières au monde.

La règlementation doit entrer en vigueur sous 30 jours après publication dans la Gazette Royale.

Flash infos