Lepetitjournal.com a rencontré Roland Gobert, candidat centriste aux élections législatives pour la 11eme circonscription des Français de l’étranger. A 64 ans, ce consultant en lois internationales et prolifique chef d’entreprise qui vit en Thaïlande (Chonburi) a choisi de se lancer dans la course à la députation avec le Front des Patriotes Républicains (FPR), un tout nouveau parti d’expats dont l’engagement n’a d’autre but que de faire entendre la voix des Français de l’étranger à l’Assemblée tout en faisant en sorte que la loi française prenne en compte les expatriés de façon juste.
Pouvez-vous revenir sur votre parcours, notamment ce qui a suscité votre engagement en politique et ce qui vous a amené à choisir de vivre à l’étranger ?
Mon parcours est édulcoré par de nombreuses études supérieures, formations militaires et civiles, dépôts de brevets à l’INPI., et de nombreuses créations d’entreprises. J’ai débuté dans le domaine du gardiennage faisant évoluer mon activité vers la sécurisation (plus complexe et beaucoup plus pointue) de sites sensibles tels qu’aéroports, raffineries, sites de pétrochimie, complexes industriels, etc.
Expatrié dans la région depuis près de 30 ans, j’accompagne -entre autres- aujourd’hui des entreprises et des particuliers dans leurs projets en tant que consultant en lois internationales.
Mon engagement en politique n’a jamais été un sacerdoce puisque c’est récemment que j’ai décidé de m’investir pleinement pour mes concitoyens Français de l’étranger qui vivent comme vous et moi. Je sillonne depuis près de 30 années la 11e circonscription ainsi que de nombreux pays repartis sur les 5 continents que j’ai visités.
Ma décision tardive de m’engager en politique a été suscitée par de nombreuses déconvenues devant les vicissitudes de mes compatriotes qui se plaignaient d’être en quelque sorte les "oubliés, voire même les mal aimés" de l’hexagone.
Nos questions préoccupantes n’ont pas pu trouver d’oreilles attentives et par voie de conséquences n’ont eu aucune réponse de changement visible, ni même de sensibles améliorations. Rien n’a été fait alors qu’il y a tant de choses à faire. Il va sans dire que nous n’avons pas envie, nous les expatriés de revoir le même "scénario" se répéter et c’est pourquoi nous nous sommes investis pour faire entendre au Palais Bourbon "LA voix des Expatriés".
Et ce qui vous a amené à choisir de vivre à l’étranger ?
Il m’a fallu économiser patiemment pour créer ma première entreprise et, comme pour beaucoup d’entrepreneurs la première année, j’ai dû travailler dur, sans salaire ni sommeil, pour payer mes employés chaque mois, en temps et en heure.
Et c’est à force de persévérance que je suis parvenu à développer cette première affaire, passant du rien au smic, transformant peu à peu le stress en liesse, pour finalement prendre mon envol. Entrepreneur infatigable, j’ai créé plusieurs autres entreprises qui ont elles aussi prospéré.
Au bout d’une dizaine d’années, alors que j’employais plus d’un millier de salariés, j’ai fait l’objet d’un contrôle fiscal "en cascades" sur toutes mes entreprises. Cela m’a conduit à payer un redressement fiscal hors norme que j’estime abusif. En bon citoyen, je m’en suis acquitté, mais j’ai décidé d’en profiter pour revendre toutes mes affaires et partir faire des affaires ailleurs. J’ai choisi comme base la Thaïlande.
Quel est selon vous le rôle que doivent jouer les députés des Français de l’étranger ?
Le rôle que doivent jouer les députés des Français de l’étranger (et les autres d’ailleurs) peut s’apparenter à celui d’un médecin qui écoute d’abord le ressenti de ses patients, observe ensuite les symptômes, détermine le mal, propose un remède, et effectue un suivi pour s’assurer que ce dernier a fait son effet.
Etre député pour moi consiste donc avant tout à auditer régulièrement sa circonscription, il convient d’être attentif aux revendications et autres doléances, mais aussi savoir entendre les suggestions pertinentes -et savoir aller les chercher !
Pour cela, il faut rencontrer les gens, organiser des réunions, faire du "brainstorming", établir des colloques pour engager des réflexions collectives sur les problématiques dégagées.
Cela nous donne déjà le diagnostic et une bonne base pour établir l’ordonnance.
Ensuite, il faut être capable de traduire cela en propositions pertinentes et appropriées de textes de lois, décrets, amendements en conformité avec le diagnostic puis avoir la niaque pour aller les défendre avec force devant l’Assemblée Nationale.
Malheureusement, il est navrant de constater que la plupart des députés servent avant tout des partis dont les stratégies et les démarches au jour le jour ne s’inscrivent pas vraiment dans la droite ligne des attentes de ceux qui les ont élus.
Beaucoup sont capables de voter "contre" simplement parce que c’est ce que veut le parti, même si le projet de loi correspond à leurs convictions d’élu. Et ils peuvent de la même manière voter "pour" à contre-cœur.
Aussi, les séances de questions à l’Assemblée comme le débat politique dans son ensemble ressemblent trop souvent à des chamailleries stériles dignes d’une cour d’école. Cette politique spectacle pathétique que l’on nous donne à voir et qui consiste à vilipender, ostraciser, empêcher, manipuler, agiter l’opinion avec des faux-débats vides de substances dont le seul but est le faire-valoir ou le cache-misère, explique très largement la désaffection générale vis-à-vis des politiciens et de la politique en général.
La politique n’a qu’une seule mission : celle d’organiser la société pour le bien commun, alors travaillons-y, et dans une immense chaine d’union avec nos concitoyens... organisons-la !)
La 11eme circonscription est très vaste, en quoi pensez-vous avoir les épaules pour la représenter, comment entendez-vous procéder et vous organiser ?
Mes diverses activités m’ont amené à affronter des auditoires bien plus difficiles que celui de l’Assemblée nationale, comme conduire des pourparlers devant des cadres supérieurs d’industrie de haut niveau, des conseils d’administration, j’ai été conférencier pour des groupements philosophiques d’élite, et pendant des années le conseiller d’autorités gouvernementales, etc. Je peux donc m’exprimer aisément et argumenter mes propositions devant une assemblée quelle qu’elle soit, sans pression, c’est vraiment ma "tasse de thé !".
Quant à la vaste circonscription, notre député sortant a pu la couvrir alors qu’il est basé à Paris, et se trouve à près de 10.000 km de distance, avec des décalages horaires importants, des stops en escales, des plannings à respecter. Moi, je n’aurai pas les mêmes contraintes que lui puisque je me trouve sous les mêmes latitudes que mes administrés compatriotes. De plus, la communication par les réseaux divers en place aujourd’hui permet de converser à plusieurs par visioconférence avec nos administrés dans tous les endroits de la planète. Ce qu’il a pu faire en termes d’événementiel avec ses "Garden parties" je le réaliserai également mais en ajoutant des colloques en plus.
Moins de temps perdu compte tenu que je suis et je vis sur et au cœur de la 11eme circonscription. Je serai davantage présent sur le terrain tout en coûtant moins cher aux contribuables : moins de frais et plus de temps à consacrer à mes concitoyens.
Quels sont les sujets qui préoccupent le plus les Français de l’étranger aujourd’hui ?
Education et coût de la scolarisation de les enfants, visas, retraites, couverture et assurances sociales, informations d’intégrations, recherche d’emplois ou d’activités culturelles, adaptation et intégration.
Pouvez-vous nous donner au moins trois propositions que vous vous engagez à défendre si vous étiez élu concernant les Français de l'étranger ?
Aides aux retraités comme la création de postes de bénévoles pour des points d’assistance aux personnes âgées ou en phase de demande de retraite pour aide, ou encore conseils pour la constitution des dossiers de retraites, traiter les certificats de vies par le Net.
Assistance aux retours des Français sur l’hexagone, en matière de logement, travail, et prise en charge des soins sans délai de carence.
Privilégier les enfants Français à entrer dans les écoles Françaises sous conditions préférentielles tarifaires.
Aide aux financements et assistance aux projets de créations d’entreprises ou de commerces.
Services d’accompagnements si les citoyens demandent des médiations pour différents motifs, les remboursements des frais de scolarités de leurs enfant, traiter au cas par cas les problèmes des personnes.
Que pensez-vous du bilan du député sortant ?
De quel bilan vous voulez parlez ? Je ne puis commenter quelque bilan que ce soit puisqu’il y a "nada", "zéro". Son soi-disant bilan est vide de contenu, aucun amendement, quelques tentatives mais elles ont toutes échoué, couronnées par des refus, le seul amendement qu’il a fait voter avec l’aide de deux colistiers ne concernent pas les Français de l’étranger de sa circonscription, puis qu’il s’agissait de diviser le temps par deux des dossiers de demandes de droits d’asile. C’est tout !
D’ailleurs je suis étonné qu’il se représente. Pour quelle mission ? Celle d’envoyer des newsletters et de venir faire des ronds de jambes dans des Garden parties ? Alors si c’est organiser ces soirées à thèmes dans le style "le retour du grand blond" qui fait partie de son bilan alors pas de soucis, en matière de soirées, c’est le Number One !
Vous avez adhéré il y a peu au Front des Patriotes Républicains qui a d’ailleurs lui-même vu le jour très récemment. Pouvez-vous nous en dire davantage sur ces valeurs dans lesquelles vous vous retrouvez et en quoi vous considérez qu’elles sont appropriées pour les Français de l’étranger ?
Mon Parti, le FPR a été créé par des expatriés vivant dans leur pays d’accueil respectif en vue d’améliorer les conditions des Français de l’étranger avec des programmes exclusivement préparés et déjà ficelés dans toutes les directions et priorités nécessaires en matières de scolarisation, de retraites, de protection sociale, de délivrances de visas, de sécurité, de traitement fiscal, de francophonie.
Comment percevez-vous l’approche du gouvernement actuel en ce qui concerne les Français de l’étranger ? Seriez-vous prêt à voter des propositions de loi venant du camp adverse si elles allaient dans le sens de votre engagement ?
Bien évidemment que l’on votera dans le sens du courant de M. Macron. Le FPR n’est pas un parti qui cherche à briller par des contestations futiles, des batailles de partis. Nous ne sommes pas des empêcheurs de tourner en rond.
Nous désirons agir pour le bien des Français de l’étranger, et pour faire avancer au plus vite les changements que M. Macron préconise. Nous serons avec lui car nous l’apprécions et l’avons d’ailleurs soutenu tout au long de sa campagne et avons même constitué un comité de soutien à sa candidature contre Marine Le Pen que nous ne voulions surtout pas. Nous ne sommes pas des "antis" bien au contraire nous sommes des pro-Macron. Nous sommes proches idéologiquement de M. Macron, nous sommes centristes dans une droite modérée. Et le FPR est un Parti qui aspire au changement.
VOIR AUSSI
Le profil de Roland Gobert
Le site Internet du FPR
LIRE AUSSI
THIERRY MARIANI – "Les Français de l’étranger se sont appauvris et précarisés"
LEGISLATIVES 11e CIRCONSCRIPTION - Florian Bohème, "Je suis le candidat du concret"
(http://www.lepetitjournal.com/bangkok) jeudi 1er juin 2017
{loadposition 728-2_bangkok-article}