10 ANS EN THAILANDE - Thomas Deledalle: "J’ai appris à être plus patient"

Thomas Deledalle est arrivé en Thaïlande en 2007 après avoir vécu et travaillé à New York. Venu en vacances, sa curiosité professionnelle l’a amené à prendre des contacts dans le milieu bangkokois de l’hôtellerie, ce qui l’a finalement amené à décrocher un poste de chef de salle à l’hôtel Plaza Athenee. 10 ans plus tard, il est General Manager du prestigieux Vogue Lounge, restaurant de luxe situé au 6e étage du MahaNakhon Cube

Dans le cadre des dix ans de son édition Bangkok, Lepetitjournal.com a demandé à Thomas Deledalle de faire le point sur l’évolution de sa carrière et du secteur de l'hôtellerie durant ses dix années.

Pouvez-vous nous décrire l’évolution de votre parcours depuis votre arrivée en Thaïlande ?

Je suis arrivé à Bangkok au début de l’année 2007. Avant ça, j’avais un poste au Daniel, un restaurant français à New York. A la base, j’étais venu pour des vacances mais j’ai profité de mon séjour à Bangkok pour visiter les différents palaces de la capitale.

Lors de chaque visite, je demandais à parler au directeur de la restauration, je voulais connaître leur parcours et recevoir des conseils et des suggestions si un jour je souhaitais à mon tour venir travailler en Asie.

A force de meetings et de rendez-vous, quelques-uns ont commencé à se montrer intéressés par mon profil. Certains m’ont même offert un poste de Responsable de restaurant au sein de leur établissement. D’autres par contre m’ont déconseillé de venir, ils me trouvaient trop jeune et inexpérimenté! Ce qui ne m’a pas empêché de relever le défi et de prendre en charge le restaurant Reflexions du Plaza Athénée Hotel.

Toutes ces rencontres se sont passées en la présence d’un ami qui lui cherchait un poste en cuisine. A la fin, nous nous sommes tous les deux retrouvés dans le même restaurant, moi comme responsable de salle et lui comme Chef de cuisine, ce qui nous a permis de continuer ensemble, étant collaborateur et bons amis sur New York.

Le principal défi que j’ai pu rencontrer du fait de travailler pour une compagnie hôtelière thaïlandaise, c’est que le personnel a parfois du mal à prendre des décisions pour le bien-être de la compagnie, ce qui parfois, du fait de cette lenteur, handicape les résultats. Ayant toujours travaillé dans l’hôtellerie de luxe, j’ai trouvé intéressant comme défi de continuer à délivrer au quotidien la même qualité d’excellence avec du personnel qui n’est pas toujours prêt à se faire “violence” pour la clientèle et qui travaille plutôt au “feeling” et en fonction de son humeur.

Que pouvez-vous nous dire sur l’évolution de votre secteur en Thaïlande ces 10 dernières années ?

L’industrie hôtelière à Bangkok est en pleine évolution, c’est un marché très compétitif avec un nombre de chambres plus important que ce qu’on trouve à New York. Pour ce qui concerne les restaurants, la manière de les gérer ainsi que l’offre, tout cela a beaucoup changé. Je me rappelle qu’il y a 10 ans, le seul endroit pour trouver du pain convenable, en dehors des hôtels 5 étoiles, était à La Boulange sur Soi Convent. Aujourd’hui on en trouve dans de nombreux commerces. Même chose pour la cuisine internationale. Il y a 10 ans, il n’y avait que quelques restaurants italiens qui proposaient une cuisine de qualité. Maintenant on trouve des restaurants aux concepts plus évolués, plus novateurs, on voit certaines chose qu’on ne trouve pas en Europe. La sélection des produits aussi n’est plus la même, on a un choix beaucoup plus conséquent de produits de qualité venant du monde entier.

Sur le plan personnel, comment avez-vous vécu ces dix dernières années, où en êtes-vous par rapport à vos débuts en Thaïlande?

Mon expérience en Thaïlande m’a été très bénéfique, j’ai énormément appris du point de vue humain et sur l’importance de la communication au sein d’une équipe. J’ai aussi appris à être plus patient, à l'écoute, de manière à créer au sein de l’équipe une ambiance saine et de confiance, qui sont pour moi les seuls moyens de recevoir en contrepartie un travail de qualité de la part du personnel.

Maintenant, j’ai la chance d’avoir intégré une compagnie thaïlandaise de renommée internationale dans l’immobilier de luxe et qui se développe à l’étranger avec le rachat du groupe americain Dean & Deluca. Mais aussi au niveau national avec l’ouverture prochaine de l’un des 10 plus luxueux club privé du monde, Mahasamutr.

Je compte donc continuer mon évolution ici à Bangkok surtout depuis que j’ai eu la chance de fonder un foyer et depuis l’arrivée d’un petit garçon il y a un an.

(http://www.lepetitjournal.com/bangkok) jeudi 17 mars 2016
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